Les prix des produits de première nécessité sont appelés à augmenter encore davantage durant les prochains mois. Ils devront subir les conséquences de la dépréciation du dinar.
Cette dévaluation de dinar par apport à la devise (10% en à peine 4 mois) causera systématiquement une hausse toute aussi conséquente des produits et services importés surtout que notre pays est un grand importateur de toute une panoplie de produits.
Les Algériens devront donc se préparer à payer très cher leur produit dans les prochains mois, soit les produits destinés à la consommation ou les matières premières destinées aux usines.
Le P-DG du groupe Amor Benamor, affirme cette éventualité. Il souligne que cette dépréciation pourrait provoquer une hausse des produits de première nécessité en Algérie. » On passe nos commandes avec un euro à 100 dinars et quand on réceptionne la marchandise on arrive à 112 et à 113 dinars.
Si on déprécie le dinar cela ne fera qu’augmenter les prix des produits de première nécessité « , a-t-il souligné. » Ça représente une instabilité et un manque de vision. On ne fait pas des opérations d’importation en 24 heures mais sur 30 jours ou 60 jours. Nos prévisions d’achat sont effectuées sur six mois.
Donc si on a un dinar qui flotte et qui ne fait que déprécier, ça nous déstabilise et on voit que tous nos chiffres sont à défaut « , a-t-il expliqué. La dépréciation du dinar de plus de 10% sur les trois derniers mois représente une » instabilité » et un » manque de vision » pour les industriels algériens, a-t-il affirmé.
L’inflation se poursuivra donc dans les prochains mois, notamment sur plusieurs produits importés, dont les céréales, les légumes secs, les viandes rouges dont les prix connaissent déjà une importante hausse. Cette forte dévaluation du dinar aura pour conséquence de réduire le pouvoir d’achat des Algériens déjà en constante érosion, causée par la hausse actuelle des prix de quasiment tous les produits alimentaires ou d’autres.
Ces prix sont déjà inabordables pour les petites et moyennes bourses. D’autres hausses sont déjà prévues pour les jours à venir, par l’Ugcaa. Parmi ces produits qui connaîtront une flambée des prix, la pomme de terre.
Ce tubercule apprécié des consommateurs, risque de ne pas être à la portée de tout le monde. L’explication du porte-parole de l’Ugcaa est liée au disfonctionnement des chambres froides installées pourtant pour réguler la production. Selon Boulenouar, à cause de la surproduction connue cette année, les producteurs en sont sortis déficitaires.
Ils sont fermement décidés de ne plus prendre part à la prochaine compagne des semailles. Les raisons de ce déficit enregistré cette année, est l’absence de la coordination entre les producteurs et les propriétaires des chambres froides, a souligné Boulenouar.
Les wilayas les plus concernées par ces pertes des plus importantes, sont celles du Sud où la pomme de terre a été cédée à seulement 7 DA/kg. Ajoutant à tout cela, la hausse actuelle des prix des oeufs qui dépasse tout entendement.
Leurs prix ont considérablement augmenté depuis quelques temps, oscillant entre 13 et 15 DA. Le plateau d’oeufs est vendu à 350 DA au lieu de 250 DA affichés lors de la saison estivale. Et ce, malgré les subventions de l’Etat en faveur des aviculteurs.
L. A. R.
