Abderrezak dourari , directeur du CNPLET, à tizi ouzou : « La reconnaissance de Yennayer est un basculement vers l’algérianité »

Abderrezak dourari , directeur du CNPLET,  à tizi ouzou : « La reconnaissance de Yennayer est un basculement vers l’algérianité »

Beaucoup de travail attend toutefois les spécialistes, notamment ceux qui siègeront à l’académie algérienne de langue amazighe.

Le docteur Abderrezak Dourari, directeur du Centre national pédagogique et lguistique pour l’enseignement de tamazight, a considéré, hier, à Tizi Ouzou, que la reconnaissance de Yennayer comme journée de fête nationale officielle constitue une espèce de basculement vers l’algérianité. Abderrezak Dourari a estimé que, dans l’histoire de l’Algérie, il y aura désormais avant «Yennayer journée de fête nationale» et après. Dourari intervenait à l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la reconnaissance de tamazight comme langue officielle dans la Constitution algérienne à la bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou.

La conférence a vu la présence de nombreux autres spécialistes de la langue amazighe à l’instar de Said Chemakh, Moussa Imarazène, etc. L’orateur a insisté beaucoup sur l’importance de capitaliser cet important acquis qu’est l’officialisation de la langue amazighe. Une manière de dire que, puisque la langue est reconnue politiquement, il faut désormais chercher des solutions au lieu de s’attarder inutilement sur les problèmes. L’orateur a expliqué que c’est la première fois que l’Algérie est reconnue dans son algérianité depuis 1929. Avant cette décision historique, tous les autres segments de l’algérianité étaient reniés sciemment par le système du parti unique.

Beaucoup de travail attend toutefois les spécialistes notamment ceux qui siégeront à l’académie algérienne de langue amazighe, a expliqué l’intervenant. Concernant la nécessité ou non de procéder à la standardisation de la langue amazighe à partir des différentes variétés de la langue, Abderrezak Dourari ne semble pas être séduit par cette option citant l’exemple marocain qui a échoué. En effet, a indiqué Dourari, les spécialistes de l’Ircam au Maroc avaient opté pour le système de standardisation des différentes variétés amazighes existant dans le pays et quelques années plus tard, l’échec de l’expérience est cuisant, a révélé l’orateur.

Ce dernier a ajouté qu’il faudrait au moins éviter de faire ce choix dans un premier temps et laisser les différentes variétés évoluer séparément pendant quelques années. Il en est de même pour les caractères de transcription. Dourari a estimé qu’il fallait laisser une marge de liberté pour chaque région de faire son propre choix. En Kabylie, on travaille avec les caractères latins depuis un siècle, il faut donc continuer sur cette lancée, a souligné Dourari. Dans la région du M’zab, les citoyens veulent que tamazight s’écrive en caractères arabes, il faut leur laisser cette liberté. Dans les wilayas du Sud, les apprenants sont séduits par les caractères tifinaghs, qu’ils en fassent de même, a plaidé Dourari. Après quelques années, un premier bilan sera fait et puis, s’il y a lieu d’apporter des ajustements, ils le seront, a conclu le conférencier.

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