Une voiture à crédit, c’est toujours possible !

Une voiture à crédit, c’est toujours possible !

207_rc_4_345959877.jpgQuoique que le contenu de la LFC 2009 ait mis fin à l’octroi par les banques publiques et privées de crédit aux particuliers en vue de l’acquisition d’un véhicule, cette formule vient tout juste d’être ressuscitée auprès de certains concessionnaires automobiles.

Ils sont deux concessionnaires en effet à opter pour un montage financier interne, soit sans le moindre concours de la banque, permettant ainsi à leur clientèle d’acquérir des modèles de voiture par le biais d’un paiement échelonné. Il s’agit pour les nommer des concessionnaires Kia et de Gmc, représentant de la marque chinoise Haïma en Algérie.

Le premier, c’est-à-dire KIA, a renoué avec la formule de crédit auto depuis le 18 juillet, nous a indiqué M. Matouk en sa qualité de responsable commercial. «Nous commercialisons effectivement des voitures suivant une formule de crédit interne.

Cette formule n’est cependant pas valable pour la totalité des produits que nous mettons en vente. Seules les voitures de marque Fo dans ces deux versions ainsi que la F3 sont vendues à crédit», nous expliquera encore M. Matouk.

Interrogé sur l’engouement des citoyens à la suite du lancement de la formule crédit KIA, notre interlocuteur répondra que l’intérêt de la clientèle est des plus manifestes.

«Nous avons reçu beaucoup de dossiers et la plupart sont actuellement en phase de traitement», a-t-il avancé. M. Matouk explique aussi que le concessionnaire KIA a déjà validé quelque 25 commandes de ventes de voitures sur la base de la nouvelle formule de crédit. Quant aux livraisons, celles-ci sont au nombre de 3, a-t-il tenu à préciser.

Le principe retenu dans l’application de la nouvelle formule de crédit chez KIA traduit l’idée selon laquelle le client doit procéder au versement de 60% du prix du véhicule à acquérir, tandis que les 40% restants sont échelonnés sur une période de 18 mois.

Du côté de GMC, la formule consiste également à procéder au paiement de 60% du prix du véhicule et le client devra s’acquitter des 40% restants sur une période d’une année, nous explique le chargé de communication de Gmc, M. Skander.

La vente du neuf recule et le marché de l’occasion explose

La relance de la formule crédit dans la vente de voitures au niveau de ces deux concessionnaires est assurément de nature à stimuler le marché des véhicules neufs en Algérie. Faut-il rappeler que depuis la promulgation en juillet 2009 de la loi de finances complémentaire (LFC 2009) interdisant dans son

contenu l’octroi des crédits à la consommation aux particuliers, la vente de voitures neuves en Algérie a subi une chute drastique. Selon l’association AC2A des concessionnaires, le recul des ventes en cette année 2010 est de l’ordre de 20% comparativement à l’année écoulée. Ce pourcentage est beaucoup plus élevé chez certains concessionnaires.

Le Centre de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis) a déjà révélé que le concessionnaire Toyota a baissé de l’ordre de 40% le nombre de véhicules qu’il a importés en Algérie durant le premier trimestre 2010. Une telle régression dans la vente des véhicules neufs en Algérie a profité au marché des voitures d’occasion qui a connu une explosion des ventes comme cela ne s’est jamais produit depuis longtemps.

Il va sans dire que les prix des voitures d’occasion ont aussi grimpé d’une manière considérable depuis quelque temps.

Des prix qui sont susceptibles d’être revus à la hausse à l’avenir, surtout que le projet de création d’une usine de montage de véhicules neufs au niveau de la zone industrielle de Rouiba (à l’est d’Alger) tarde à voir le jour.

Où en est le projet Renault-SNVI ?

Ce projet annoncé en grande pompe et devant révolutionner l’industrie de l’automobile en Algérie semble se heurter à de sérieuses contraintes empêchant sa concrétisation sur le terrain. Depuis l’annonce de la création de cette usine de montage de 50 000 véhicules annuellement, fruit d’une coopération entre le concessionnaire

Renault et la Société nationale de véhicules industriels SNVI, aucune information quant à sa mise en œuvre n’a filtré à ce jour. L’opinion ne cesse de s’interroger si la création de cette usine de montage ne va pas subir le même sort que le projet Fatia qui, après avoir été lancé pompeusement, a vite fait l’objet d’un échec cuisant.

Karim Aoudia