squatteurs du centre-ville,Affrontements et interpellations à Oran

squatteurs du centre-ville,Affrontements et interpellations à Oran

affrontements.jpgScènes de siège, hier matin, au centre-ville d’Oran avec des dizaines de fourgons de police, des brigades antiémeutes qui, dès l’aurore, ont bouclé plusieurs quartiers pour procéder à l’expulsion de squats.

Pas moins de 8 immeubles désaffectés, répartis dans la rue Cavaignac, à Saint-Pierre ou encore dans la rue Ghandi près du marché de la Bastille, ont été ainsi ciblés afin de procéder à l’expulsion et l’évacuation de squats qui perduraient depuis plusieurs semaines. Les précédents occupants de ces bâtisses avaient été relogés dans le cadre de l’opération de lutte contre l’habitat précaire et le vieux bâti, laissant derrière eux les lieux vides et les accès aux immeubles condamnés.

Cela n’a pas empêché des dizaines de familles et de célibataires d’investir ces vieux immeubles et s’y installer contre l’avis des autorités, faisant naître du même coup un véritable sentiment d’insécurité, sans compter l’insalubrité qui s’en dégageait, comme dénoncée par certains riverains. À la rue Ghandi, les familles installées ont résisté et refusé de répondre aux injonctions des forces de l’ordre allant même jusqu’à faire barrage de leur corps, surtout les femmes, espérant faire reculer les policiers et les empêcher de pénétrer à l’intérieur. Ces derniers essuyèrent des jets de pierres et de bouteilles à partir des fenêtres et des toits. La présence d’enfants sur place a rendu l’opération difficile, notamment lorsqu’il a fallu les évacuer et les séparer des adultes au moment où l’ordre d’investir les lieux a été donné pour éviter qu’ils ne soient pris au milieu des bousculades et des jets de pierres.

Huit personnes, dont une femme, avons-nous appris, ont été interpellées et arrêtées sur place. Sur un autre front de cette opération, au quartier Saint-Pierre et à Cavaignac, des squatteurs ont menacé de mettre le feu aux lieux et de se suicider. Là aussi, ce sont des jets de pierres qui ont accueilli les brigades antiémeutes alors que des véhicules de particuliers ont été endommagés, a-t-on appris auprès des premiers témoins de la scène. Aux abords des rues, comme à la place Hoche, les camions de la Protection civile attendaient prêts à intervenir en cas d’accident et les camions dépêchés par l’APC ont servi à évacuer les biens des occupants ce qui a été fait, non sans mal, en fin de matinée.

En tout, ce sont plus d’une centaine de familles qui ont été ainsi expulsées, par la force, hier matin, dont certaines sont originaires d’Afrique subsaharienne. Si majoritairement, ces squats ont été opérés dans l’illégalité la plus totale à Cavaignac et Saint-Pierre, certains expulsés ont affirmé avoir “acheté les logements”, avant de s’y installer, ce qui dénote d’un possible trafic tournant autour de ces immeubles désaffectés. Chose qui a déjà été dénoncée à maintes reprises à Oran, avec l’existence de réseaux de “marchand de sommeil à l’algérienne” alimentés par la crise du logement. En fin de journée, d’autres squats se trouvant dans plusieurs vieux quartiers devaient être aussi évacués, soit en tout plus d’une trentaine d’immeubles recensés pour le seul centre-ville d’Oran.

D. L