Pierre Lagaillarde, figure de « l’Algérie française », est décédé à l’âge de 83 ans

Pierre Lagaillarde, figure de « l’Algérie française », est décédé à l’âge de 83 ans

n-PIERRE-LAGAILLARDE-OAS-large570.jpgPierre Lagaillarde est mort dimanche 17 août à Auch, dans le sud-ouest de la France, à l’âge de 83 ans, a annoncé, jeudi 21 août l’agence de presse française AFP.

Pour les Algériens, notamment les plus âgés, il évoque une des périodes les plus sinistres de la guerre d’indépendance. Pour de nombreux Européens également qui auraient pu rester en Algérie sans la politique de la terre brûlée qu’il a menée avec ses complices de l’Organisation Armée Secrète, l’OAS.

Pierre Lagaillarde aura eu avec les autres membres de l’OAS une influence sur la manière dont s’est dénouée l’indépendance algérienne. Par le pire. Les assassinats, les attentats et les ratonnades dans les villes et la mise au pas de la communauté européenne par la peur.

Cet ultra de l’Algérie française, avait été en janvier 1960 l’un des principaux dirigeants de l’insurrection armée dite « semaine des barricades » à Alger, organisée notamment par des militaires opposés à la politique d’autodétermination définie par le général de Gaulle.

Fils d’avocats français établis à Blida (50 km au sud d’Alger), il était monté à l’assaut du gouvernement général d’Alger, lors du putsch du 13 mai 1958. Cela avait valu à cet ancien parachutiste d’être élu député d’Alger sur un programme « Algérie française », quelques mois plus tard.

Gracié par De Gaulle

Après la reddition des insurgés en 1960, Lagaillarde avait été incarcéré pendant neuf mois à Paris puis libéré. Réfugié en Espagne en décembre 1960, il fut condamné par contumace à 10 années de détention en mars 1961.

C’est cette année-là qu’avait été fondée en Espagne l’Organisation de l’armée secrète (OAS), en vue d’empêcher par les armes l’inéluctable indépendance de l’Algérie, acquise finalement le 5 juillet 1962.

Après avoir été gracié par le président de Gaulle, en 1968, Lagaillarde rentre en France et s’établit à Auch (Gers) où il reprend sa profession d’avocat. Il deviendra en 1975 premier bâtonnier de la ville.