Troisième semaine de grève dans l’Éducation Polémique sur le taux de suivi

Troisième semaine de grève dans l’Éducation Polémique sur le taux de suivi

Les enseignants, tous paliers confondus, ont entamé hier leur troisième semaine de débrayage.

Le moins que l’on puisse relever est que la polémique a éclaté entre les syndicats grévistes et les Directions de wilaya de l’éducation au sujet du taux de suivi du mouvement dans les différents paliers.

Ainsi, à Tizi Ouzou, le directeur de wilaya a avancé un taux de suivi de l’ordre de 20%, tandis que les syndicats parlent d’un taux qui avoisine les 90%.

Joints par notre correspondant à Tizi Ouzou, des représentants des syndicats autonomes affirment que leur mouvement ne cesse de s’élargir et que les enseignants sont mobilisés pour faire aboutir leurs revendications légitimes.

Au sujet du communiqué du ministère de l’Éducation nationale, les syndicats autonomes demandent à voir. Si les pouvoirs ont pris des engagements écrits, la décision d’arrêter ou de poursuivre le mouvement de grève revient aux instances délibérantes des syndicats, en l’occurrence le Cnapest et de l’Unpef, estiment nos interlocuteurs.

“C’est au conseil national qui se tient aujourd’hui de trancher”, nous explique-t-on au Cnapest. Les établissements scolaires ont été paralysés hier par le mouvement de grève, comme nous l’avons constaté de visu dans la ville des Genêts.

À Béjaïa, des centaines de syndicalistes du Cnapest, de l’Unpef rejoints par ceux du Satef ont organisé, hier, un sit-in devant le siège de la Direction de l’éducation de la wilaya de Béjaïa.

Sur place, les représentants des trois syndicats n’ont pas manqué de dénoncer ce qu’ils appellent “les manœuvres du ministère pour décréter unilatéralement la fin de la grève”.

Les orateurs ont aussi, au cours de ce grand rassemblement, réitéré avec force la mise en œuvre de leurs revendications initiales.

D’autres revendications sont aussi mises en avant de nouveau à l’image de “l’intégration immédiate de tous les contractuels, la classification et la promotion des adjoints d’éducation, l’intégration des corps communs et autres OP et enfin la reclassification des professeurs ingénieurs”, soulignent notamment les représentants des trois syndicats. Ces derniers soutiennent enfin que la grève va se poursuivre.

Les enseignants de l’Oranie maintiennent la pression

À Mascara, Tiaret, Saïda… à l’instar d’Oran, hier matin, des sit-in de protestation devant les

sièges des Directions des l’éducation ont été organisés par l’Unpef et le Cnapest.

Pour ce dernier syndicat, il s’agit aussi de signifier à l’administration que le mouvement de grève se poursuivait, allusion faite à un PV transmis par la tutelle et faisant état de la reprise des cours. Tout comme leurs anciens camarades qui sont au Cnapest, nos interlocuteurs insistent pour exiger que soit fixée une date quant à l’application du nouveau régime indemnitaire.

À Béchar qui n’est pas restée en marge du mouvement, notre correspondant nous signale que des centaines d’enseignants poursuivent toujours leur mouvement de protestation jusqu’à l’aboutissement de leur plateforme de revendications. À Saïda, c’est le même constat, quant à la détermination des grévistes qui se disent vouloir faire pression sur les pouvoirs publics pour la prise en charge de leurs revendications. Le Cnapest et l’Unpef estiment que le pourcentage d’adhésion pour les trois paliers est de 70%.

De même dans la wilaya de Tiaret, les appels de la tutelle à la reprise des cours n’ont pas été entendus puisque le secteur de l’éducation continue de vivre des moments de paralysie.

Selon les déclarations de certains membres du bureau de l’Unpef, ce débrayage affiche un taux de participation dépassant les 50% à Tiaret et plus de 80% dans les localités environnantes. Pour sa part, le directeur de l’éducation affirmera, à notre correspondant, que le taux de suivi de la grève ne dépasserait guère les 7%.

À Mascara là aussi après le sit-in de protestation, un communiqué a été remis au secrétaire général de la Direction de l’éducation. Les syndicats ont tenu à préciser qu’en l’absence de tout règlement des problèmes liés à leurs revendications, ils poursuivront le mouvement de grève entamé depuis deux semaines, apportant un démenti formel quant à l’accord conclu entre le ministère et les représentants des syndicats.

Ainsi tous les regards sont tournés à nouveau vers la tutelle appelée par les parents d’élèves à répondre positivement aux revendications des enseignants, et ce, pour le bien des élèves.

Des sit-in devant les directions de l’éducation

À Constantine, selon le directeur de l’éducation, qui a donné une conférence de presse hier matin, le taux de participation au débrayage a été estimé à 40,76%, un chiffre en décalage par rapport au taux avancé par les syndicats automnes. La plus forte adhésion a été enregistrée au niveau des établissements du secondaire avec un taux de 71,50%, suivi du moyen et du primaire avec 33% chacun. Au même moment, les enseignants protestataires observaient un sit-in devant ladite direction.

Cependant, trois interpellations ont été signalées parmi les protestataires dont un syndicaliste par les policiers de Constantine.

À Batna, les établissements scolaires étaient paralysés. Les deux syndicats Cnapest et Unpef campent sur leurs positions. “Nous reprendrons les cours le jour où nos revendications seront totalement acceptées et par écrit”, a indiqué un membre du bureau du Cnapest de Batna. Les cordonateurs du Cnapest de l’Unpef avancent un taux de suivi de 90%. Quant à la Direction de la wilaya de Batna, elle minimise le taux de grève à 56,31%.

À El-Tarf, les élèves des trois cycles confondus, primaire, moyen, secondaire, ont été renvoyés hier chez eux. Selon le coordinateur du Cnapest et les responsables des syndicats autonomes, le débrayage a atteint les 95% à travers l’ensemble de la wilaya. La Direction de l’éducation avance un pourcentage de 26 à 30%. Seuls, les contractuels et les suppléants ont assuré les cours.

À Bordj Bou-Arréridj, les enseignants sont déterminés à aller jusqu’au bout pour faire aboutir leurs revendications. Le mouvement de protestation s’est poursuivi dans le secteur de l’éducation, et les écoles ont été paralysées pour la troisième semaine consécutive. Le directeur de l’éducation de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a tenu une conférence de presse où il a rappelé que les décisions prises par Benbouzid en direction des enseignants seront mises en œuvre dans les plus brefs délais en réponse aux revendications portées par les travailleurs du secteur. Le taux de grève a atteint les 94% selon l’Intersyndicale et 62,51% selon la Direction de l’éducation.

À Skikda, des enseignants grévistes (une centaine), affiliés aux syndicats du Cnapest et de l’Unpef, ont organisé un sit-in devant la Direction de l’éducation où ils ont lu la plateforme de revendications socioprofessionnelles. Les représentants des enseignants ont été reçus par le directeur de l’éducation qui leur a remis le communiqué du ministère auparavant largement diffusé au niveau des établissements scolaires.

À Mila, plus de trois cents enseignants, affiliés aux syndicats autonomes du secteur de l’éducation, ont observé un sit-in devant le siège de la Direction de l’éducation. Les protestataires ont remis à la Direction de l’éducation une lettre dans laquelle ils revendiquent l’instauration rapide du dialogue entre les deux parties afin de trouver une issue à la présente crise qui paralyse le secteur éducatif depuis pratiquement le 8 du mois en cours.