La Centrale syndicale, appelée aussi à faire ses remarques sur l’avant-projet du code de travail, laura à apprécier la décision annoncée par le gouvernement à supprimer la retraite anticipée.
L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) tient aujourd’hui son premier conclave élargi, après l’organisation de son dernier congrès. Le conclave sera consacré à l’examen des résultats de la dernière tripartite, à l’avant-projet du code du travail, à la retraite anticipée et à des questions organiques notamment celles ayant trait au “réduction” du nombre de fédérations et à l’application de l’article 9 du règlement intérieur concernant le cumul de fonctions.
Si l’avant-projet du code du travail reste le dossier le plus lourd que l’organisation d’Abdelmadjid Sidi-Saïd aura à négocier, celui relatif à la retraite anticipée se présente comme le plus problématique. Le dossier est diversement apprécié au sein des structures de la Centrale syndicale et divise, en sus, cette dernière et le gouvernement. La CNR fait pression pour assainir le régime de retraite pour réduire le bénéfice de la retraite à la condition de l’âge légal. Le gouvernement est d’avis aussi à aller vers cela, conscient notamment des difficultés de trésorerie de la caisse. D’un autre côté, les travailleurs désirent toujours jouir de la retraite anticipée comme un acquis incompressible.
Les deux sujets sensibles, récemment, évoqués par le ministre du Travail et le Premier ministre qui ont pressé l’UGTA à organiser cette réunion pour donner son avis avant la prochaine tripartite. L’on se rappelle que M. Sellal avait affirmé lors de la tripartite de Biskra qu’il y a lieu de réfléchir pour revoir le système de retraite anticipée qui a mis en difficulté la Caisse nationale de retraites. Cette déclaration n’a pas été suivie par une réponse explicite de l’UGTA par crainte de raviver des tensions dans sa base dont une partie est toujours hostile à la suppression de la retraite anticipée. Cette réunion sera une occasion pour Sidi-Saïd de jauger les réactions des syndicalistes avant de se prononcer. Certains cadres syndicaux sont favorables à la révision du système de retraite, mais graduellement.
Il serait question de revoir seulement la retraite proportionnelle pour diminuer le grand déficit de la CNR alors que le gouvernement veut carrément l’abrogation de l’ordonnance 97/13 régissant la retraire proportionnelle et la retraite sans conditions d’âge. Autre point d’achoppement, le nouveau code du travail que la base syndicale a rejeté, arguant qu’avec ce texte l’État va inaugurer une ère de régression sociale avec ses dispositions favorisant la précarité, les licenciements abusifs, le manque de contrôle, l’absence de syndicats… etc.
Jusqu’à présent, bien qu’il ait été soumis à la discussion à la base, cet avant-projet n’a pas fait l’objet d’une réelle prise en charge au niveau de l’UGTA d’où cette pique du ministre de Travail adressée à l’UGTA lui reprochant d’être responsable pour sa promulgation. L’on se souvient que lors de son dernier congrès, ce document n’a été ni abordé ni débattu bien que la base ait exprimé de nombreuses réserves et recommandations lors des réunions tenues avant le congrès.
Sur un autre chapitre, l’état-major de l’UGTA va certainement valider le nouvel organigramme des 33 fédérations existantes qui seront ramenées dans un premier temps à une vingtaine, selon de sources syndicales. Certaines fédérations, dont le nombre de travailleurs ne dépasse pas celui des unions locales, seront érigées en syndicats d’entreprises. La question des cumuls de mandats sera également abordée. Sidi-Saïd avait appelé récemment des secrétaires nationaux qui cumulent des fonctions de secrétaires généraux d’union de wilayas à opter pour une seule responsabilité.
Le cas de certains de ces secrétaires généraux d’union de wilayas suspendus sera également examiné comme sera abordée la situation de l’union de wilaya d’Alger après la démission de Salah Djenouhat. Celui-ci avait indiqué dans sa lettre de démission que son geste est justifié par “la préservation de l’intérêt général et de l’instance syndicale”. Djenouhat a précisé dans sa lettre qu’il reste “fidèle à l’organisation qui lui a tout donné et à laquelle il a donné toute une partie de sa vie”, ajoutant qu’il présente “ses excuses à tous ceux dont il aurait pu heurter les sensibilités sans le vouloir durant ses mandats syndicaux”. Il ajoute qu’il “continuera toujours à servir le pays et le mouvement syndical”.
M. T.