La situation provoquée par la maladie de Bouteflika et la gestion actuelle des affaires publiques s’apparentent, selon Djil Djadid à “un coup d’État”. Ainsi, Sofiane Djilali, président de cette formation, estime, dans une déclaration, que depuis la maladie du Président, “l’Algérie glisse insensiblement vers un état de chaos et de désordre”.
Il explique que “c’est par touches successives que le pouvoir met en place des mécanismes de pérennisation du système et du clan en profitant de la passivité irresponsable de la classe politique et de la population mise à l’écart de ses propres affaires”. Il a ajouté que l’épisode de l’humiliation du Conseil d’État “a sonné le glas définitif du moindre formalisme”. Évoquant l’activité du Premier ministre, Sofiane Djilali considère que Sellal agit “en hors-la-loi” et qu’il est “entré en campagne avec l’argent du contribuable”. “D’une wilaya à une autre, d’un partenaire social à une clientèle patentée, le Premier ministre s’est arrogé le droit de dépenser l’argent de la nation, sans compter, sans retenue. Quelques dizaines de milliards par-ci, quelques centaines d’autres par-là, M. Sellal se veut aussi généreux qu’il est désormais en situation de hors-la-loi”, lit-on dans la déclaration. Cette situation est favorisée, explique-t-il encore, par “l’absence d’une loi de finances complémentaire”, a propos de laquelle le Premier ministre, précise M. Djilali, a expliqué que “le Conseil des ministres était actuellement inutile, et que les dispositions de la LFC 2013 seront inscrites dans la LF 2014”. Cela signifie, de l’avis du président de Djil Djadid, que “les dépenses réalisées en 2013 seront couvertes a posteriori par une loi prévue pour 2014”. Cette situation “est un cas unique au monde”, ajoute encore M. Djilali, expliquant que, selon les déclarations des responsables, “la LF devient désormais rétroactive et n’est plus faite pour budgétiser des dépenses à venir mais juste pour donner une couverture juridique à des dépenses déjà engagées”.
Par ailleurs, il a indiqué que “la conduite des affaires publiques se fait donc outrageusement dans l’opacité et l’illégalité”.
Elle est provoquée par l’incapacité de Bouteflika “de tenir ne serait-ce qu’un simulacre de Conseil des ministres”. M. Djilali ajoute que la maladie du Président pèse sur le pays et que “le blocage institutionnel est devenu patent”, du fait de la concentration de l’ensemble des pouvoirs entre les mains du Président.
Cet état de fait a provoqué, estime encore Sofiane Djilali, l’annihilation de tous ces pouvoirs par le lourd handicap de Bouteflika. “Un homme responsable, un chef d’État pensant au bien de son pays et de son peuple aurait vite fait de déclarer son incapacité en démissionnant humblement et en libérant le pays”, déclare encore le chef de Djil Djadid. En revanche, il estime que “le clan de la prédation, nourri et entretenu depuis plusieurs années, ne l’entend pas ainsi”.
De ce fait, “il a entamé la mise à sac du semblant d’État de droit”, en manipulant “jusqu’au bout l’addiction au pouvoir du Président, son entourage et son clan”. Par ailleurs, M. Djilali souligne qu’avec une Assemblée “préfabriquée”, une classe politique instrumentalisée, le système “bouteflikien s’est engagé dans une opération de pérennisation en faisant fi de la volonté populaire et des intérêts de la nation”.
M M