Quel avenir politique pour une société algérienne apolitique ?

Quel avenir politique pour une société algérienne apolitique ?

Les bourdes répétées de l’actuel chef du gouvernement Abdelmalek Sellal,ont attiré l’attention des algériennes et algériens sur la réalité du personnel « politique » national . Pays sans vie politique,l’Algérie est dirigée depuis « l’indépendance »par une minorité qui s’est octroyée le droit de mettre tout un peuple sous embargo juste pour défendre ses propres intérêts .

C’est ainsi qu’une stratégie de privatisation du champ politique est mise en route dès 1962 . Elle vis à éloigner les algériennes et les algériens de toute activité politique . De ce fait,aussi bien le pouvoir apparent que l’opposition apparente,sont désignés par les véritables tenants du pouvoir . La vie politique,s’est réduite en un immobilisme qui n’a comme seul objectif que le maintien du pouvoir actuel en place quel qu’en soit le prix à payer.

Force est de constater,que le pays s’engagea alors dans un long défilé de « hauts responsables » nommés d’en haut non pas pour leurs compétences mais surtout pour leur docilité et leur indifférence par rapport à l’avenir du pays . En vingt trois ans de D.R.S par exemple,l’Algérie a connu cinq « présidents de la républiques »,plus d’une dizaine de « chefs de gouvernements » et des centaines de « ministres »,alors que le chef des renseignements algériens est toujours en poste !

Ces « hauts responsables » désignés ,sont de simples fonctionnaires recevant des ordres de ceux qui les ont nommé . Ce sont ceux que Sid Ahmed Ghozali,appelle les « Harkis de service » .

Ces harkis de service,n’ont généralement aucune expérience politique,certains d’entre eux,ne sont même pas politisés . A force de jouer aux « responsables politiques »,ils finissent par croire qu’ils ont une quelconque responsabilité politique .

Contrairement aux pays qui respectent leurs peuples,nos ministères,notre cabinet de chef du gouvernement et même notre présidence de la république,ne sont que des annexes du ministère de la défense et particulièrement du D.R.S .

Ces institutions vitales,ne sont dans la réalité que des coquilles vides squattées par des colonels du D.R.S qui espionnent les harkis de services tout en jouant aux dirigeants alors qu’ils n’ont aucune légitimité ni formation politique .

En adoptant la dépolitisation massive comme mode d’acquisition d’une paix sociale et politique qui ne sont réellement que apparentes,le régime algérien se retrouve dans la situation de l’arroseur arrosé . Les bourdes de Sellal et de ses « ministres »,ne sont en réalité que le fruit du blocage qu’exerce le régime pour empêcher la société algérienne de s’émanciper et de se prendre en charge . En voulant infantiliser les algériennes et algériens,le régime a fini par détruire toute forme de vie politique d’où l’avènement de ces mutants qui dominent nos » institutions »

Face à cette situation marquée par un vide politique sidérant,le peuple algérien réagit chacun à sa façon . Les plus opportunistes,agissent comme un poisson dans l’eau et font tout pour dépasser la ruse et la médiocrité du régime qui leur a donné naissance . Il s’agit des nouveaux « hommes politiques »qui n’ont ni culture ni carrure . Leur seul.objectif est l’ascension sociale qu’ils ont décidé d’atteindre en côtoyant le plus près possible les véritables décideurs et en fréquentant les nouveaux riches .

Ayant acquis leurs fortunes dans un climat d’anarchie,de bureaucratie et de corruption,les nouveaux riches,aussi « instruits »et « honnêtes » que les nouveaux « hommes politiques »se fréquentent et font tout pour préserver leurs « acquis » .

A côté de cette classe de KAFZINES « débrouillards »,l’ensemble de la société algérienne vit sa triste situation avec fatalisme et s’adapte difficilement pour survivre . L’anarchie,la marginalisation,l’injustice et la pauvreté qui caractérisent l’ensemble de la société algérienne,créent des tensions qui risquent d’imploser pour emporter tout un pays . La dépolitisation massive que les tenants du pouvoir ont imposé pour s’assurer d’un minimum de paix sociale et politique,jouera le rôle inverse et provoquera par incapacité de gestion à court terme un soulèvement populaire aux lourdes conséquences .

Par ailleurs,l’élite est divisée en une majorité silencieuse et une minorité qui confond lamentation et activités politiques . En effet,le peu d’espace permettant un minimum d’expression libre,montre que le peu de femmes et hommes soucieux de l’avenir de notre pays,passent malheureusement une grande partie de leur temps à se lamenter . Il est triste de constater,qu’à défaut d’une réflexion constructive et fédératrice,les sujets qui excitent actuellement le plus de monde se rapportent à des affaires de corruption,d’incompétence ou même d’humeur . Que Chakib ou Khalifa,détournent des biens publics,ou que Sellal n’arrive pas à enchaîner deux phrases correctes,quoi « d’anormal « dans un système illégitime,se caractérisant par la corruption,la violence et la médiocrité !

La priorité des activistes,ne consiste pas à prouver l’évident . Notre rôle consiste à aller vers le peuple pour lui faire découvrir les vertus de l’activité politique . Nous avons pour mission de politiser une société que le régime actuel a voulu apolitique .

S’il y a un crime que les algériens ne pardonneront jamais à ce régime,c’est le fait d’avoir dépolitisé toute une société dès 1962 de la façon la plus diabolique . Même l’ancienne puissance coloniale,n’a jamais osé une telle destruction ,sinon les algériens n’auraient jamais connu les Farhat Abbas,Messali,Benbadis,Abbane,Ben M’hidi,Benkhedda et autres femmes et hommes politiques du mouvement national .