Qui d’entre nous savait que le 13 novembre était la « Journée Mondiale de la Gentillesse » ! Ces journées ne sont-elles pas là pour nous rappeler des valeurs essentielles pour les vivre ensemble, pour une vie plus humaine.
Journée sans tabac, journée sans voiture, journée de la paix, journée du refus de la misère, journée de lutte contre le Sida etc. Quand on dit journée mondiale, on souligne un accord de tous sur une valeur ou sur un mal à vaincre pour une vie heureuse, épanouie !
La gentillesse, ici ce n’est pas vraiment notre spécialité ! Chaque jour nous offre son cortège de violences : assassinats, conduites agressives, vols en tout genre, consommation de toutes sortes de drogues, violences envers les femmes etc. On pourrait encore énumérer bien des violences dont nous sommes malheureusement coutumiers. Qui ose encore parler de gentillesse devant ce spectacle de désolation !
Et pourtant c’est ce dont je désire vous entretenir aujourd’hui. La gentillesse elle existe, elle est partout ici même dans ma ville de Mostaganem. Elle est comme la petite graine ou la petite fleur que tu ne vois pas si tu n’ajustes pas bien tes lunettes. Si tu aimes les gens, je suis certain que tu vois comme moi plein, oui tout plein de gestes qui expriment la gentillesse. Ce matin même en sortant de chez moi, je me retrouve au centre-ville et là on s’embrasse, on se salue. Que de « salam », que de poignées de main et tous ces sourires qui expriment la joie des retrouvailles. Je monte dans le bus et au premier arrêt une femme âgée monte : j’ai remarqué la manière pleine d’attention dont le receveur l’a aidé à monter et aussitôt une jeune femme se lève pour lui céder sa place. Au marché on se bouscule, parfois c’est vrai il y en a qui sont toujours pressés et qui manquent de respect avec celui ou celle qui sont devant lui, mais justement à côté de moi ce matin, pour acheter des légumes, un vieux couple. Ils ont l’air si heureux de la manière dont le vendeur s’adresse à eux. Je devine entre eux comme une vraie complicité. Dans la soirée je dois prendre un taxi pour me rendre à la cité du 5 juillet. C’est l’encombrement parfait : on avance à la vitesse d’une tortue. Mon chauffeur demeure impassible alors que des gens traversent sans trop regarder, que des voitures nous frôlent ; Va-t-il se mettre en colère, klaxonner avec encore plus de vigueur ; eh bien non et cette lenteur lui permet de saluer beaucoup de monde, car un chauffeur de taxi se doit d’être « fair-play ».
Alors fais comme moi, change tes lunettes et tu verras qu’il y a encore beaucoup de gentillesse dans notre bonne ville de Mostaganem, comme dans toutes les villes si on sait regarder. Veille sur cette petite graine de gentillesse pour qu’elle grandisse, qu’elle se répande un peu partout dans nos rues, nos quartiers, nos familles….Et si demain la violence te semble la plus forte, alors fais l’effort d’être gentil avec ceux que tu vas croiser et à leur tour cela leur donnera envie d’être gentil avec toi et avec les autres.
Vous avez remarqué des faits de gentillesse qui ont rempli votre cœur de joie, faites le savoir afin qu’on puisse faire un « livre d’or » des faits de gentillesse à Mostaganem.
Riad