Ces actes de vandalisme criminels sur des appareils automatiques et autres installations de sécurité au coût énorme, et à l’origine de dérangements susceptibles de provoquer de graves accidents, constituent encore un grand gâchis.
Depuis un mois environ, des actes de malveillance, en série, sévissent sur le parcours ferroviaire reliant Gué de Constantine à El-Affroun : il s’agit du vol de batteries des feux de signalisation — signaux lumineux qu’intercepte le mécanicien durant le parcours — qui s’ajoute au vol courant de câbles et autres équipements de signalisation, de télécommunication et d’énergie installés le long des voies ferrées en vue d’assurer la sécurité des déplacements des trains.
Ces actes de vandalisme criminels sur des appareils automatiques et autres installations de sécurité au coût énorme, et à l’origine de dérangements susceptibles de provoquer de graves accidents constituent encore un grand gâchis au vu des sommes colossales injectées dans le gigantesque programme d’investissement et de modernisation du rail — une véritable révolution dans le transport ferroviaire algérien opérée ces dernières années, et qui se traduit, aujourd’hui, par un confort agréable (sièges, climatisation…), une relative rapidité (70 mn au lieu de 90, voire plus, par le passé), un effort de ponctualité et une modernisation (fermeture automatique des portes, caméra de surveillance, système d’information visuel et sonore, éclairage amélioré…) très appréciables, mais encore par une profusion de trains qui réduit la durée d’attente dans les gares (en moyenne, un train toutes les 30 mn sur la même direction).
Dans le même ordre d’idées, les jets de pierres mettant en péril la vie des personnes à bord et occasionnant des pertes considérables pour le parc de la SNTF sont encore d’actualité. Il ne se passe pas de jour sans que les trains en marche n’essuient toutes sortes de projectiles.
Leurs nombreux impacts sont visibles sur la carrosserie des rames encore neuves, sur des pare-brises endommagés et des portières brisées. Par ailleurs, il faut savoir que les trains roulent souvent en pure perte, compte tenu du nombre effarant de voyageurs qui resquillent. Il arrive que des compartiments entiers se vident brusquement, sans vergogne, de jeunes et moins jeunes à l’affût (quinquagénaires, sexagénaires, genre pères de famille-fonctionnaires-sérieux-respectables), de femmes d’un certain âge aussi, à l’annonce d’un contrôleur. Ces mêmes fraudeurs, qui ont sauté à temps sur le quai d’une gare, remontent aussi vite dans le même train pour prendre place dans un compartiment déjà “visité”.
Une véritable gymnastique. Comme quoi “el khouf i djerri echioukha” (littéralement : la peur fait courir les vieux). Des comportements inqualifiables qui nuisent gravement, inéluctablement à la collectivité.
Il faut croire que ni l’éducation censée être donnée dans les établissements scolaires ni les prêches dans les mosquées n’ont raison de ce type d’agissements. A noter encore que le dernier train de la journée, qui arrive à El-Affroun à 19h40, est souvent le théâtre d’agressions physiques. Il fut un temps pas si lointain (dans les années 70) où l’on pouvait voyager en train de nuit en toute sécurité entre Alger et Oran. Un pur bonheur. Les temps ont bien changé depuis.
F. S