Abderrezak Makri, le président du Mouvement et du salut pour la paix, a appelé vendredi le gouvernement algérien à clarifier sa position sur la situation en Égypte et en Syrie. Dans un rassemblement des cadres et des militants du parti qui devait organiser une marche pacifique pour dénoncer “le coup d’État” contre le président déchu Morsi, le premier responsable du parti MSP s’est indigné devant le silence de l’État algérien sur la situation en Égypte.
Dans une salle pleine à craquer par des militants et sympathisants qui sont venus même des régions du Sud pour participer à ce regroupement afin de soutenir la “Rabaia” des Frères musulmans en Égypte, Makri a affirmé que l’histoire retiendra cette date marquée par ce regroupement en solidarité avec le peuple égyptien.
Par ailleurs, il a déclaré que son parti demande la légitimité des urnes et est contre tout coup d’État qui freine le processus démocratique. “Nous sommes des hommes et nous soutenons les hommes. Nous ne sommes pas des héros mais nous soutenons les héros car nos ancêtres sont des héros. Nous sommes les fils de Amirouche, Émir Abdelkader et Lala Fadhma n’Soumer”, a déclaré Abderrezak Makri, qui avoue que son parti a demandé l’autorisation pour organiser une marche pacifique en dehors de la capitale en guise de soutien à la “Rabaia” mais le département de Ould Kablia a refusé. “Notre demande a été sans aucune suite et nous étions contraints d’organiser cette manifestation qui coïncide avec la date du 20 Août, Journée du chahid.” Avec cette déclaration, Makri a provoqué l’assistance qui clamait sans cesse l’organisation d’une marche pacifique “salmia, salmia”, clamait le public très excité déjà par les chansons patriotiques diffusées bien avant.
Dans son intervention, Abderrezak Makri se dit étonné du silence de l’Algérie vis-à-vis de la situation en Égypte. “L’Union africaine est basée sur quatre grand pays. L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et l’Algérie. Comment l’Afrique du Sud et le Nigeria ont dénoncé ce qui se passe en Égypte et l’Algérie est restée muette”, s’est interrogé Makri qui lance un grand salut à Mandela et au pays du Nigeria qui, selon lui, ont su comment maintenir le respect du principe et la charte de l’UA qui dénonce le massacre et le colonialisme des peuples.
Par ailleurs, Makri enchaine avec la corruption en Algérie et les dilapidations de l’argent du peuple pour dire : “Celui qui est traqué par Interpol n’est pas un simple citoyen mais il fait partie de ceux qui nous gouvernent.” Avant d’ajouter : “Qu’ils n’essayent pas de nous corrompre avec des postes de responsabilité ou soutenir la fraude électorale de la prochaine présidentielle. Les postes de responsabilité sont sous nos pieds et l’Algérie est au-dessus de nos têtes”, a déclaré Makri qui appelle à une charte nationale pour préserver l’unité nationale car, pour lui, après l’Égypte c’est l’Algérie qui est visée.
K.