L’ex-candidate à l’élection présidentielle en 2004 et 2009 sous-entend que la conjoncture actuelle est marquée par une confusion dans laquelle son parti refuse de s’inscrire.
Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT) semble avoir mis de l’eau dans son vin. Elle met désormais moins d’ardeur à soutenir l’actuel chef de l’État et se montre favorable à un candidat du consensus, quel qu’il soit. Même si elle ne l’exprime pas ouvertement, elle le suggère amplement, son parti, occupé à préparer le congrès prévu dans quelques semaines, ne s’étant pas encore prononcé sur la prochaine élection présidentielle.
“Que le Président soit candidat ou non, considérant les enjeux internes, vu les complots internationaux, les enjeux régionaux, l’important c’est la paix”, a-t-elle déclaré hier à Alger, à l’ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique de son parti. L’ex-candidate à l’élection présidentielle en 2004 et 2009 sous-entend que la conjoncture actuelle est marquée par une confusion dans laquelle son parti refuse de s’inscrire. “La priorité pour le PT est la clarification et que soit dégagé l’horizon. Nous refusons catégoriquement d’être entraînés dans de faux débats qui visent la confusion et l’opacité à des fins obscures (…)”, a-t-elle insisté. Dans ce contexte, elle réitère sa proposition de reporter la révision de la Constitution à l’après-élection présidentielle “pour permettre aux différents candidats de présenter leur vision et leur projet”. Alors que des rumeurs persistantes évoquent un imminent remaniement ministériel, Louisa Hanoune estime nécessaire l’institution d’un ministère de la Planification “pour mettre fin à la confusion entre les ministères et pour déterminer les priorités”. C’est parce que “les réformes de 2011 et 2012 ont échoué qu’il convient d’engager un processus pour l’élection d’une Assemblée constituante”.
Au chapitre économique,
Mme Hanoune plaide par un retour du monopole de l’État sur le commerce extérieur, “même de façon transitoire”, et pour la généralisation de la règle 49/51. D’autre part, elle appelle l’État algérien à utiliser son droit de péremption sur le français Michelin. Situation internationale oblige, Mme Hanoune n’a pas manqué, à propos de la crise syrienne, d’appeler l’Algérie à geler sa participation à la Ligue arabe. “La position de l’Algérie va se libérer”, a-t-elle dit à ce sujet. Dans le même ordre d’idées, elle a appelé les citoyens qui refusent l’agression contre la Syrie de “défendre ce pays par tous les moyens démocratiques”. Sous le slogan “Défendre la Syrie, c’est nous défendre nous-mêmes”, le PT entend au cours de la réunion de son BP de se pencher sur la manière d’organiser la mobilisation et d’unir les rangs. “Cette opposition doit être inconditionnelle”, a affirmé Mme Hanoune, saluant au passage la position officielle de l’Algérie. Mme Hanoune appelle aussi à renforcer le front intérieur car l’Algérie est “visée”. Indices ? Les événements récents de Bordj Badji-Mokhtar, alors que des attaques islamistes manipulées par les impérialistes se préparent à la frontière avec la Tunisie. “Il ne faut en aucun cas minimiser ou ignorer ces informations d’une extrême gravité. Le renforcement du front interne est le meilleur moyen pour immuniser la nation.”
K. K