Ça y est, les choses sérieuses ont commencé pour les Verts.
Les hommes de Saâdane, pour la plupart, ont rejoint hier le centre de Coverciano au sud de l’Italie, un centre connu pour être le lieu préféré de la Squadra Azzura qui prépare souvent les grands rendez-vous dans cette extraordinaire infrastructure répondant aux normes internationales.
Pour les joueurs ,cette énième rencontre sera l’occasion de se retrouver pour la dernière fois depuis le début de cette longue et harassante campagne éliminatoire, chacun se sentira concerné par ce rendez-vous et fera de son mieux pour être prêt le jour J.
De son côté, le staff technique aura la plus dure mission durant ce stage, il devra non seulement préparer le groupe pour le choc du Caire, mais aussi travailler les aspects liés à cette partie, d’autant que le groupe, une fois n’est pas coutume, n’est pas vraiment prêt physiquement pour cette bataille.
1 . Récupérer les blessés , préparer les convalescents et tester les revenants
Ce n’est un secret pour personne, la cascade de blessures qui a touché les joueurs de l’EN, ces dernières semaines, a plus qu’inquiété le staff technique des Verts, au même titre que tout le peuple algérien, d’autant que les joueurs touchés sont des cadres incontestés au sein des Fennecs.
Les Ziani, Bougherra, Antar,Mansouri, Bezzaz et à un degré moindre, Meghni, ont tous connu cette mésaventure. Certains d’entre eux ont eu la chance de traverser cet examen tôt, donc ils ont eu la chance de soigner leurs blessures à temps etre venir petit à petit sur les terrains, d’autres moins chanceux ont été touchés récemment, ce qui les a mis ainsi que Saâdane dans l’embarras. Antar, ou encore Yebda, ont contracté des blessures inquiétantes à un moment clé, à sept jours du match décisif contre l’Egypte, un casse-tête de plus pour Saâdane déjà confronté aux autres cas. En effet, les deux joueurs en question devront cravacher dur s’ils veulent être aptes samedi prochain. Saâdane a d’ailleurs mis à leur disposition les conditions adéquates pour ça, des ostéopathes, des nutritionnistes, en plus du staff médical de l’EN, rien que ça pour récupérer à temps ces deux armes redoutables. Ceci sera d’ailleurs le premier des trois objectifs tracés par le Cheikh à travers le déroulement de ce stage italien.
On se souvient tous du match presque parfait réalisé par Karim Ziani le 6 juin dernier face à l’Egypte, lui qui souffrait pourtant quelques jours avant cette partie d’une déchirure musculaire au niveau de la cuisse. Les médecins de la sélection ont fait des pieds et des mains pour le récupérer à temps lors du stage effectué au sud de l’Hexagone. Ils avaient réussi leur pari et le résultat était visible sur la pelouse du stade Tchaker. Aujourd’hui, le scénario a l’air de se répéter, sauf que cette fois-ci, Ziani est entré en stage quasi rétabli d’une nouvelle blessure à la cuisse.
Lui, Meghni et Bougherra ont dû sacrifier beaucoup de leur temps pour se soigner, et grâce à Dieu, aujourd’hui, ils vont mieux. Mais comme chaque bataille est logiquement suivie de dégâts, l’éloignement obligatoire de la compétition de nos trois internationaux aurait laissé des séquelles.
Ziani n’a plus joué depuis le 23octobre, Bougherra depuis le 19,quant à Meghni, il n’a fait son retour à la compétition qu’hier face à Milan après trois semaines d’arrêt. Un long arrêt que Saâdane devra compenser à sa manière. Un programme spécifique sera ainsi tracé à Coverciano pour retaper le physique de ses capés et faire en sorte qu’ils soient aptes pour le match décisif face aux Pharaons. Les cas Mansouri et Bezzaz qui, eux aussi, sont passés par cette expérience douloureuse de blessures, sont différents.
Ces deux éléments ont rejoué et rassuré tout le pays ,mais cela n’empêchera pas pour autant Saâdane de les tester et voir de près leurs aptitudes à l’approche du jour J.
2 – Concocter le dispositif gagnant
3-5-2 ou 4-5-1, ou même encore un 4-4-1-1, la rue algérienne connaît bien le foot. Les discussions entre supporters vont souvent au-delà des résultats et de la composante qui entamera le match samedi. Ces derniers temps, la tactique de Saâdane les intéresse également.
Le suspense a atteint son maximum, les plans ne sont pas près d’être dévoilés, d’autant que la cascade de blessures qui touchent les rangs des Verts impose à Saâdane de prendre tout son temps avant de trancher. Ce stage italien sera donc pour lui une occasion pour tout rassembler et décider. Il devra non seulement choisir la tactique, mais les joueurs qui vont avec et vice-versa.
L’absence d’un joueur comme Antar par exemple pourrait pousser Saâdane à revoir son plan, même si certains ont déjà avancé la reconduction du traditionnel 3-5-2 en avançant le facteur de la continuité que Saâdane va soi disant prôner pour assurer l’historique qualif’ au Mondial sur les terres égyptiennes. L’autre problème qui se pose, c’est l’incorporation ou pas de Djebbour. Ce dernier, inactif depuis des mois, a été certes rappelé, mais il n’est pas sûr qu’il fasse partie des 18 qui joueront contre les Pharaons.
3 – Gonfler à bloc le moral des joueurs et les préparer pour supporter un climat électrique .
Les Egyptiens l’ont compris, il leur faudra plus que leurs habituels cris et chants bruyants pour perturber les joueurs de l’EN le14 novembre au stade du Caire.
Ces derniers, issus pratiquement tous de l’école française, ont été‘’ bâtis’’ loin des pressions des rencontres algéro-égyptiennes à travers l’histoire. De plus, ils sont de vrais pros capables de supporter tout genre de tensions qui pourraient marquer un match.
Le foot européen étant habitué à ce genre de facteurs, Saâdane va donc compter sur cette carte le jour du match pour contrer ses adversaires, même si un travail psychologique doit être fait au cours de ce stage pour permettre aux Gaouaoui, Le mouchia et autres, tous pensionnaires du championnat local, d’oublier, ne serait-ce que le temps de 90minutes de la rencontre, l’effervescence du public algérien vécue durant ces dernières semaines.
Le boulot psychologique que devra effectuer Saâdane aura aussi pour objectif d’entrer au Caire et d’éviter quela pression terrible qui caractérise la rue cairote ne leur porte préjudice. Ils devront apprendre à la supporter et ignorer de possibles intimidations en dehors, mais aussi à l’intérieur du stade, et ce ,jusqu’au coup de sifflet final.
S. M. A.