Le spectre du trimestre blanc fait réagir les parents d’élèves «Bouteflika doit intervenir !»

Le spectre du trimestre blanc fait réagir les parents d’élèves «Bouteflika doit intervenir !»

A l’issue d’une deuxième semaine de grève et en dépit des mesures d’apaisement prises par le gouvernement, accordant la rétroactivité du paiement des indemnités à compter de janvier 2008, les syndicats autonomes des enseignants campent toujours sur leurs positions et décident de maintenir leur mouvement de grève, qui entamera, ce dimanche, sa troisième semaine.

Les parents d’élèves, de leur côté, s’inquiètent pour la scolarité de leurs enfants et appréhendent le spectre d’un trimestre blanc.

Pour l’Union nationale des associations des parents d’élèves au niveau de la wilaya d’Alger (UNPAE), les revendications des enseignants sont amplement légitimes mais ne doivent pas porter atteinte à l’avenir des élèves.

Par la voix de son président, M. Khaled Ahmed, joint hier par téléphone, les associations des parents d’élèves réclament l’intervention urgente du président de la République et appellent à l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement et les syndicats en grève depuis deux semaines.

«Nous redoutons que cette grève pénalise notre progéniture, nous commençons vraiment à nous inquiéter devant la tournure que prennent les événements, surtout que nous sommes aux portes des examens», indique Khaled Ahmed, soulignant que seul le dialogue pourrait apporter des solutions concrètes.

Il convient de souligner qu’au moment où les parents d’élèves, soucieux de l’avenir de leurs enfants, ont exprimé leur inquiétude quant aux suspensions récurrentes des études, les syndicats ont mis la responsabilité des grèves sur le dos du ministère de l’Education.

«Nous n’avons jamais voulu prendre les élèves en otages. Nous sommes des parents d’élèves avant d’être enseignants. Malheureusement, la grève est notre seul moyen de faire entendre notre voix aux pouvoirs publics», scande un des syndicalistes contacté hier.

En attendant, la plupart des syndicats de l’éducation se sont exprimés pour le maintien de la grève, tant que la concrétisation des décisions qui ont été prises par le gouvernement n’est pas intervenue sur le terrain. «Nous voulons du concret concernant le régime indemnitaire et non pas des promesses», affirment les syndicalistes grévistes.

A ce titre, de l’avis du SATEF, «les pouvoirs publics n’ont rien montré de palpable qui puisse convaincre les grévistes d’abandonner leur action», comme l’a annoncé son secrétaire général, Mohamed Sadali, qui a ajouté qu’»un grand déficit de confiance s’est installé entre les syndicats et le ministère».

Par ailleurs, le CNAPEST, qui a ouvert des négociations avec la tutelle mardi dernier, maintient le mouvement qui «ne peut voir de dénouement sans de réelles négociations entre les deux parties».

Quant au SNAPEST, à l’issue de ses négociations marathoniennes (lundi et mardi) avec les pouvoirs publics, il s’est retrouvé dans l’obligation de reconduire le mot d’ordre de grève, comme l’indique la déclaration de son secrétaire général, Meziane Mériane, qui précise qu’»on aurait beaucoup souhaité aller vers un éventuel aboutissement du mouvement, mais puisque nos revendications n’ont pas été écoutées, le statu quo demeure de mise».

Lynda Louifi