A l’approche de chaque fête, à l’exemple de l’Aïd El-Fitr et l’Aïd El-Adha, ou pour faire face à d’autres soucis de dépenses comme la rentrée scolaire, des soins coûteux, etc., de nombreuses familles n’ont d’autre alternative que d’hypothéquer leurs bijoux auprès de la BDL, ce qui leur garantit au moins un peu d’argent frais.
Et comme l’Aïd El-Kebir est dans quelques jours, c’est la ruée au niveau de la banque de l’or, le mont de piété sise au centre-ville, à quelques mètres de l’ex-place Karguentah.
Cependant, la particularité de cette année, c’est que les ménages qui se présentent pour y déposer leurs bijoux sont surpris par le refus de la banque d’hypothéquer l’or qui n’est pas garanti, c’est-à-dire non poinçonné.
H. Fatima, 57 ans, femme au foyer, mère de cinq enfants et dont l’époux est employé comme veilleur de nuit dans une entreprise privée, que nous avons rencontrée désemparée, nous affirmera : « Chaque année, je viens ici pour hypothéquer les bijoux que je possède depuis mon mariage il y a de cela près de 30 ans, et jamais on ne me l’a refusé, me donnant en contrepartie quelques billets de 1000 DA dont j’ai terriblement besoin dans les moments difficiles.
Cette fois-ci on m’a fait remarquer que la plupart de mes bijoux n’étaient pas poinçonnés, ne me retenant ainsi qu’un bracelet et deux boucles d’oreilles. Franchement je ne sais pas comment faire car il n’y a qu’ici que l’on pratique le prêt sur gage ». Un responsable à la banque nous fera savoir que beaucoup d’or de qualité non approprié est enregistré quotidiennement, ce qui est fort inquiétant.
Il semble donc que le marché de l’or est de plus en plus envahi par des revendeurs sans scrupule qui n’hésitent pas à fourguer de l’or à la qualité douteuse. M. Achour, bijoutier au centre-ville, nous confiera ce qui suit : « En ce qui nous concerne, les bijoux que nous vendons ne souffrent d’aucune ambiguïté car ils sont conformes et poinçonnés… Que voulez-vous, les gens achètent chez les « dellala » (ambulants) sans avoir aucune idée de la provenance de leur or ».
Les ménages qui doivent faire face aux dépenses de l’Aïd El-Kébir, qui s’annonce d’ores et déjà très coûteux cette année encore, n’ont d’autre choix que de prendre leur mal en patience ou de s’endetter en se rabattant sur d’autres sources financières.
B.B. Ahmed