Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Madr) met en œuvre sa stratégie visant à réduire la facture d’importation de poudre de lait. La tutelle intervient dans la filière pour apporter les solutions de rechange à cette matière première dont les prix pratiqués à l’international échappent à la maîtrise des importateurs. La première solution à cette problématique ne peut être que le renforcement de la production du lait cru. La décision vient ainsi de tomber : le prix de référence du litre de lait cru de vache est désormais fixé à 50 DA. Ce montant est composé du prix de cession du lait cru aux laiteries estimé à 36 DA et de la subvention de l’État arrêté à 14 DA. Les tarifs pratiqués précédemment étaient respectivement de 34 DA et 12 DA.
Les deux dinars ajoutés par les pouvoirs publics au titre de soutien n’auront pas une incidence financière importante. Cette révision à la hausse de la subvention a pour but de pousser les éleveurs à produire un lait de qualité, sain et marchand. La nouvelle tarification a été mise en application, faut-il le souligner, depuis lundi dernier. Il est à préciser que le prix à la consommation du sachet de lait pasteurisé reste inchangé et fixé toujours à 25 DA/litre. Afin de répondre aux préoccupations des éleveurs de bovins laitiers et de préserver les investissements existants, le Madr vient, par ailleurs, de créer une nouvelle banque dédiée aux petits agriculteurs.
Il s’agirait d’un dispositif relevant de l’établissement financier Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma). Cette banque sera opérationnelle avant la fin du mois de novembre ou, au plus tard, vers la fin de l’année 2015, a annoncé le ministre de l’Agriculture, Sid-Ahmed Ferroukhi, au cours d’une réunion, hier, avec les professionnels. Cette mesure fait suite à l’instruction du Premier ministre relative à la création d’une banque agricole spécifique aux agriculteurs aux ressources et capacités de productions limitées. Il est question de prendre en charge les dossiers des agriculteurs et des éleveurs aux capacités limitées afin qu’ils obtiennent rapidement des crédits. Par le biais de cet établissement financier, les éleveurs pourront avoir l’accès plus facile à l’alimentation de bétail. Ils pourront même acheter les semences nécessaires pour la culture fourragère destinée à alimenter leurs bovins.
Cette structure financière sera progressivement ouverte aux acteurs des autres filières agricoles. Les laiteries, quant à elles, sont appelées à mettre sur le marché un produit (lait cru) sous forme de Tetra Pack (UHT) à un prix qu’ils fixeront librement.
Ces unités sont également sollicitées pour développer la production de lait en poudre pendant la période de forte lactation de la vache. Pour une meilleure relance de la filière, d’autres décisions ont été prises par les pouvoirs publics. L’on cite l’accès des professionnels au foncier agricole pour leur permettre d’investir en amont de la filière lait et contribuer au développement des grandes cultures céréalières et fourragères. L’État veut, en outre, promouvoir la création de fermes “modernes intégrées” pour l’élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes.
Mieux, une nomenclature de soutien plus adaptée est aussi prévue pour le développement des cultures fourragères. L’OAIC interviendra, à ce propos, dans l’importation et la distribution des semences adaptées pour développer les superficies fourragères. La facture des importations de lait a, faut-il le souligner, reculé de près de 46% durant les neuf premiers mois de l’année 2015 par rapport à la même période de 2014, mais les quantités importées ont diminué à moindre ampleur, indiquent des statistiques des douanes.
B. K