La touche de l’entraîneur bosnien Vahid Halilhodzic est perceptible dans la nouvelle configuration de la sélection algérienne de football, surtout après cette remarquable épopée des Verts sous sa coupe sur la terre du football, le Brésil et cette historique qualification en 8es de finale avant la prestation contre l’Allemagne qui a sidéré le monde entier.
Le sélectionneur de l’Equipe nationale algérienne, le Bosnien Vahid Halilhdozic est déclaré partant à l’issue de ce Mondial. Mais sur le plan officiel rien n’est sûr. Tous les Algériens demandent à ce qu’il reste à la tête de cette équipe qu’il a lui-même façonnée, préparée et mise sur orbite pour réussir l’historique première qualification de l’Algérie en 8es de finale d’un Mondial.
D’aucuns savent bien qu’il y a quelques frictions entre le coach Vahid et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua qui aurait déjà jeté son dévolu sur le coach français Christian Gourcuff pour succéder à Vahid. Sans minimiser de la valeur du technicien français Gourcuff, il faut reconnaître, tout de même, qu’il est loin d’égaler les capacités du Bosnien Vahid Halilhdozic. Le contrat de Vahid prend fin avec l’élimination des Verts de ce Mondial et de quelle manière s’il vous plaît!».
Et là, il faut dire que la communion qui existe entre le «peuple» et Vahid est si grande que seule, une intervention du président de la République pourrait être salutaire pour notre football, afin de garder ce technicien racé et dont l’amour du métier dépasse tout entendement. Et pour le comprendre, il fallait juste voir qu’après une prolongation intense, les Verts ont perdu avec les honneurs contre l’Allemagne (2-1) et alors qu’il était si souvent impassible, le sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic, a finalement craqué dans les bras de ses joueurs. Ces larmes sont indicatrices de l’existence d’un «cordon ombilical» liant les Algériens à ce technicien racé.
La touche technique de Vahid
A propos de ses mésententes avec le président de la FAF, coach Vahid les a si bien indiquées lors d’une de ses conférences de presse en déclarant que «Oui, on se fâche parfois le président et moi. On ne se fâche pas beaucoup… c’est parce qu’on ne s’entend pas sur certains points. Vous savez bien que je ne suis pas un mouton pour dire tout le temps oui».Et d’annoncer devant une presse médusée:: «Je peux vous dire que, n’était ma famille et ma femme, (il s’arrête un bon moment… il avait les larmes aux yeux), j’aurais quitté mon poste au mois de mars.» Ainsi se maîtrisant par la suite, Vahid définit les prérogatives de chacun: «C’est moi le patron concernant le volet sportif et personne d’autre. Le président est le patron, mais moi aussi je le suis. J’ai mon mot à dire dans mon boulot. Je suis fier du travail que j’ai accompli depuis 2011.»
Et de conclure en précisant que le président Mohamed Raouraoua ne s’est jamais immiscé dans ses choix: «Le président ne s’est jamais immiscé dans mes choix. C’est une vérité que je vous dis. C’est moi qui décide toujours sur le plan sportif. Jusqu’à présent, je suis satisfait des choix que j’ai faits.»
Ainsi et de par ses compétences Vahid Halilhodzic a su défier les grands coachs à l’échelle planétaire tels Marc Wilmots, le Belge ou encore mieux, le plus vieux coach de cette Coupe du monde le non moins célèbre, Italien Fabio Capello. Et pour bien montrer ses capacités, aptitudes et toute la maîtrise de son métier, il a défié Joachim Low, le technicien allemand qui a été si perturbé durant le match qu’il reconnaîtra en fin de partie que: «C’était une qualification difficile à arracher face à une bonne équipe algérienne qui n’a pas démérité…»
En tout cas, la touche de l’entraîneur bosnien Vahid Halilhodzic est perceptible dans la nouvelle configuration de la sélection algérienne de football, surtout après cette remarquable épopée des Verts sous sa coupe sur la terre du football, le Brésil, et cette historique qualification en huitièmes de finale avant la prestation contre l’Allemagne qui a sidéré le monde entier.
Mais Vahid Halilhodzic a toujours défrayé la chronique sportive algérienne, autant par ses choix des joueurs et des tactiques mises en place lors des matchs, que de par ses déclarations toutes crues de ce qu’il pense tout au fond de lui-même et en réaction à certaines critiques. Il est vrai qu’en prenant en main la sélection algérienne en juillet 2011, son chantier de l’époque était vraiment énorme: redonner confiance aux joueurs traumatisés par l’élimination humiliante lors d’un mémorable match perdu contre le Maroc, remettre le groupe sur les rails et surtout redonner au football algérien ses vraies marques.
La première échéance était alors la CAN 2013. Et ironie du sort, la «révolution» qu’il avait effectuée au sein de la sélection algérienne a surpris plus d’un, journalistes en premier. D’ailleurs, Vahid a vécu une période difficile après une mauvaise coupe d’Afrique. Lui-même évoque ce parcours en CAN en ces termes: «Après la CAN, j’étais très déçu de notre résultat mais pas de notre jeu. Je me suis donné un temps de réflexion et les joueurs voulaient que je continue. J’avais des obligations envers eux et je ne le regrette pas.»
Mieux encore, coach Vahid fait remarquer que: «J’ai toujours été convaincu que cette équipe a du potentiel et surtout une vraie marge de progression. C’est un groupe très jeune.» C’est alors que le président de la FAF, voit que ni le temps, ni le moment ne sont venus pour se séparer de celui qui a déjà commencé à bâtir cette «nouvelle équipe offensive».
Seul le Président pourrait le faire changer d’avis
Les Verts étaient d’ailleurs très connus par ce jeu craintif et trop défensif se basant surtout sur les contres et un ou deux attaquants en pointe pour concrétiser. Vahid, en ex-attaquant international racé, change donc la donne et oriente le jeu des Verts vers l’offensive.
Il commence donc par faire le ménage dans l’ancienne équipe de coach Rabah Saâdane, tout en gardant certains cadres. Puis ce fut la course vers la convocation de plusieurs nouveaux joueurs, aussi bien locaux qu’évoluant à l’extérieur du pays. Par la suite, Vahid Halilhodzic réussit à qualifier les Verts à ce 4e Mondial de l’histoire du football algérien. Lors du premier match perdu contre la Belgique, beaucoup d’Algériens, pour ne pas dire la majorité, n’avaient pas compris le choix de Vahid.
Or, le coach bosnien sait mieux que quiconque que face à une équipe comme la Belgique, c’est la seule stratégie qui pourrait être positive pour les Verts. La preuve, l’équipe a tenu plus d’une heure, avant de flancher sur le plan physique. Puis, face à la Corée et la Russie, c’est une équipe métamorphosée qui fait sensation grâce aux astuces tactiques de coach Vahid. La preuve, c’est contre les Allemands que tout le monde la verra: Vahid change pas moins de cinq joueurs par rapport aux deux derniers matchs des Verts.
Ce qui a complètement chamboulé les tactiques prônées par le coach des Allemands Low. Et Vahid avait presque réussi à réaliser l’exploit d’éliminer les «Deutsch». Et c’est ce qui explique en gros ces larmes versées en fin de partie. Les Verts seront de retour à Alger aujourd’hui. Et nul doute que Vahid et ses joueurs seront reçus en haut lieu. Espérons simplement l’intervention du président de la République pour faire changer d’avis au coach Vahid afin de poursuivre son chantier…
Pour le travail colossal qu’il a effectué avec cette formation toujours perfectible, il y a bien lieu de garder ce technicien dont le lien avec le public algérien est désormais indéfectible. La preuve, lui-même l’indique à chacune de ses sorties: «J’ai une obligation morale vis-à-vis des Algériens». Sans autre commentaire!