C’est une option stratégique adoptée par l’Algérie depuis ces cinq dernières années pour répondre aux enjeux sécuritaires régionaux qui se sont aggravés.
En termes d’affectations budgétaires pour l’exercice 2015, le ministère de la Défense nationale se taille la part du lion. Avec un budget de fonctionnement de 1 047.926.000.000 DA, la Défense nationale arrive en tête du classement des départements ministériels suivi de loin par le département de l’Education nationale avec un montant de 22.600.480.000 DA, puis le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales avec 1 047.926.000.000 DA, vient ensuite le secteur de la santé doté d’une enveloppe de 276.609.000 DA et en cinquième position l’enseignement supérieure et la recherche scientifique avec un montant de 300.333.642.000 DA qui cette année surclasse le département de l’Agriculture doté de 255.101.097.000 DA.
Sans surprise, il ressort que dans cette loi de finances, l’Algérie accorde une place primordiale à la sécurité nationale et la stabilité du pays d’où ce montant accordé à la Défense nationale. Cependant, ces montants faramineux sont justifiés par des achats d’armes et d’équipements militaires qu’effectue l’Algérie depuis ces dernières années. Des observateurs, des centres d’études et des milieux médiatiques interprètent ces achats comme une course à l’armement dans la région, notamment pour contrer le Maroc.
Or, la réalité est que la sécurisations des milliers de kilomètres de frontières, le renouvellement des équipements de défense, et faire face aux assaut d’Aqmi, nécessitent des moyens financiers colossaux sans compter la prise en charge des réfugiés tunisiens, maliens, libyens et subsahariens qui traversent nos frontières fuyant la guerre et la mal-vie.
Sans compter les nouvelles augmentations dans les traitements des personnels militaires. En somme, la sécurité a un coût. C’est donc une option stratégique adoptée par l’Algérie depuis ces cinq dernières années pour répondre aux enjeux sécuritaires régionaux qui se sont aggravés. Il est donc tout à fait normal que notre armée puisse prendre un grand budget à la mesure des défis qui lui sont incombés. Une armée en pleine mutation. Elle se modernise.
Pour ce faire, elle a besoin d’un budget conséquent. Quand il s’agit de sécuriser le pays, faut-il compter? La stabilité et la sécurité nationales ont-elles un prix? Il faut rappeler que l’Algérie est entourée d’une ceinture de feu. Entre l’instabilité au Mali, les armes qui circulent entre les frontières avec la Libye en proie à une grave guerre civile et la menace des groupes terroristes et des narcotrafiquants dans toute la région du Sahel engendrent un danger terroriste réel.
Chose qui a poussé les hauts responsables du pays à doubler d’efforts pour empêcher qu’une telle chose ne se produise. Le secteur de l’Education nationale est placé en seconde position, ce qui dénote l’intérêt porté à ce secteur qui, il faut le reconnaître, souffre encore de nombreuses insuffisances. Tout comme celui de la santé, mais curieusement, ce sont les collectivités locales (police et Protection civile) qui se classent en troisième position devant le département de la santé.