La FIFA et la violence, deux poids, deux mesures

La FIFA et la violence, deux poids, deux mesures

La Fédération internationale de football (FIFA) a décidé vendredi de ne pas sanctionner l’Egypte après l’agression dont a été victime l’équipe nationale, jeudi au Caire.

Elle s’est contentée de demander aux Egyptiens des garanties écrites afin que des mesures soient prises pour assurer la sécurité de la délégation algérienne.

Dans son communiqué, l’instance internationale de football n’a pas expliqué sa décision. Le représentant de la FIFA en Egypte a pourtant reconnu que des incidents se sont bien produits jeudi au Caire et que trois joueurs algériens ont été blessés.

Il a reconnu que les joueurs algériens étaient « terrorisés » et que les blessures de Haliche, Saifi et Lemouchia, n’étaient pas « superficielles ». Les images diffusées par la Chaîne de télévision française Canal Plus montrent également la violence de l’attaque subie par les Verts.

En Europe, pour des actes nettement moins violents que ceux qui se sont produits au Caire, des clubs ont été lourdement sanctionnés. On se souvient notamment de la sanction affligée en 2007 au club italien de Catane, contraint à jouer plus de la moitié du championnat à l’extérieur. Cette sanction est intervenue après des incidents impliquant les supporters de ce club du Sud de l’Italie.

Cette fermeté en Europe a d’ailleurs contribué grandement à l’élimination du phénomène du hooliganisme. Aujourd’hui, les stades européens sont devenus de véritables lieux de spectacles au même titre que le théâtre, l’opéra ou le cinéma. Les familles peuvent s’y rendre pour regarder un match dans un climat de sécurité totale.

En Afrique, comme le montrent les événements du Caire, le football continue d’être étroitement lié à la violence. Chaque week end, des milliers de supporters s’affrontent à la sortie des stades un peu partout dans les pays du continent. Les rencontres importantes donnent lieu à des échanges violents par médias interposés puis dans la rue.

Mais, la FIFA, au lieu de donner l’exemple en sanctionnant lourdement l’Egypte, a préféré botter en touche. Que peuvent en effet signifier des garanties écrites égyptiennes sur le bon déroulement du match de samedi après ce qui vient de produire ? Surtout que la FIFA avait déjà adressé la semaine dernière un courrier officiel à la fédération égyptienne lui demandant à peu près les mêmes garanties.

La FIFA veut réussir sa fête sud-africaine.

La Coupe du monde n’est plus tout à fait ce qu’elle était dans le passé. Elle est devenue l’occasion pour la fédération internationale d’engranger d’importantes sommes d’argent grâce aux sponsors et aux droits TV.

Et comme tout le monde le sait, le business et les scandales ne font pas bon ménage. La FIFA ne peut pas se permettre de laisser des Africains gâcher sa fête. Elle a préféré passer sous silence les actes scandaleux et choquants du Caire.

Au risque d’enfoncer davantage un football africain déjà au plus mal.