Il rassure enfin l’opinion ,Halilhodzic se rappelle qu’il a des objectifs

Il rassure enfin l’opinion ,Halilhodzic se rappelle qu’il a des objectifs

Le football algérien va mal ? Joli scoop ! Le ballon rond national rebondit plus que jamais mal ? Ne tourne pas ou plus du tout rond ? On n’invente rien. Notre sport-roi touche le fond et ne produit plus de talents ? Réponse cinglante par «mercatos» interposés où les noms algériens sortis droit de notre boiteux championnat n’ont plus droit de cité.

FRANCHISE…

Secret de polichinelle. Dans l’opinion, on ne se fait plus d’illusions ni on ne prend de gants pour dire la vérité. Que, par exemple, les temps ont changé. Que la hiérarchie, en Afrique, comme partout ailleurs, à l’exception de quelques nations toujours au top, n’est plus ce qu’elle était. Peu respectée. En Afrique plus qu’ailleurs comme le souligne la présente édition d’une CAN partie pour battre tous les records en termes de remises en cause. Sénégal, puis Burkina Faso, puis Angola, puis Maroc.

Tous passés à la trappe. Qui s’en vont rejoindre la longue liste des recalés de premiers tours toujours aussi assommants de confirmations. Celles, par exemple, que les grands ne sont plus ce qu’ils étaient. Obligés de se faire petits devant des «petits» décidément aux dents longues. Qui grandissent bien.

En Algérie, depuis plusieurs éditions, et plus encore avec cette version Gabon- Guinée Equatoriale à laquelle ils ont échoué à se faire inviter en connaissant la même punition que celle vécue par d’ex-ténors (d’ex-champions) et non moins compagnons d’infortune appréciant combien il était désormais indispensable de revoir sa copie, on sait désormais à quoi s’en tenir.

Se remettre au boulot. L’Algérie du football qui digère mal l’après Mondial 2010 et s’échine à retrouver l’élite continentale. Pas très rassurée, surtout, quant à son avenir justement dans cette compétition qu’elle entame face à un présumé «petit» (la Gambie qu’on dit, raison supplémentaire pour craindre un mauvais départ, ne pas réussir à nos joueurs) qui empêche le sélectionneur national, Halilhodzic de fermer les yeux.

C’est, du moins, l’impression laissée à l’issue des nombreux points de presse qu’il vient d’animer en mettant particulièrement l’accent sur la difficulté de la mission qui attend ses troupes face à cette inconnue en mesure de chambouler ses plans.

«Je suis quelqu’un de franc et clair.» Refrain connu pour un technicien qui, s’il est connu pour être intransigeant dans ses choix, a également cette particularité (une qualité dans le contexte que travers le football algérien qu’il découvre par ses mauvais côtés ?) de n’avoir pas la langue dans la poche.

UN RÊVE À REDESSINER ?

«Franc et clair.» On le lui concède volontiers quand il dresse un tableau noir sur le niveau du footballeur algérien (disons joueur local) à travers un championnat à la limite de l’insipide. A la faiblesse inouïe. Coach Vahid a mis moins d’une petite année dans nos murs pour comprendre qu’il n’y a presque rien à tirer du produit local et délivre un verdict sans appel quant à la valeur du joueur local jugé inapte physiquement, tactiquement dépassé et psychologiquement en deçà des exigences de la haute performance. Incapable donc de relever les défis.

Au point de faire justement de la Gambie une véritable montagne qu’il ne peut escalader avec les seuls moyens locaux (lire le joueur local qui n’en finit pas d’alimenter des débats souvent stériles et empreints de démagogie) et avertit que la solution des expatriés reste la seule issue possible (et encore) pour entretenir l’illusion que le «Club Algérie» peut toujours aspirer à retrouver une petite place dans le gotha africain comme ce fut le cas en Angola couronné (ce n’est pas rien) par une présence lamentablement ratée en demi-finales face à l’adversaire de toujours, l’Egypte qui en saisira l’occasion pour prendre une éclatante revanche, voire un petit strapontin à l’échelle universelle par un nouveau détour, pas, nous l’espérons vivement, de la même qualité que celui malheureusement plutôt mal assumé, en Coupe du monde dans sa version sudafricaine qui annoncera la mise sous «scellés» de belles promesses.

Que Halilhodzic (on ferme la longue parenthèse) est venu refaire revivre. Halilhodzic recruté ( on ne connaît pas encore le salaire qu’il perçoit) pour ressusciter un rêve enterré au soir d’une humiliation face à une pourtant moyenne équipe marocaine qui aura fait long feu dans la présente CAN dont elle a barré la route à des «Verts» à la dérive depuis la fameuse gifle centrafricaine aux tous débuts d’une campagne africaine catastrophique.

Eliminatoires d’une CAN 2012 qui aura, au passage, consacré une redistribution des rôles, pour ne pas dire une remise en cause totale de la hiérarchie que le premier tour au Gabon et en Guinée Equatoriale confirmera avec l’éclat d’un retour prématuré à la maison de Lions (ceux de l’Atlas et de la Téranga, lire le Maroc et le Sénégal) n’ayant finalement pas quitté leurs tanières.

Encore moins rugit comme le craignaient leurs victimes désignées par des pronostics d’ailleurs superbement démentis par la réalité d’un terrain toujours aussi peu regardant sur les réputations ou les « stars » alignées à l’occasion.

RÉSERVES À LA SAUCE LOCALE

Une CAN sans l’Algérie. On connaît la chanson. On sait surtout ce qu’on pense l’opinion nationale qui ne croit plus aux discours des mauvais génies de notre ballon rond. Ni ne prête d’oreille attentive à ce que peuvent penser les observateurs qui regrettent (souvent sans conviction) une défection qui n’étonne presque plus personne.

Promesses déçues ? Plus que sûrement. Pas seulement avec la longue descente aux enfers d’un championnat national sans queue ni tête. Fais par et pour les faiseurs de débâcles. Et elles sont nombreuses. Un championnat animé par une pseudo-élite ne méritant que rarement (disons jamais) une sur médiatisation à la limite de la complaisance.

Prise chaque weekend (peu sportif avec l’enchaînement des violences) en flagrant délit d’usurpation de statut. Ce qui n’a pas échappé au nouveau sélectionneur qui n’en rate pas une (ça commençait d’ailleurs à fatiguer même si les propos tenus restent gravement vrais, si on nous permet l’expression) pour nous rappeler qu’il ne faut pas s’attendre à des miracles avec le label local jugé «faible.»

Sur lequel, et jusqu’à nouvel ordre, à l’instar de ses prédécesseurs, il dira ne pas trop compter pour les prochaines campagnes. Un coach ne respirant pas la sérénité! Plus besoin de le rappeler. Pas besoin de rappeler aussi qu’il nous communique ses angoisses ou ses peurs de faire chou blanc avec ce qu’il a sous la main.

Des locaux hors jeu (on le savait déjà), des «pros» souvent blessés, en méforme, en manque de temps de jeu ou, carrément, n’entrant pas dans les plans de leur coach. Dans une récente déclaration au site FIFA.com à propos des joueurs internationaux qui se sont expatriés au Golfe, à savoir Nadir Belhadj, Mourad Meghni, Karim Ziani et Madjid Bougherra, il tiendra un langage tout de franchise.

Sans détour en les appelant à se bouger un peu, en les sommant «d’élever leur rythme de jeu, car le football au Qatar est complètement différent de celui pratiqué en Afrique qui requiert des qualités particulières pour pouvoir tenir tête à l’adversaire.» Bien dit. Tellement vrai depuis la Centre Afrique et le retour brutal à la réalité. Triste réveil!

A LA BONNE HEURE !

Comme quoi, la Gambie, avec ses inconnues et ses surprises possibles, est plus que jamais proche. Défaitiste le Vahid ? Heureusement que non.

Et il le clame toujours à travers des précisions on ne peut plus clair (on le souhaite) au site de l’instance morale du football mondial en assurant notamment qu’il n’a pas du tout peur de la difficulté de la mission qui l’attend. Et cette phrase toute de conviction sera-t-elle suffisante pour remonter le moral des troupes quand il assène qu’il aurait «refusé le poste si je n’étais pas en mesure de qualifier l’Algérie à la CAN-2013 et au Mondial-2014.»

A la bonne heure ajouterions-nous ! Après le dernier point de presse et les rumeurs (vite démenties par l’intéressé lui-même) l’annonçant au Qatar, on pensait que le Bosniaque, connu pourtant pour sa hargne, refusait de se battre, désespérait de la qualité du groupe qu’il a hérité et ne tarderait pas à leur communiquer ses états d’âme d’entraîneur perdu dans tant d’incompétence et de bricolage.

A un peu plus de trois petites semaines du problématique (c’est lui qui le dit pour prévenir ses joueurs, leur rappeler que sur le continent il n’y a plus de petites équipes ni de matches faciles ?) voyage à Banjul, cette assurance retrouvée (on le prend comme tel) au niveau du staff technique peut recadrer bien des choses. Dans le bon sens bien sûr. Heureux donc que coach Vahid se rappelle qu’il a des objectifs à honorer. En nous rassurant qu’il est, entre autres, payé pour relever le double défi CAN 2013- Mondial 2014.

Sauf que… Que s’il y a une équipe qu’il appréhende, c’est justement son équipe qu’il sait capable du meilleur comme du pire. « Franc et clair », comme il aime à se présenter, le Bosniaque se fera, à n’en pas douter, une meilleure lecture au lendemain du 29 février.Verra plus clair quant à ses futurs plans. En commençant par ce mois de juin s’annonçant capital pour les joutes à venir. Finies les angoisses, rebonjour les promesses ? On demande à voir…

Azouaou Aghiles