Selon nos informations, le milieu de terrain du Stade Rennais, et grand espoir du football français, Yacine Brahimi, a été convaincu par la fédération algérienne de football de rejoindre les Verts.
Le joueur, originaire de Béchar, voudrait même reformer en équipe nationale le duo de choc qu’il avait formé, l’espace d’un été, avec Ryad Boudebouz, en équipe de France U19, lors de l’Euro de la catégorie.
Yacine Brahimi souhaitant juste, avant de répondre à une éventuelle sélection, assurer son avenir professionnel en signant un bon et long contrat dans un grand club européen. Le problème, c’est que Brahimi bénéficie de l’aide du meilleur et du plus influent agent de joueurs français, Jean-Pierre Bernes, qui a entre autres dans son portefeuille Laurent Blanc, Didier Deschamps, Franck Ribéry, Jérémy Menez, Jimmy Briand, Adil Rami ou encore Alou Diarra. Lorsqu’on est représenté par Jean-Pierre Bernes, on est obligé de signer dans un grand club mais le système est bien huilé ; les grosses équipes du football européen veulent des internationaux européens et ne sont pas trop fan des sélections africaines, de la CAN et de tout ce qui s’en suit. C’est pour cette raison que les grosses agences d’agents comme celles de Bernes ou de Pape Diouf qui dominent le football français s’arrangent toujours pour que leur poulain obtienne une sélection en équipe de France avant de le transférer vers des lendemains qui chantent.
Jean-Pierre Bernès fait tout pour lui obtenir une sélection bleue A
D’après nos informations, Bernes et ses associés sont en train de tout faire pour obtenir une sélection en équipe de France A pour Yacine Brahimi, seule condition selon eux pour lui assurer un bon contrat en fin de saison. Le joueur de Rennes est déjà international espoir et figure dans la liste pour le prochain match des Bleuets pour le prochain match face à l’Italie le 28 février prochain, mais à cause de ce qu’on appelle la «loi Raouraoua» sur les changements de nationalité, la sélection en équipe de France espoirs n’a plus de valeur pour bloquer définitivement un joueur.
Une affaire de gros sous
Cette volonté absolue de Jean-Pierre Bernès de vouloir lui faire intégrer l’équipe de France A, même pour une durée de quelques minutes, comme Camel Meriem par exemple, n’est pas dû à un légitime patriotisme d’un homme qui veut faire monter le drapeau de son pays au sommet, mais seulement une affaire de gros sous. Un joueur comme Brahimi, qui est régulièrement supervisé par les recruteurs des plus grands clubs européens, a déjà une valeur marchande considérable sur le marché des transferts. Il faut savoir, que le statut d’international augmente cette fameuse cote, d’environ 30 à 40%, le salaire du joueur, le montant du transfert et donc la commission de l’agent. Plus la sélection nationale est prestigieuse et, il faut bien l’avouer, européenne, voire à la rigueur sud-américaine, plus l’inflation qui frappe la valeur du joueur est galopante. Cela explique l’empressement de certains joueurs d’origine africaine vers le bleu de France.
Les plans de Bernès freinés par la polémique avec Blanc
Contrairement à ce qui s’est passé par le passé, la «sélection business» d’Yacine Brahimi, qui devra encore, pour le moment, se contenter des espoirs, a été freinée par un petit «scandale» franco-français qui a éclaboussé le sélectionneur national français, Laurent Blanc, et son agent Jean-Pierre Bernes, qui les a obligés à faire profil bas en attendant que ça se tasse.
Cette polémique était née d’un article de nos confrères français du quotidien Libération qui racontait que le joueur de Chelsea, Florent Malouda se serait plaint «en petit comité» de l’avantage laissé par Laurent Blanc à Franck Ribéry. Mettant en cause également Jean-Pierre Bernes, agent commun du joueur du Bayern et du sélectionneur tricolore. La FFF et son président, Noël Le Graët s’étant emparée de l’affaire, il est à parier que nous ne verrons pas Yacine Brahimi en bleu avant l’Euro 2012 qui arrive à grands pas, ce qui permettra à la FAF de jouer son va-tout durant ces quatre mois.
La FAF espère convaincre Brahimi pour la fin de saison
La Fédération algérienne de football espère réussir avec Yacine Brahimi, la même performance réussie un an plus tôt avec Sofiane Feghouli, à savoir, le ramener au bercail. Le groupe de l’Euro étant quasiment verrouillé, Jean-Pierre Bernes étant surveillé de près du côté de la FFF, il ne reste plus à la FAF d’attendre la signature de Brahimi dans un nouveau club, lors du mercato d’été, avec un bon et lucratif contrat de quatre ans, et de profiter de cette période favorable pour lui proposer d’envoyer son dossier de changement de sélection en Suisse, en vue de la CAN 2013 et pourquoi pas, du Mondial 2014.
Faouzi Ghoulam, l’agent double ?
Sélectionné aussi par Eric Mombaerts, le tristement célèbre «monsieur quota» de la FFF et accessoirement entraîneur des espoirs français, pour affronter l’Italie, Faouzi Ghoulam semble avoir choisi définitivement les Bleus par rapport aux Verts. Mais il semble que ce choix pour les espoirs français ne soit qu’une tactique pour assurer définitivement son avenir professionnel, avant de rejoindre les Verts lorsque le choix de l’équipe A arrivera. C’est en tout cas ce qui ressort de la longue entrevue qu’a eue l’arrière gauche de l’AS Saint-Etienne avec l’un des adjoints du sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, chargé de la prospection du côté des joueurs algérien d’Europe, Nordine Kourichi.
Il a donné son accord à Kourichi pour les Verts
Faouzi Ghoulam, qui avait beaucoup souffert, ainsi que sa famille, des accusations de «trahison» dont il a fait l’objet après une interview jugée par certains «border line» qu’il avait donnée à nos confrères français du journal Le progrès, annonçant son choix pour l’équipe de France espoirs. Lors de sa rencontre avec Nordine Kourichi, Faouzi Ghoulam a assuré à l’adjoint de coach Vahid qu’il n’allait en équipe de France espoirs que pour consolider sa position de jeune joueur précaire et qu’au moment d’opter pour l’équipe A, celle des seniors, la plus prestigieuse, c’est l’Algérie qui sera son choix. Ghoulam serait une sorte «d’agent dormant» attendant son heure pour rejoindre les Fennecs, comme on dit dans le jargon de l’espionnage.
France espoirs pour signer un bon contrat
En fait, Ghoulam a expliqué à Kourichi, que l’équipe de France espoirs était un passage obligé pour lui. Le seul moyen, ne serait-ce que pour sortir de la précarité de jeune footballeur au lendemain incertain avec salaire miniature à celui de joueur de Ligue 1 confirmé avec contrat de plusieurs années, bon salaire et avantages multiples. Il lui aurait aussi dit qu’une venue aujourd’hui en équipe d’Algérie, alors qu’il sort à peine du centre de formation, serait vraiment compromettante pour sa carrière, dans un milieu du football français, frappé à l’image de toute l’Europe par la crise et où il y a beaucoup de candidats pour très peu d’élus.
La «jurisprudence Mesbah»
Si cette théorie de Brahimi et de Ghoulam pour réussir en s’appuyant sur l’équipe de France se tenait grâce aux exemples Zidane, Benzema et Nasri , aujourd’hui elle est mise à mal dans la tête des jeunes Algériens de France par la jurisprudence Chalali, Abeid et surtout Mesbah, qui ont prouvé à eux trois, qu’on pouvait avoir une carrière et signer dans des grands clubs, tout en ayant joué la carte de la sélection algérienne à fond et de manière décomplexée. Le talent n’ayant bien sur, pas de frontière.
M. B.