Il faut attendre la deuxième semaine de débrayage pour que le ministre de l’éducation nationale réagisse.
Ce dernier a lancé hier une invitation aux syndicats agréés du secteur de l’éducation et aux représentants des enseignants, les conviant à prendre part à des rencontres qui sont programmé pour aujourd’hui.
Cette démarche, qui, selon le département de M. Benbouzid, entre dans le cadre de la politique de dialogue et de concertation avec les partenaires sociaux, vise à trouver les solutions adéquates aux préoccupations des personnels du secteur.
L’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national autonomes des professeurs et enseignants secondaire et techniques (Snapest), et le Coordination national autonome des professeurs et enseignants secondaire et techniques (Cnapest) ont reçu, séparément, des invitation par le premier responsable du secteur de l’éducation. Le premier invité est le représentant de l’Unpef.
Les autres syndicats n’ont reçu, jusqu’à l’heure, aucune invitation officielle. Le porte-parole de l’Unpef, Sadek Dziri, considère que le dialogue est le seul chemin qui mène au dénouement de la crise qui frappe le secteur. «Nous n’avons pas constitué un syndicat pour les actions de protestation.
Nous sommes aussi favorables aux dialogues et aux débats sérieux et sereins», indique-t-il dans un entretien téléphonique. Le deuxième invité de ces rencontres, le Cnapest en l’occurrence s’est montré en faveur d’un dialogue effectif avec un ordre du jour et qui portera essentiellement sur la plateforme de revendications élaborée par le bureau national du Cnapest.
«Nous ne voulons pas de rencontres de courtoisie. Nous voulons par contre un véritable dialogue, qui peut mener à une suite favorable à nos revendications. Le cas échéant, nous n’allons pas arrêter le mouvement de protestation», a souligné Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest.
Le troisième et le dernier invité de Benbouzid, le Snapest, a affiché aussi sa volonté de solutionner le malaise qui ronge l’école algérienne.
«Si le ministre accepte de débattre de la plateforme de revendications, nous sommes disposés à nous asseoir autour de la table, par contre, si son objectif est d’essayer de nous dissuader pour renoncer à la grève, nous refusons», a souligné Méziane Mériane, le porte-parole du Snapest.
Le Conseil des lycées d’Algérie, CLA, une autre organisation syndicale non agréée et partie prenante dans le mouvement de protestation, s’est dit persuadée que cette nouvelle opération est destinée uniquement à donner l’illusion auprès de l’opinion nationale qu’il s’occupe des doléances de la corporation.
La réaction «tardive» du ministre se traduit également, selon Idir Achour, porte-parole du CLA, par sa compréhension du marasme qui ne cesse de se propager dans le secteur de l’éducation. Néanmoins, ce dernier n’est pas contre l’idée d’un dialogue sérieux et fructueux.
«Nous sommes pour la résolution pacifiques des conflits. Mais le ministre préfère toujours les menaces et les sanctions, qui ne font que durcir la contestation sociale», précise-t-il. Par ailleurs, notons que le débrayage est à sa deuxième semaine consécutive, dans les trois paliers du secteur de l’éducation.
Les animateurs de la grève avançaient un taux de suivi avoisinant les 95% dans le secondaire et 75% dans le moyen et le primaire. En attendant, la série de réunions d’aujourd’hui, les élèves et leurs parents espèrent une solution à ce bras de fer entre les deux antagonistes. Une solution, synonyme, pour eux, de la reprise du chemin de l’école.
Hocine Larabi