Le destin exceptionnel de Medelci
Il était destiné à une carrière d’expert en économie, mais son penchant pour la politique le propulse à la tête du Conseil constitutionnel.
Il ambitionnait de faire carrière dans le secteur de l’économie, mais ses prédispositions pour la politique et son engagement à servir sans failles le pays, même dans les moments les plus difficiles, le prédestinèrent à une carrière de commis de l’Etat qu’il embrassera dès l’année 1988. Né le 30 avril 1943, à Tlemcen, Mourad Medelci est à la politique ce que l’oxygène est à l’homme. Malgré une licence en sciences économiques, décrochée en 1966, l’ancien ministre des Affaires étrangères n’aura pas l’opportunité d’exercer très longtemps son talent.
A sa sortie de l’Université d’Alger, il est recruté par un groupe public qui le remarque, aussitôt, et lui confie plusieurs postes de responsabilité. Mais c’est en 1988 que le destin de M. Medelci bascula définitivement. Après un passage à la Société nationale des tabacs et allumettes où il exerça la fonction de premier responsable de l’entreprise et un autre au sein du ministère du Commerce en tant que secrétaire général, Mourad Medelci est nommé ministre, poste qu’il occupe jusqu’en 1989.
Désigné ministre délégué au Budget en 1991, il le quitte l’année d’après. C’est le début de la tragédie nationale.
Après une longue traversée du désert, le Président Abdelaziz Bouteflika le rappelle aux affaires, en le nommant ministre du Commerce de 1999 à 2001, puis ministre des Finances de 2001 à 2002. Plébiscité par ses pairs qui dressent de lui un portrait d’homme travailleur et dévoué, il est désigné conseiller à la présidence de la République en 2002.
Après la réélection de Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat, Mourad est nommé ministre des Finances en 2005, poste qu’il occupera jusqu’en 2007. Persuadé qu’il ferait un bon ministre des Affaires étrangères, le président décide de le nommer à ce poste. Malgré la difficulté de la tâche et les nombreux conflits qui secouent la planète, particulièrement la région du Sahel, Mourad Medelci s’acquitte fort convenablement de sa mission, en défendant les thèses de l’Algérie et élevant haute sa voix dans le concert des nations.
Sa longévité à la tête de ce département stratégique le prouve, d’ailleurs, puisqu’il y restera de 2007 à 2013, soit six années au total, contrairement à certains ministres qui l’ont précédé, mais dont le passage a été plus court. En le propulsant à la tête du Conseil constitutionnel, le président de la République semble, en tout cas, avoir fait le bon choix. D’une part, c’est pour le récompenser pour son parcours et son dévouement au service de la cause nationale. De l’autre, c’est en prévision de la révision de la Constitution, un projet cher à Abdelaziz Bouteflika qui veut coûte que coûte le concrétiser pour honorer ses engagements et faire basculer définitivement l’Algérie dans l’ère du vingt et unième siècle et du progrès.