Sur la répétition «curieuse ou douteuse» de ces multiples incendies qui embrasent l’Algérie… Des négligences, des carences dans la vigilance… Que penser?
Un gigantesque incendie s’est déclaré, hier matin, au niveau d’un dépôt de marchandises saisies des Douanes algériennes au port d’Alger.
Encore une fois, le port d’Alger est sous les «feux» de la rampe. En effet, un nouvel incendie s’est déclaré hier matin dans un dépôt des Douanes algériennes au niveau du port d’Alger. Selon le directeur régional des Douanes du port d’Alger, Boudergui Aissa, le feu s’est déclaré vers 7h45mn et a été maîtrisé après l’intervention des éléments de la Protection civile. Il a cependant déploré «quelques dégâts occasionnés aux marchandises». Ce n’est pas la première fois que ce genre d’incendie prend dans un dépôt des Douanes algériennes. Il y a deux ans, presque jour pour jour, leur fourrière au niveau du port d’Alger avait été touchée par un incendie du même genre. La nature des dépôts (marchandises saisies, Ndlr) et la proximité de la période de ces incendies, font d’eux un mystère qui fascine la rue algérienne. L’incendie d’hier était dans toutes les discussions de café.
Les interrogations fusent: «Cet incendie ne serait-il pas un acte de sabotage? Ne vise-t-il pas à cacher une quelconque malversation? Des preuves à faire disparaître? Ce qui veut dire un acte criminel, ou est-ce seulement un accident? Un importateur véreux ayant fait l’objet de saisie aurait-il tenté d’ effacer les traces de son délit? Il éviterait ainsi que les services de sécurité ne découvrent le pot aux roses? Comment un hangar aussi sensible peut-il ‘flamber » aussi facilement?». Toutefois, le port d’Alger n’est pas le seul à être touché par ces mystérieux incendies. Presque à la même période de l’année, début de l’hiver et du froid, des institutions nationales des plus sensibles prennent feu. Les plus connues sont bien sûr celles de l’an dernier à la Grande-Poste et à l’Hôtel des monnaies et celui de la cour d’Oran ou encore celui de la raffinerie de Skikda. Le premier a eu lieu le jour de la visite du président français, François Hollande et le second a touché la plus grande institution monétaire du pays. Alors que le troisième a eu lieu dans une cour de justice quelques jours après le vol de documents dans une autre cour (Alger), au moment où l’actualité nationale se trouvait chargée d’affaires liées aux scandales de corruption. Il y a de quoi devenir paranoïaque! Même les plus sceptiques croiraient à la théorie du complot! Surtout que les résultats des enquêtes tardent a être communiqués et même quand ils le sont, ils ne sont guère convaincants! Comme avec ceux de l’incendie de la Grande-Poste et de l’Hôtel des monnaies qui, hasard du calendrier, ont été rendus la semaine dernière, plus d’une année après le déroulement des faits. Les services de sécurité ont conclu que ces deux incendies sont dûs à des courts-circuits.
«Les enquêtes menées soigneusement par les services de la police judiciaire d’Alger-Centre ont démontré, sans équivoque, que des courts-circuits ont été à l’origine de l’incendie survenu en décembre 2012, à la Grande-Poste d’Alger et celui de l’Hôtel des monnaies de la Banque centrale en août 2012», a indiqué mardi dernier le commissaire de la police judiciaire de la sûreté d’Alger-Centre, Ahmed Nacer Benacer.
Des résultats d’enquête qui n’ont donc pas convaincu la rue, avide d’histoires de complots et sabotages. Mais il faut dire que la coïncidence de ces incendies est troublante. Au-delà de l’information «incendiaire», il y a lieu de s’interroger sérieusement sur la répétition «curieuse ou douteuse» de ces multiples incendies qui embrasent l’Algérie…Des négligences, des carences dans la vigilance…Que penser?