Le Front de libération nationale (FLN) s’enfonce de plus en plus dans la crise, une crise inédite dans les annales politiques du vieux parti, à la hauteur des grands changements attendus en perspective de la prochaine élection présidentielle. Une crise symptomatique des enjeux colossaux liés à l’avenir politique très proche du pays, mettant le FLN dans le creux de la vague de plain-pied dans l’imbroglio de l’élection présidentielle de 2014.
Les efforts entrepris par Abderrahmane Belayat, membre vétéran du Bureau politique de l’Appareil afin de remettre de l’ordre dans la barraque, ont vite sombré dans la désillusion, qui, à défaut de parvenir à concilier deux parties belligérantes au FLN, a fini par étendre la crise à d’autres segments du parti éloignant davantage les prémices d’un retour à la normale. Aux derniers développements de la crise, des membres du BP du FLN viennent de décider d’un retrait de confiance à Belayat en tant que coordinateur du parti.
Parmi ces contestataires, figurent plusieurs ministres en exercice dans l’Exécutif de Abdelmalek Sellal, reprochant au mis en cause d’ « exporter » la crise du parti vers l’Assemblée populaire nationale (APN) et de vouloir s’autoproclamer nouveau secrétaire général du FLN.
La réaction des ministres et autres membres frondeurs des instances dirigeantes du Vieux parti, survient après le triste épisode survenu à la chambre basse du Parlement, où les députés du FLN ont refusé de renouveler la composante des commissions. A cela, s’ajoute le parti pris du président de ladite chambre qui avait apporté son grain de sel en instruisant la désignation de Hadj Mohamed Lebid à la tête du groupe parlementaire du parti.
Bien que Larbi Ould Khélifa ait vite fait de démentir cette information, cela n’a pas manqué de soulever le courroux de certains députés du vieux parti.
Le président de l’APN, issu de la même obédience, s’est mélangé à toutes les sauces, ces derniers mois, en multipliant les déconvenues et autres intrigues, renseignant de la sorte sur le malaise plus profond que l’on pensait qui ronge le FLN. Ainsi, le parti majoritaire dans les assemblées élues ne parvient toujours pas à organiser une session de son Comité central afin d’élire un nouveau Secrétaire général en remplacement de Abdelaziz Belkhadem, destitué le 31 janvier dernier.
Depuis, le vieux parti n’a pas cessé de faire dans les intrigues plongeant le parti dans une crise inégalée. D’un côté, un Belkhadem qui ne veut pas plier, de l’autre un mouvement de redressement plus que jamais décidé à reprendre les rênes du parti. Cependant, en toile de fonds de toute cette » comédie » les enjeux liés à la prochaine élection présidentielle de 2014. L’incertitude et l’expectative qui entourent cette échéance font que les luttes intestines se sont multipliées au sein du vieux parti, tout comme le Rassemblement national démocratique (RND).
Un imbroglio inextricable sachant ue le candidat du FLN à la prochaine joute présidentielle jouira d’un appui considérable, d’où les batailles rangées entre les prétendants. L’on parle d’ailleurs carrément ces derniers jours, du grand retour de Ali Benflis, malheureux candidat en 2004, mais dont on reparle assez récurremment ces derniers temps.
Par M. Ait Chabane