Le Premier ministre Abdelmalek Sellal
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a remis en cause, hier à Alger, les déclarations du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, et Faouzia Benbadis, membre de la Commission d’experts chargée d’élaborer un avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle.
En marge d’une rencontre organisée à l’occasion du 40e jour du décès du poète syrien Souleiman El-Issa, M. Sellal a affirmé que la réunion du Conseil des ministres est «prévue» mais «aucune date n’est encore fixée» pour sa tenue. Avec cette déclaration, il contredit le secrétaire général du FLN qui annonçait, avant-hier au siège du parti, que le Conseil des ministres se tiendrait la semaine prochaine. M.Sellal qui n’a avancé aucune échéance pour la tenue du Conseil des ministres, dont la dernière réunion remonte au mois de décembre 2012, a souligné que «plusieurs projets de loi seront à l’ordre du jour de ce Conseil dont la loi de finances 2014».
A une question sur la reprise des activités du président au siège de la Présidence, M.Sellal a indiqué qu’il était «en contact permanent» avec le chef de l’Etat et qu’il le rencontrait parfois «3 à 4 fois par semaine». «En quoi le déroulement des séances de travail avec le président de la République au siège de la Présidence ou en son domicile pourrait-il poser problème?», s’est-il interrogé, avant d’ajouter que Bouteflika poursuit ses activités.
Révision de la Constitution: le rapport remis à Bouteflika
Le Premier ministre a annoncé, par la même occasion, que la Commission chargée de la révision de la Constitution a achevé son travail et remis son rapport au chef de l’Etat. Avec cette affirmation, M.Sellal apporte un «démenti» aux déclarations de Faouzia Benbadis, membre de la commission installée par le Premier ministre, lui-même, le 7 avril dernier au Palais du gouvernement. «Nous sommes en train de finaliser le rapport» a indiqué Mme Benbadis, dimanche dernier, en marge d’une journée d’étude organisée par le Conseil de la nation à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la démocratie. Elle ajoute que «la commission a avancé d’une manière très importante dans son travail», précisant qu’«aucun délai n’a été fixé pour la remise du rapport». Le rapport a-t-il été remis au chef de l’Etat entre-temps? En tout cas, le Premier ministre a précisé que la commission pourrait être ressaisie au cas où le président de la République émettrait des remarques.
«Le Président doit maintenant étudier le rapport et faire ses remarques. Il ressaisira la Commission, bien sûr pour prendre en charge, éventuellement ses remarques», a-t-il ajouté, précisant qu’«aucune décision n’a été prise», pour le moment concernant la révision de la Constitution. Le projet a été annoncé par le premier magistrat du pays dans son discours du 15 avril 2011 par la classe politique, mais aucune échéance n’est avancée pour sa réalisation. «C’est au chef de l’Etat d’en décider au moment opportun», a précisé M. Sellal. La nature des changements qui y seront introduits suscite plusieurs interrogations.
Tripartite: ce sera pour le début octobre
Sur un autre plan, le Premier ministre a annoncé que la tripartite se tiendra pour le début octobre et non à la fin de septembre comme prévu. «Ça sera une rencontre économique dédiée à l’investissement et au développement industriel du pays», a-t-il dit. Les organisations patronales et la Centrale syndicale préparent de pied ferme cette réunion en vue de faire accepter au gouvernement leurs revendications respectives. Dans le même contexte, M. Sellal a indiqué que le dossier d’ArcelorMittal connaîtra une avancée qui permettra à l’Etat de détenir 51% de cette unité. «Le dossier d’ArcelorMittal connaîtra prochainement une avancée qui permettra à l’Etat de détenir 51%, au dinar symbolique, de cette structure», a-t-il affirmé.
Ce complexe qui a produit quelque 600.000 tonnes d’acier en 2012, est détenu actuellement à hauteur de 70% par le n°1 mondial de la sidérurgie, le groupe indien ArcelorMittal et à 30% par le groupe public algérien Sider. La décision de la reprise du complexe ArcelorMittal par l’Etat algérien a été accueillie favorablement par les travailleurs qui ont paralysé le complexe à plusieurs reprises par des mouvements de protestation.