L’entraineur français de la Zambie, Hervé Renard est prêt pour la bataille, il nous a accordé hier une interview au niveau du QG de son équipe à l’hôtel Nzeng-Ayong où il nous parle de ses attentes concernant le match de demain, et évoque aussi le club qu’il a quitté pour rejoindre la Zambie, il s’agit de l’USMA, avec laquelle il est resté en contact.
«Usmistes, si je remporte la coupe je vous la dédierai»
A 48h du match, Renard raconte l’ambiance au sein de son groupe : «Ça va, j’ai envie de dire normal, on prépare un match comme les autres, sauf que cette fois, il aura une grande importance pour le peuple zambien» dira-t-il.
«Le rêve est devenu réalité»
Alors que personne ne l’attendait, Renard a réussi son pari celui de mener la sélection zambienne en finale de la CAN, quand on lui demande de nous dévoiler son secret, il nous raconte ça : « Ce n’était pourtant pas facile, j’étais un peu sous pression, mais cela ne m’a pas affecté, car je ne lisais même pas les journaux, j’étais récemment remonté contre la presse de son pays, mais maintenant, il est réhabilité : « Oui, vous n’avez qu’à voir aujourd’hui combien de journalistes sont venus pour couvrir la conférence ce n’est pas le même nombre qu’avant, mais je reconnais, qu’avant de venir ici à cette CAN, je rêvais d’être en finale et maintenant le rêve est devenu réalité » lancera-t-il.
«Je rêve de rentrer à Lusaka avec le trophée»
A la question de savoir à qui pensera-t-il au courant de ce match, il rétorque : « Je pense à ces centaines de fans et à nous quand nous nous déplacions à chaque fois 60 kilomètres de Kitwe jusqu’à Chililabombwe, c’était de grands moments, rien que pour ça, je rêve de revenir avec le trophée »
«Drogba nous respecte, nous aussi, mais on veut le battre»
Drogba a déclaré qu’il a beaucoup de respect pour Renard et son équipe, qu’en pense le coach ? : «Mais nous aussi on a beaucoup de respect pour eux, seulement, on veut les battre » a-t-il lancé.
«Surnommer les Zambiens les Renards, non, plutôt les Bwalya»
Lorsqu’un journaliste lui fait savoir qu’en cas de victoire, les Chipolopolos ne porteront plus ce surnom et seront surnommés, les renards (the foxes), Hervé répond : «Non, pas à ce point, mais s’ils perdent un jour leur surnom actuel, c’est mieux de les surnommer les Kalusha Bwalya, lui il mérite qu’on porte son nom » a-t-il rendu hommage à son supérieur.
«J’ai battu la Côte d’Ivoire deux fois, alors pourquoi pas une troisième»
En tant qu’adjoint de Leroy au Ghana, Renard avait battu la sélection ivoirienne lors de la CAN 2008, il a réédité l’exploit avec l’équipe locale lors du CHAN joué sur le sol même de la Côte d’Ivoire, Renard veut plus : « En 2009, j’ai gagné face aux Ivoiriens à Abidjan à l’occasion du match d’ouverture du CHAN 2009, 3-0, cette fois, on abordera le match de la même façon, d’autant que même en 2008 à Kumasi, je les ai battus en match de classement de la CAN, donc je dis, pourquoi pas une 3e fois »
«Je n’oublie pas d’où je viens»
Le coach français et sans complexe, a raconté une partie de sa vie et a affirmé avec fierté qu’il n’a aucun regret et qu’il est fier de la trajectoire de sa vie : «Je me souviens quand je me suis lancé dans le monde de l’entraînement, j’avais 29 ans, c’était à Draguignan en CFA2, avant, j’avais monté ma propre entreprise de nettoyage, il m’arrivait même de sortir les poubelles, même à 1h du matin, et ma femme me prêtait main-forte dans ce boulot très difficile, et maintenant quand je vois les gens polémiquer autour du match face à la Côte d’Ivoire, je ne comprends rien, je me rends compte finalement que c’est plus facile de jouer la Côte d’Ivoire en finale que de faire ledit boulot».
«Cette finale, c’est la meilleure chose qui puisse m’arriver»
«Je lisais récemment dans la presse que mes joueurs auraient exigé une prime ou quoi que ce soit, c’est vraiment faux, ni moi ni eux n’avions pensé à ça, enfin chaque chose à son temps, des moments pareils c’est mieux que l’argent, cette finale face aux Eléphants est la meilleure chose qui puisse m’arriver».
«Je suis cool, mais si je gagne cette coupe, je savourerai le moment avec un cappuccino»
A ceux qui pensaient que Renard est un type avec un caractère difficile, l’intéressé répond : «Y a des personnes qui ont une mauvaise image de moi, parce que peut-être j’ai les cheveux longs, ils se trompent, après c’est vrai que je suis quelqu’un qui a sa carapace, par exemple, demain si je gagne la coupe, je ne suis pas du genre à me faire balancer dans les airs ou qu’on porte, je préfère prendre un cappuccino et m’installer seul, pour apprécier le moment».
«Je connais très bien la Côte d’Ivoire et si on perd, on le regrettera toute notre vie»
Renard affirme qu’il va jouer le match de sa vie face à la Côte d’Ivoire, il dit qu’il connait toute l’équipe et ne pardonnera pas un échec : « Même si on s’appelle Zambie, on ne veut pas qu’on entende après le match des choses comme : « Bien joué quand même » si on perd on le regrettera toute notre vie, car déjà je connais très bien cette équipe ivoirienne, même leurs remplaçants, d’ailleurs leur gardien qui est sur le banc je le connais aussi» précise-t-il.
«Les frères Haddad ont pris soin de moi comme un khouya»
Renard n’oublie pas l’USMA, il a eu une pensée au club rouge et noir, il en parle : « Je n’oublierai pas les frères Haddad, ils ont pris soin de moi comme un khouya, comme vous dites chez vous » et de continuer concernant un possible retour chez les Rouge et Noir étant donné qu’il l’a fait avec la Zambie : « Dans la vie il ne faut jamais dire jamais »
«Dziri, Fergani, les deux Haddad, Mekhazni, Boukhalfa Houssine et Kamel… Merci de votre soutien»
Concernant les fans de l’USMA et le reste de la famille rouge et noir qui pensent à lui à l’occasion de cette finale, Renard nous parle avec un grand plaisir : «Quand je suis parti de l’USMA avec ces clauses dans mon contrat, ils étaient forcément déçus mais tout le monde m’a souhaité d’abord de vivre une fantastique aventure, et puis ils ont compris que cela nous tenait tellement à cœur que je tenais à eux ils sont toujours restés derrière moi, j’ai reçu nombre d’emails et des SMS, du staff, de Dziri Billel, tout le temps, il va m’envoyer un dimanche, avant et après le match, d’Ali Fergani, d’Ali Haddad, de Rebouh Haddad, de Mekhazni, Boukhalfa, Houssine de l’ETRHB, Kamel qui travaille au stade, ils ont mon numéro et c’est un bonheur intense de recevoir leurs messages d’encouragement», a-t-il tenu à leur rendre hommage.
«Si je gagne le trophée, je le dédierai au public usmiste»
Pour clore l’interview, Renard a promis de dédier le trophée aux Usmistes en cas de victoire demain : «Oui je le ferai, car ils m’ont laissé partir sans problème, même avec le contrat, on m’a considéré de la même façon, quand je suis parti que comme je suis arrivé et ça, ça ne s’oublie pas».
S. M. A.
Renard se venge des médias français
Décidément, Renard a une dent contre les médias de son pays, ces derniers qui l’ont ignoré au début sont venus en masse couvrir hier la conférence de presse qu’il a animée, mais l’ancien driver de l’USMA n’était pas tendre avec eux, il a ordonné que la presse anglophone soit prioritaire, il a donné la majorité du temps à ces derniers sous prétexte que les Zambiens ne comprennent pas le français, avant de clore avec celle de son pays qui a pu enfin poser ses questions en français, trop revanchard ce Renard !