M. Delanoë a rappelé son appartenance au Maghreb et son vœu de voir ces deux peuples construire ensemble leur avenir sur les vérités historiques.
Pour son troisième voyage à Alger, le maire de Paris, qui redécouvre le jardin d’Essai d’El-Hamma sous un autre visage, n’a pas caché son émerveillement devant la mue du poumon de la capitale depuis sa restauration. Et le choix de ce dernier pour une visite, accompagné des autorités de la wilaya, est une symbolique des relations existant entre les deux capitales dans la mesure où ce jardin a bénéficié lors de sa réhabilitation de l’expérience française. “Mabrouk !”, annonce sur l’esplanade le maire de Paris mitraillé par une foule de photographes qu’il n’a pas manqué de taquiner par un “yezzi” (assez), façon de rappeler qu’il est né en Tunisie. Mais en réalité, il se veut “avant tout Maghrébin”. Certainement avec la ville d’Alger, comme il l’affirmera lors de la conférence de presse organisée par les services techniques de la wilaya sous un beau chapiteau. Précédé par Abdelkader Zoukh, wali d’Alger, qui a rappelé que la visite du maire de Paris s’inscrivait dans le cadre des relations de partenariat entre les deux capitales, relatives à la concrétisation d’un certain nombre de projets de réhabilitation de la ville d’Alger, Bertrand Delanoë abondera dans ce sens : “Je n’ai pas cessé depuis mon installation, il y a treize ans, à la tête de la mairie de Paris, de militer pour une coopération ouverte avec la ville d’Alger. Alger a besoin de cette coopération avec Paris”, avant de déclarer sa satisfaction quant au travail magnifique d’application des équipes aussi bien algériennes que françaises concernant notamment la réhabilitation du jardin d’Essai. “Cette opération permet aujourd’hui à un million de personnes de visiter ce patrimoine. De même qu’il faut rappeler que l’École de la propreté algéro-parisienne fonctionne parfaitement, ce qui lui vaut la suggestion du wali d’Alger de faire revenir l’ingénieur paysagiste parisien le mois prochain pour une consultation”, dira le maire de Paris, rappelant la nécessaire consolidation de cette coopération par une série de propositions comme celle d’organiser une exposition à Paris sur la recherche urbanistique d’Alger. Une proposition qui a été précédée par des manifestations organisées à Paris avec la création de l’Institut des cultures d’islam qui ouvrira ses portes jeudi et dont une partie de la présentation sera dédiée à la pratique de la religion qui sera prise en charge par la direction de la Mosquée de Paris et une partie artistique à la charge de la mairie de Paris. “Je souhaite accueillir les créateurs algérois et algériens et vice-versa”. Au registre de la mémoire entre les deux peuples algérien et français, M. Delanoë a rappelé son appartenance au Maghreb et son vœu de voir ces deux peuples construire ensemble leur avenir sur les vérités historiques. “J’ai voulu que Paris rende la vérité en ce qui concerne les événements d’Octobre 1961. Pour cela, j’ai tenu à honorer des personnalités historiques algériennes comme l’Émir Abdelkader, un personnage fédératif, comme je l’ai fait pour Mohamed Arkoun en donnant son nom à une grande bibliothèque parisienne. Il y a aussi des Français qui ont épousé la cause algérienne durant la guerre pour son indépendance à l’image de Maurice Audin dont il est question de lui donner le nom d’un lieu à Paris. En bref, je veux saluer l’Algérie moderne”, a déclaré le maire dont il faut rappeler que son mandat à la tête de la ville de Paris s’achèvera dans quatre mois. Après la visite du jardin d’Essai,
M. Delanoë s’entretiendra avec le Premier ministre Sellal. Il est question pour l’hôte d’Alger de revenir, justement, sur les actions de la ville de Paris dans le travail de mémoire depuis 2001, notamment avec la commémoration annuelle de la répression sanglante du 17 Octobre 1961.
Il rencontrera, par la suite, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, et Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la Ligue algérienne des droits de l’Homme.
A. F