L’axe à grande circulation entre Bouira et Lakhdaria s’est dégradé sensiblement
La ville de Bouira a vécu, hier, une journée pleine d’émotion et de tristesse à l’occasion de l’enterrement des quatre membres de la famille Gouri décédés dans un accident de la circulation.
Ils étaient des milliers à accompagner les dépouilles du père, du fils, de la fille et du petit-fils morts suite au dérapage de leur voiture. Les faits remontent à samedi dernier en fin de matinée quand le véhicule transportant les membres a basculé dans le ravin qui longe l’autoroute à l’entrée du pont de Oued Roukham situé entre la commune de Aïn Turk et celle de Djebahia. Cet accident tragique est venu une nouvelle fois rappeler les dangers de la route quand les mesures de précaution ne sont pas prises. Il repose aussi dans toute sa dimension l’état de l’axe autoroutier entre Bouira et Lakhdaria, un projet longuement décrié par les usagers, mais considéré comme une fierté par les pouvoirs publics. La cause essentielle de ce drame demeure l’excès de vitesse associé au mauvais état de la chaussée. L’axe à grande circulation entre Bouira et Lakhdaria s’est dégradé sensiblement. Il ne fait pas partie du projet autoroutier puisqu’initialement il s’agissait de contournement des villes de Lakhdaria-Kadiria-Aomar et Bouira. Réalisé par l’entreprise Cosider, il a fait l’objet d’une réhabilitation sur une dizaine de kilomètres entre Bouira et Aïn Turk. Les connaisseurs parlent même d’une étude qui n’aurait pas pris en compte les paramètres physiques, comme la force centrifuge dans le calcul des courbes des virages. Le choix de l’itinéraire fait l’objet d’une contestation aussi surtout que la région de passage est connue pour l’instabilité des terres, d’où l’apparition de crevasses et de fissures sur le bitume. Ce tronçon entre Bouira et Lakhdaria constitue un vrai couperet pour les usagers. Les travaux de remise à niveau confiés à une entreprise algérienne tardent à prendre un rythme de croisière, voire démarré en certains points même s’ils ont débuté en quelques points, considérés comme prioritaires à l’image des travaux de pose des pieux pour le renforcement à l’entrée du tunnel de Aïn Chriki.
La décision d’interdire le passage des poids lourds entre Aïn Turk et Kadiria par l’autoroute a été une décision prise à la hâte pour tenter de limiter les dégâts. La partie depuis le tunnel et sa sortie ouest jusqu’à Kadiria, la route est une suite de pentes et de côtes dangereuses. Des centaines de personnes ont perdu la vie quand des camions perdent leurs freins dans ces pentes qui atteignent à certains endroits les 13° emportant dans leur course folle des innocents.
Même les séparations et la pause des glissières qui portent les stigmates de ces accidents n’ont pas pu arrêter le massacre. En voyant cette situation, nombreux sont ceux qui évoquent la RN avec nostalgie et revendiquent une enquête sur un projet qui a englouti des milliards au contribuable. Précisons que le même jour, samedi dernier, un bus transportant des passagers à eu un accident qui a fait 15 blessés du coté de la commune de Bouderbala dans la daïra de Lakhdaria. Pour revenir à l’événement d’hier, des milliers de personnes ont assisté à l’émouvant moment au cimetière Sidi Ziane, à l’entrée ouest de la ville.