L’intérêt des islamistes pour la présidentielle de 2014 se traduit par le renouvellement de leurs structures et l’élection de nouveaux leaders, éventuellement candidats.
Après le MSP, El Islah, le tour est au mouvement Ennahda, membre et partenaire de l’Alliance de l’Algérie verte. La scène politique de ces derniers jours demeure dominée par les islamistes qui, optimistes, font leur show en prévision de la présidentielle 2014.
En effet, les partis de la mouvance islamique s’agitent en prévision de la prochaine présidentielle prévue dans moins d’une année. L’intérêt de l’emballement des islamistes est tel que les partis de l’Alliance verte (AAV), pacte conclu par le trio MSP-Islah- Ennahda s’agitent et mobilisent leurs bases en perspective de ce rendez-vous électoral. Les trois leaders du triumvirat islamiste s’y voient déjà. Outre le fait que les islamistes mettent à profit le malaise frappant depuis des mois les deux partis au pouvoir, à savoir le FLN et le RND, l’absence du Président Bouteflika, hospitalisé à Paris depuis le 27 avril, leur a permis de reprendre la parole et de réinvestir la scène politique, désertée par le clan des démocrates.
L’intérêt des islamistes pour le rendez-vous électoral de 2014 se traduit également par le renouvellement de leurs structures et l’élection de nouvelles têtes. Après le MSP, El Islah, le tour est au mouvement Ennahda, membre et partenaire de l’Alliance de l’Algérie verte, qui emboîte le pas à ses alliés.
Ennhada, parti fondé par le leader Abdallah Djabalah, tiendra son cinquième congrès à partir du 14 septembre prochain. Le secrétaire général du mouvement, Fateh Rebiai, a indiqué que ce congrès verra l’élection de la direction du mouvement et la définition de sa future vision. «Les documents adoptés par le conseil consultatif en tant que projets à enrichir lors des congrès de wilaya sont à même de consacrer la démocratie et d’approfondir l’action institutionnelle au sein des structures du parti», a affirmé Rebiai.
Ce dernier a souligné que les projets de décision avaient clairement défini les constantes politiques sur lesquelles repose le mouvement dans son action ainsi que ces principes. «Le mouvement a défini sa vision pour les cinq années à venir sur la base d’une analyse minutieuse de la réalité et d’une vision prospective», a-t-il encore indiqué. Sans détour, le leader du mouvement Ennahda a fait part de sa volonté de créer une instance nationale indépendante chargée de la supervision de la prochaine élection présidentielle, à la place de l’administration.
La tête dans la présidentielle, Rebiai a lancé un appel à ceux qui veulent l’entendre, à réunir toutes les conditions nécessaires au déroulement, dit-il, d’une «élection présidentielle libre où sont garantis les critères de compétitivité, de transparence et de régularité».
Le leader du mouvement a expliqué que «cela passe par une instance nationale indépendante chargée de superviser ces élections loin de l’influence de l’administration et des partis au pouvoir». Rebiai a exprimé, par ailleurs, le souhait de voir la prochaine élection présidentielle permettre un changement serein, ajoutant que le changement qui émane de la rue conduit vers l’anarchie et le chaos, voire vers une intervention étrangère.
Ceci étant, le conseil consultatif du mouvement a chargé son bureau national de poursuivre les consultations politiques avec les différentes parties de l’opposition concernant la prochaine élection présidentielle ; Rebiai a déclaré que son mouvement soutiendra le candidat de l’opposition, souhaitant de voir ces consultations aboutir à une initiative concernant le candidat de l’opposition pour 2014.
Enfin, à la question de savoir si le prochain congrès du mouvement décidera du candidat pour la présidentielle, Rebiai estime que l’annonce serait prématurée. En tout cas, même si l’on n’annonce pas la couleur, la présidentielle de 2014 emballe les islamistes qui s’y préparent activement. Autant dire que les islamistes défrichent le terrain en prévision de cette joute électorale importante qui se jouera dans moins d’une année.
Par Yazid Madi