Après son passage dans les wilayas de KhenchEla et d’Oum El-Bouaghi, L’Association de lutte contre la corruption interpelle Sellal

Après son passage dans les wilayas de KhenchEla et d’Oum El-Bouaghi, L’Association de lutte contre la corruption interpelle Sellal

Elle lui demande d’envoyer une commission d’enquête pour auditionner les responsables locaux.

L’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) a interpellé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à travers une lettre dont Liberté à une copie. Son porte-parole, Djilali Hadjadj, est revenu dans sa lettre sur les évènements qu’ont connus Khenchela et Oum El-Bouagui, les 12 et 13 novembre à l’occasion de la visite du Premier ministre dans la région. La tournée de Sellal dans ces deux wilayas, pour rappel, avait provoqué une vague de protestation et de colère chez les citoyens, notamment chez les étudiants.



“Lors de votre visite à Khenchela et à Oum El-Bouagui, les 12 et 13 novembre 2013, de nombreux citoyens ont tenu à vous faire part de leurs doléances, à dénoncer l’énorme retard dans les projets affectés à leur région et à montrer du doigt les commis de l’État qui ont enfreint les lois de la République”, souligne le document.

Le porte-parole de l’association dénonce dans sa lettre la “démocratisation de la corruption” qui, selon lui, exacerbe les habitants. “Cette colère, d’essence pacifique et exprimée parfois maladroitement, est l’expression d’un profond mécontentement à l’égard des exécutifs locaux et des élus qui, non seulement n’ont pas été à la hauteur de leur mission, mais se sont surtout distingués par des pratiques de corruption, de favoritisme, et de hogra”, dit-il.

Face à l’ampleur de la situation et à la “normalisation” de la pratique de corruption, M. Hadjadj met en garde. Il tire la sonnette d’alarme sur la situation que vit particulièrement la wilaya de Khenchela. “Des plaintes en justice de citoyens contre des élus et des responsables de l’exécutif indélicats se multiplient ; des courriers circonstanciés de ces mêmes citoyens vous sont régulièrement adressés, ainsi qu’au ministre de l’Intérieur et à l’Office central de répression de la corruption”, fait-il savoir.

Pour conclure, le porte-parole appelle le Premier ministre à mettre en place une commission d’enquête interministérielle (Intérieur et Finances, notamment) dans les deux wilayas.

“Commission qui rencontrerait aussi des représentants de la société civile indépendante de l’Exécutif dont les conclusions vous permettront de prendre les bonnes mesures et d’annoncer de justes décisions en faveur de la relance du développement local, décisions tant attendues par les citoyens les plus démunis de la région”, conclut l’Association algérienne de lutte contre la corruption.

D. S