Après le remaniement ministériel,Les partis sortent de leur « tanière »

Après le remaniement ministériel,Les partis sortent de leur « tanière »

Abderrazak Makri, président du MSP

Après le dernier remaniement ministériel, les partis politiques peuvent avoir désormais une visibilité sur ce qui se prépare dans la perspective de l’échéance de 2014.



Le dernier remaniement ministériel opéré le 11 septembre 2013 et les décisions bouleversantes et surprenantes prises par la présidence de la République ont poussé les partis politiques à sortir de leur «tanière», après une période d’hibernation qui a duré plusieurs mois. Entre hésitation et précipitation, ce remaniement a suscité les réactions diverses de la classe politique allant de la dénonciation aux salutations. D’un seul coup, donc, et comme par enchantement, un regain d’activité a gagné la classe politique nationale dont la majorité de la composante n’apparaît que d’une manière conjoncturelle. Si le FLN qui a perdu cinq de ses ministres au sein du gouvernement n’a pas encore exprimé «officiellement» sa position, il demeure surprenant le fait que ce sont les partis de la mouvance islamiste qui ont accouru les premiers pour rendre publique leur vision de la situation. C’est notamment le trio de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), composée du MSP et des mouvements Ennahda et El Islah, constituée dans le sillage des victoires électorales des islamistes en Afrique du Nord, communément appelée Tamazgha, qui était le premier à réagir d’une manière séparée.

Le mouvement islamiste Ennahda était le premier à l’avoir fait officiellement par voie d’un communiqué de presse signé par le secrétaire général, Fateh Rebaï, estimant qu’il s’agit beaucoup plus d’un changement technique que politique. Le mouvement Ennahda est suivi par le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a organisé avant-hier, une session ordinaire de son conseil consultatif. Le président du parti, Abderrazak Makri, a qualifié le changement de gouvernement d’intrigant, en appelant le chef de l’Etat à garantir la transparence de la prochaine élection présidentielle dont le lien est fait directement avec le dernier remaniement. Le MSP qui regrette le flou qui entoure la vie politique nationale a annoncé l’engagement de nouvelles consultations avec toutes les parties politiques intéressées, sur la situation politique actuelle afin de développer une position politique et définir une orientation qui sert le pays.

L’autre parti islamiste, le Mouvement El Islah, en l’occurrence, a organisé hier une conférence de presse animée par le secrétaire général, Djahid Younsi pour dénoncer le remaniement.

D’autres partis comme le Parti des travailleurs (PT), Tajamou Amel El Djazaïr (TAJ) et le FFS ont organisé des activités organiques qui s’inscrivent en droite ligne de la préparation de l’échéance de 2014. Le président de AHD54, Ali Fawzi Rebaïne, organisera une conférence de presse aujourd’hui pour exprimer sa position sur le dernier remaniement gouvernemental. Quant au RCD, il tiendra son conseil national le 20 septembre et exprimera certainement son avis sur tout ce qui se passe sur la scène politique nationale.

Le RND a, quant à lui, exprimé, avant-hier, dans un communiqué, sa satisfaction du changement du gouvernement. Il a estimé que la décision du président s’inscrit dans la volonté de donner un souffle nouveau au gouvernement dans le but de la concrétisation du programme quinquennal. Indécis sur l’élection présidentielle qui risque d’être fermée, les partis politiques réduits à des observateurs des crises qui secouaient le FLN et le RND pour voir la direction que prend le vent politique, peuvent avoir désormais une visibilité sur ce qui se prépare dans la perspective de l’échéance de 2014.