Le gouvernement algérien a accepté en un temps record la demande américaine pour le rapatriement des prisonniers algériens, Djamel Ameziane et Bensayah Belkacem, détenus à la base navale de Guantanamo.
Une journée a suffi à Alger pour émettre “un avis sans objection” à la requête américaine formulée mercredi 4 décembre. “Sur la base des engagements convenus avec la partie américaine depuis 2007 et en conformité avec la pratique utilisée lors des transferts précédents de ce type, la prise en charge de ces ressortissants, tant par les services spécialisés que par les instances judiciaires compétentes, est mise en œuvre en application des procédures légales en vigueur en la matière”, a confié à l’agence l’APS une source proche du dossier.
Jeudi 5 décembre, le Pentagone a fait part du transfèrement des deux prisonniers vers leur pays d’origine, l’Algérie. “Le département de la Défense a annoncé le 5 décembre le transfèrement de Djamel Saïd Ali Ameziane et Bensayah Belkacem du centre de détention de Guantanamo au gouvernement algérien”, a annoncé le Pentagone par un communiqué rendu public jeudi. “Les États-Unis se sont coordonnés avec le gouvernement algérien pour veiller à ce que les transfèrements aient lieu avec les assurances d’un traitement humain et d’une sécurité adéquate”, a-t-il ajouté.
Pour rappel, les deux prisonniers ont montré leur opposition à leur renvoi vers l’Algérie de peur d’y subir de mauvais traitements. “Les détenus peuvent avoir de multiples raisons de ne pas souhaiter rentrer dans leur pays d’origine, dont celle de ne pas être soumis à des poursuites judiciaires. C’est notre politique de rapatrier les détenus quand c’est possible et quand c’est compatible avec nos politiques de sécurité et de droits de l’Homme”, a confié à l’AFP Lan Moss, conseiller de l’émissaire spécial du département d’État, en charge de la fermeture du camp, Cliff Sloan.
Se confiant à l’APS, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), a jugé les craintes formulées par les deux prisonniers infondées. “Ils ont des craintes injustifiées et inutiles. Ils n’encourent aucun danger. Ce sont des gens qui sont coupés de leur pays et qui ont perdu la notion des réalités (en Algérie) depuis longtemps. Ils ignorent que le pays vit la réconciliation nationale depuis 2005”, a-t-il affirmé. Et à Me Ksentini de rassurer : “Comme leurs dossiers sont vides, ils rejoindront leur foyer tranquillement.”
A. C.