Antar Yahia est devenu la super star des Verts. Depuis son Scud qu’il a envoyé dans les filets d’El Hadary, il est sollicité de partout. Samedi, il était sur le plateau de l’équipe TV qui l’a sollicité pour raconter son but, la qualif’ et les conditions très difficiles qu’ils ont eues au Caire.
Antar, arrivez-vous à réaliser qu’en juin prochain vous jouerez la Coupe du monde ?
Oui, on commence à le ressentir. Juste après l’exploit, on n’y croyait pas encore, mais le fait de voir l’engouement qu’il y avait hier à notre arrivée à Alger, ça ouvre les yeux et là, on est en train de réaliser.
Que représente la Coupe du monde pour vous ?
– C’est un rêve d’enfant. Quand on me demandait ce que je souhaitais le plus, c’était de me qualifier pour la Coupe du monde avec l’Algérie. Mon rêve s’est réalisé. C’est la plus belle chose.
Surtout après un scénario incroyable et ces deux matches en trois jours…
C’est le summum. Passer de la tristesse à la joie en trois jours, surtout après ce qu’on a vécu au Caire en termes extra-sportifs.
Comment avez-vous ressenti cette agression ?
C’est triste. On s’est sentis frappés par quelqu’un contre qui on ne pouvait rien faire et qui joue de ça.
Vous attendiez-vous à autant de violence ?
Non. Lorsque on les a reçus au match aller en juin dernier, chaque joueur égyptien avait reçu une fleur. Après, on a gagné le match sur le terrain, pas en dehors. On s’est dit, si le match retour chez eux est la finale du groupe, ils vont utiliser tout ce qu’ils peuvent pour gagner, mais on ne s’attendait pas à ça.
Dans quel état d’esprit êtes-vous entrés sur le terrain au Caire ?
Quand tu rentres dans le stade, tu as l’impression que le stade va exploser.
On n’en a pas parlé entre nous, mais on s’est dit : ‘’Si on se qualifie, qu’est- ce qui va se passer ?’’
La peur a-t-elle joué dans le fait d’encaisser un but aussi rapidement ?
Evidemment, on a peur. La peur est humaine. Je ne cherche pas d’excuses à la défaite au Caire. On est mal rentrés dans le match.
A la fin du match, on était trop bas, on a reculé.
Comment s’est déroulé l’entre- deux matches dans le groupe ?
Juste après le match, tout le monde était effondré. Puis Karim (Ziani) a pris la parole et a dit : ‘’On n’est pas éliminés. Si on y va comme ça, on va être éliminés. Alors en attendant, on va rigoler, on va manger. On va aller se qualifier là-bas.’’ Les gars se sont levés et ont commencé à chanter.
Votre but à Khartoum, c’est le plus beau de votre carrière ?
C’est le plus beau et le plus important de ma carrière. J’ai vu le ballon, je ne me suis pas posé de questions et j’ai mis toute ma force.
Comment imaginez-vous votre avenir désormais ?
Mon souhait est de me maintenir en première division avec Bochum, de faire une bonne Coupe du monde et de profiter de cet élan avec la sélection pour jouer une Coupe d’Europe avec un autre club l’année prochaine.
Un commentaire sur la qualification de l’équipe de France et aimerez-vous la rencontrer au Mondial ?
D’abord, je suis heureux que la France soit présente au Mondial et si l‘éventualité de la retrouver à Johannesburg se prouidirait, ce serait la cerise sur le gâteau. D’abord, c’est un ex-champion du monde qu’on va croiser, ensuite, ce sera, à mon sens, une très belle occasion pour faire la fête et faire oublier aux gens ce qui s’est passé au Stade-de-France.