Ses aveux renseignent-ils qu’il inscrit dans son agenda la continuité du parti qu’il guide?
«Les sièges du parti répartis un peu partout dans le territoire national doivent servir de lieux abritant les réunions et de concertation et non pas de lieux de conflits», a affirmé le secrétaire général du vieux parti, Amar Saâdani, ajoutant que «des instructions ont, en ce sens, été données». Amar Saâdani, qui a réuni jeudi dernier à Oran quelque 2000 cadres et militants du parti de la partie ouest du pays, a affirmé que «le ton est au renouvellement des structures locales du parti sur la base des idées novatrices». Une telle mission serait sans aucun doute un prélude vers une autre besogne toute harassante. Il s’agit là de la présidentielle de 2014 pour laquelle le Front de libération nationale est, comme à son accoutumée, appelé à jouer un rôle de premier ordre. Aussi, la désignation des membres du bureau politique sera effective dès la fin des rencontres régionales décidées dont la première a été animée jeudi à Oran. «Aucun retard n’est accusé dans la mise en place du bureau politique», a-t-il affirmé en marge de la rencontre d’Oran.
En dépit de toutes les graves crises organiques qui ont secoué le FLN, Amar Saâdani, qui vient de prendre les rênes du parti, croit dur comme fer que la formation est intacte. Il dira que «le Front de libération est le seul et unique détenteur et l’héritier exclusif et légitime de la déclaration du 1er-Novembre». Ce dernier a été très critique vis-à-vis des détracteurs du Front de libération nationale pour lesquels il a apporté une réponse toute crue en déclarant à leur encontre qu’«ils ne veulent pas le (FLN Ndlr) mettre dans le musée en guise de remerciements, mais ils veulent tout simplement le ligoter et le museler». Dans cet ensemble de déclarations, Amar Saâdani tend, sans aucun doute, à minimiser l’ampleur des dégâts qui ont été occasionnés par la série des zizanies et les luttes fratricides qui ont marqué l’ex-parti unique. D’autant que plusieurs voix se sont élevées dernièrement pour dire qu’il est temps de mettre le Front de libération nationale au musée. Les mêmes aveux renseignent que Amar Saâdani inscrive dans son agenda la continuité du parti qu’il guide, aussi bien sur le terrain qu’au sein du pouvoir. Il le dira directement: «Plusieurs partis dans le monde ont des parcours historiques comme celui du FLN, sont au pouvoir et honorés à chaque occasion.» Amar Saâdani a, en réunissant jeudi à Oran les militants et cadres de la partie ouest du pays, incité les présents à prendre en compte dix recommandations. Celles-ci se résument essentiellement ainsi: nécessité de passer à la modernisation du parti, ouverture des portes aux nouveaux militants désireux rallier le Front de libération nationale, passer à la restructuration immédiate des bases militantes locales pour que la hiérarchie du parti puisse se rapprocher davantage du militant.
La réunification des rangs du vieux parti n’a pas été en marge du discours de Saâdani qui a, tout en tempérant les ardeurs, indiqué en déclarant que «ce qui se passe dans le FLN arrive à tous les grands partis politiques vu la différence d’idées et de débats le caractérisant». Les relations extérieures du FLN n’ont pas été en reste du speech prononcé par le secrétaire général qui a annoncé que «le FLN a ouvert ses portes pour un dialogue avec toutes les formations agréées» expliquant que «ces concertations ont commencé avec le parti Taj (de Amar Ghoul, Ndlr)». Et d’ajouter que «le dialogue qui se poursuivra est basé sur des thèmes portant sur le devenir de l’Algérie comme la préservation de la stabilité, de la concorde civile et les débats devant précéder le lancement des projets de mobilisation de l’opinion générale et des institutions devant parachever le programme du président de la République». Ceci, a-t-il expliqué, «est dans le but de mettre en place une nouvelle carte politique commune basée sur la moralisation de l’exercice politique».