Hosni Moubarak : «L’Egypte n’acceptera jamais que ses enfants soient humiliés en terre étrangère»
Le match Algérie – Egypte a débordé du rectangle vert.
Et la rue était trop étroite pour contenir toute cette boulimie qui a fait de ce rendez-vous plus qu’un match de football. Bien plus, en effet. Car, dans les coulisses, ce qui devait être qu’un simple match de foot, à l’enjeu plus ou moins important, s’est transformé en une guerre froide qui ne dit pas son nom.
Convocation des deux ambassadeurs algérien et égyptien, appels au boycott, attaques à tout ce qui est symbole de l’un ou de l’autre, tractations avec le Soudan, mise en place d’un pont aérien,…
Il est clair aujourd’hui que ce match, dit à hauts risques, a accouché d’une crise diplomatique sans précédent. Au Caire, c’est carrément le branle-bas de combat. Une levée de boucliers a été décrétée par les hautes instances dès la fin de la rencontre d’appui, jouée le mercredi 18 novembre au Soudan.
C’est d’abord Gamal Moubarak, le fils du président Hosni Moubarak, présent à Omdurman, qui a ouvert les hostilités en traitant carrément les Algériens de «terroristes», ignorant toute l’ampleur politique, voire diplomatique qu’une telle déclaration pourrait couver.
Les appels au boycott de personnalités, artistiques pour leur plupart, s’enchaînent, mais jusqu’à hier, une certaine réserve était de mise, dès lors qu’aucune voix officielle ne s’est prononcée jusque-là. Enfin, jusqu’à avant-hier. Car depuis, Hosni Moubarak s’est laissé à une déclaration biscornue, mais tout de même significative sur l’état des relations diplomatiques entre les deux pays, jeudi lors de l’ouverture de la session parlementaire.
Un discours qu’il voulait un avertissement à l’Algérie. «L’Egypte n’acceptera jamais que l’un de ses citoyens se fasse humilier en terre étrangère», avertissait-il. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner tout le sens de cette phrase aux sous-entendus purement politiques.
Le président Moubarak faisait, en effet, allusion aux coulisses de cet Algérie – Egypte et ce qui s’en est suivi. Aujourd’hui, l’on se rend compte que ce match de football a enfanté une crise diplomatique aux allures de guerre froide qui ne dit pas son nom. Il semble que le no comment d’Alger agrée le Caire.
A. A. A.