Renvoyée lors de la session criminelle en juin dernier, la retentissante affaire de l’assassinat du fils d’un entrepreneur à Azeffoun en octobre 2012, à savoir Aghilès Hadjou, qui était âgé à peine de 19 ans, a été jugée, hier, lundi, au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou où, au terme des auditions des quatre accusés cité dans cette affaire, le représentant du ministère public avait prononcé un lourd réquisitoire pour, dit-il, “l’exemple et l’histoire”.
Le procureur du tribunal a requis la peine capitale à l’encontre des trois principaux accusés dans cette affaire, lesquels ont été poursuivis pour “constitution d’association de malfaiteurs avec l’objectif de préparer et commettre un homicide volontaire avec préméditation”, “enlèvement avec ruse à l’effet d’exiger une rançon”, et “dissimilation de cadavre après assassinat”. Le représentant du parquet a requis également 10 ans de prison ferme et 50 millions de centimes d’amende à l’encontre du quatrième accusé qui a été poursuivi, quant à lui, pour “adhésion à une association de malfaiteurs et demande de rançon”. Au cours de la lecture de son réquisitoire, le procureur de la République près le tribunal criminel a estimé qu’il n’y avait dans cette histoire aucune affaire d’honneur, ni une affaire de 15 millions de dette, soit-disant, détenue sur le père de la victime, contrairement à ce qu’ont tenté de faire croire les accusés H. Mohammed, Ch. Amar et B. Mehdi. “Il n y avait ni vidéos, ni photos, ni Wardouche, ni plombier ; l’affaire d’honneur évoquée est une invention des accusés pour tenter de maquiller leur acte abject en affaire d’honneur”, a déclaré le procureur, ajoutant qu’il est convaincu que le seul objectif dans l’affaire c’était la demande de rançon de 5 milliards de centimes. Une demande de rançon formulée à travers un SMS envoyé au père de la victime. “Tu as échappé en 2009 et tu es tombé en 2012. Tu as 24h pour payer 5 milliards et gare à toi si tu avises les services de sécurité”. C’était là le contenu du message qui a d’ailleurs permis l’arrestation des quatre mis en cause dans la retentissante affaire. Cette demande a été révélée par le père de la victime lors de son témoignage à la barre. “Horrible ! Vous demandiez une rançon à un père dont vous aviez déjà assassiné le fils”, a répondu le juge du tribunal en s’adressant à un des principaux accusés, H. Mohamed, qui tentait d’accréditer la thèse de l’homicide involontaire.
Aghilès fut, en effet, assassiné durant les premiers moments qui ont suivi sa disparition le jeudi 18 octobre 2012 et enterré dans la même soirée dans une tombe de fortune près de la plage Sidi Khelifa, à l’est de la ville d’Azeffoun. La thèse de l’islamisme armé, évoquée comme dans la plupart des affaires d’enlèvement, qui ont semé déjà depuis longtemps la psychose dans les milieux d’affaires en Kabylie, n’a été écartée qu’une fois les auteurs arrêtés par la gendarmerie après utilisation, depuis la plage de Boulimat, de la puce du téléphone portable de la victime à l’effet de formuler la demande des 5 milliards de rançon. Même la thèse de l’honneur défendu n’a résisté qu’au témoignage de la fameuse cousine dont le principal meurtrier avait prétendu défendre l’honneur. “Aghilès n’était qu’un camarade de classe avec qui je n’ai gardé aucune relation”, a-t-elle répondu mettant ainsi fin à toutes les rumeurs colportées ça et là. Seule la thèse de l’assassinat pour demander une rançon a été retenue par le parquet. Le verdict devait être rendu tardivement dans la soirée. Les plaidoiries se poursuivaient toujours à 18h.
S L