Yannis Tafer : «J’ai décidé de jouer pour l’Algérie par conviction et j’attends un signe de Halilhodzic»

Yannis Tafer : «J’ai décidé de jouer pour l’Algérie par conviction et j’attends un signe de Halilhodzic»

C’est un accueil très chaleureux que nous a réservé Yannis Tafer, l’ex-Lyonnais champion d’Europe des U19 et 4e à la Coupe du monde des U20, qui joue aujourd’hui au FC Lausanne Sport.

Notre visite a été motivée par le choix du joueur qui a décidé, comme nous l’avons annoncé en exclusivité en début de semaine, de jouer pour l’Algérie après toute la polémique qui était née en 2010 lorsqu’il a été question, à un moment, de lui faire appel. Tafer revient sur cet épisode en expliquant clairement les choses. Il nous fait part aussi dans cet entretien des raisons qui l’ont poussé à remettre cette question à plus tard, tout en nous faisant savoir qu’il n’était pas facile pour lui de prendre une telle décision par rapport à toute la sensibilité qui entoure cette question.

Merci d’avoir accepté de nous recevoir à Lausanne…

Il n’y a pas de quoi, c’est moi qui vous remercie de votre visite.

Comment les choses se passent avec votre club ?

Dieu merci, cela se passe très bien. Je suis arrivé blessé, ce qui fait que j’ai raté quelques matchs au début, mais aujourd’hui, je commence à retrouver ma forme et mes repères. J’avais contracté une blessure qui m’avait éloigné des terrains pendant une longue durée et ce n’était pas facile de revenir très vite à la compétition. Aujourd’hui, j’ai joué dix matchs et marqué cinq buts, dont un en championnat. Je peux effectivement dire que les choses vont dans le bon sens pour moi.

Ce n’est apparemment pas le cas de votre équipe qui occupe la sixième place au classement…

Oui, c’est vrai, mais on essaye de faire avec les moyens du bord, car le club de Lausanne n’a pas de grandes rentrées d’argent ni un grand budget si on le compare à d’autres clubs. Ce qui fait que ce que réalise l’équipe jusque-là est acceptable ; mais par rapport à la qualité de notre effectif, on peut faire beaucoup mieux.

Mais le FC Lausanne Sport n’est pas n’importe quel club, il a des traditions dans le football et il a même réussi un excellent parcours en Europa League, non ?

En effet, je suis au courant de cela, je sais que Lausanne Sport a pu réaliser de bons résultats en compétition européenne, mais il faut reconnaître qu’ici en Suisse, il y a des clubs plus forts, comme le FC Bale et le club de la capitale, Berne. Malgré cela, on fait de notre mieux pour tirer notre épingle du jeu, et comme je viens de vous le dire, ce qu’on a réalisé jusque-là est très correct.

Mais l’important pour vous, c’est d’avoir retrouvé la compétition et le chemin des filets, n’est-ce pas ?

J’ai été effectivement très content d’avoir retrouvé les terrains après une longue absence et une période difficile. Il me faut maintenant plus de temps de jeu et plus de matchs dans les jambes pour retrouver tous mes moyens.

Parlons maintenant de la question que beaucoup de gens se posent en Algérie, celle de savoir si réellement vous avez choisi de jouer pour l’Algérie…

Oui, c’est exact, j’ai pris la décision de jouer pour l’Algérie, c’est une décision mûrement réfléchie. Il est vrai que cette question a été soulevée bien avant, mais j’étais encore jeune, je devais m’occuper beaucoup plus de ma carrière avec mon club, ce n’était pas une urgence pour moi. J’ai d’ailleurs discuté du sujet il y a deux ans avec Ryad (Boudebouz, ndlr). Mais ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais dit non à l’Algérie ou refusé de rejoindre la sélection. Mais aujourd’hui que j’ai atteint l’âge de faire un choix, je le dis haut et fort, je suis prêt à rejoindre la sélection nationale, j’ai fait mon choix et il est définitif.

Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?

Comme je viens de vous le dire, j’ai mûri et j’ai atteint l’âge pour pouvoir faire un choix et prendre une décision. J’ai donc choisi de défendre les couleurs de l’Algérie, d’autant qu’il y a un projet très intéressant qui est en train de se réaliser avec l’Equipe nationale. Il y a une équipe jeune qui est en train de se mettre peu à peu en place, avec les Boudebouz, Feghouli et dernièrement Ghoulam. Tous ces joueurs ont déjà joué, comme moi, pour la France et aujourd’hui ils défendent les couleurs de l’Algérie. C’est ce qui m’a motivé davantage ; et aujourd’hui si la Fédération algérienne estime que je suis sélectionnable, ils n’ont qu’à suivre mes performances avec mon club.

On ressent chez vous une grande envie de rejoindre la sélection le plus vite possible. C’est cela ?

Oui, c’est mon objectif désormais. Quand je vois mon ami Ishak Belfodil qui a choisi ce moment pour jouer pour l’Algérie, et quand je vois d’autres jeunes joueurs pleins de talent, comme ceux que je viens de citer ont choisi la sélection algérienne, je ne peux être que motivé pour les suivre. Je veux faire partie de ce projet dès le début en effet.

Vous savez sans doute que jouer pour  l’Algérie risque de vous créer des problèmes avec votre club. Vous y avez pensé ?

J’y ai pensé, mais je ne crois  pas  que cela puisse me créer un quelconque problème avec mon club, car il y a les dates FIFA où tous les internationaux doivent être disponibles pour leurs sélections. Mais sachez que lorsque j’ai décidé de jouer pour l’Algérie, j’a bien pesé le pour et le contre et je suis prêt à assumer mon choix.

Etes-vous en contact avec la Fédération algérienne de football ?

Non, je n’ai aucun contact avec les responsables de la fédération. Toute la question est que j’ai annoncé que je suis disponible à jouer pour la sélection algérienne au cas où on penserait à moi, c’est tout.

Vous n’avez jamais été contacté par la FAF, même en 2010 par exemple ?

Non, jamais.

Connaissez-vous le sélectionneur actuel de l’Algérie ?

Pas sur le plan personnel, mais évidemment que je  connais l’entraîneur.

Que savez-vous de lui ?

Je sais que c’est un entraîneur sérieux, ambitieux et qui aime son travail.

Avez-vous suivi la sélection nationale durant cette CAN ?

Oui, j’ai regardé tous les matchs, les deux premières défaites puis le match nul contre la Côte d’Ivoire où nous menions par deux buts à zéro, mais le match s’est soldé malheureusement par un  score de parité. L’Algérie a bien joué, elle a montré beaucoup de bonnes choses, mais on sait que le plus important dans cette compétition, c’est de gagner des points et de marquer des buts. Il faut oublier cela maintenant et penser à revenir en force.

Dites-nous franchement, lorsque vous regardiez les matchs de l’EN à la CAN, vous ne vous disiez pas que vous auriez pu transformer toutes les occasions ratées si vous étiez là-bas ?

Je pense que chaque match a ses spécificités et je suis sûr que les attaquants de la sélection nationale sont en mesure de marquer des buts. Je ne peux pas penser de la sorte car c’est le boulot des joueurs qui sont sur le terrain. Moi, tout ce que j’ai à dire, c’est que je suis prêt à répondre présent si on me fait appel.

Que pouvez-vous apporter à l’EN ?

Je vois que l’Equipe nationale est en phase de reconstruction, cela me convient car je suis sûr que je suis en mesure de faire partie du groupe qui sera mis en place et d’apporter le plus escompté, notamment en attaque en ma qualité d’attaquant.

Même si vous dites que vous n’avez pas été contacté par des responsables de la FAF, vos déclarations de l’époque montrent que vous étiez très indécis, non ?

Je ne peux pas dire que j’étais indécis, toute la question est que ce sujet n’était ma priorité à l’époque. Je n’avais que 18 ans, les  choses n’étaient pas encore claires pour moi et je me devais d’abord de m’imposer avec mon club. En tout cas, tout cela c’est du passé, je vais faire 22 ans dans deux semaines et il faut penser à l’avenir maintenant.

Lorsqu’on a parlé de vous en 2010 et de l’intention de la FAF de vous faire appel, le président de l’UEFA, Michel Platini, avait déclaré que la direction technique française ne forme pas pour la Pologne, la Croatie ou l’Algérie. Vous sentiez-vous concerné par cette déclaration ?

Non, pas spécialement, car il y avait beaucoup de joueurs dans mon cas. Ce qu’on doit savoir, c’est qu’en France, c’est la sélection qui fait ses choix, on peut vous faire appel à tout moment quand vous êtes jeune, et il y en a ceux qu’on sélectionne beaucoup plus tard. Mais il y a des joueurs qui ont changé de sélection, comme c’est le cas de Feghouli. Ce sont des choix qu’on doit faire. La question des binationaux est une question très sensible, c’est une arme à double tranchant. L’équipe de France peut vous faire appel avant tout le monde et vous vous pouvez décider de jouer pour la France, comme il se peut que le contraire se produise et que c’est l’Algérie qui vous contacte en premier lieu. C’est une question de choix et de destin, mais elle reste sensible.

A un moment, Raouraoua avait fait part de sa volonté de faire appel aux jeunes binationaux en citant votre nom ainsi que ceux de Feghouli et Belfodil entre autres. A ce moment-là, le sélectionneur français des U20 vous a convoqué pour que vous preniez part au Mondial des moins des U20 en Colombie. Ne pensez-vous pas que c’était une contre-attaque pour anéantir le projet du président de la FAF ?

Non, je ne pense pas que c’était pour ça, car je faisais déjà partie de cette sélection. J’ai d’ailleurs fait toutes les sélections en jeunes avec l’équipe de France, et faire partie de U20 n’était qu’une continuité logique de mon parcours en sélection. Non, cela n’avait pas de rapport avec ce qu’avait déclaré le président de la FAF à l’époque.

Cela dit, le Mondial de Colombie reste un mauvais souvenir pour vous, n’est-ce pas ?

En effet, après la méchante blessure que j’ai contractée, ça reste un très mauvais souvenir pour moi, car j’avais une grande envie de réussir ce tournoi. J’étais très bien pendant la préparation, j’avais marqué beaucoup de buts, mais je me suis blessé lors du dernier match du tournoi et je suis rentré chez moi à Lyon où j’ai dû observer une période de six mois de convalescence. J’étais en fin de contrat avec l’Olympique Lyonnais. Tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui, les  choses vont beaucoup mieux.

Que s’est-il passé par la suite ?

Des gens m’ont soutenu pendant cette période, ma famille surtout et des amis à moi, pour surpasser cela et j’ai décidé de venir à Lausanne pour fuir la pression et préparer tranquillement mon retour.

Quel est votre objectif aujourd’hui ?

Jouer le plus grand nombre de matchs pour être plus compétitif.

Peut-on dire que cette blessure a été le point d’un nouveau départ pour vous ?

Peut-être oui, peut-être non, je ne sais pas comment auraient évoluer les choses si je n’avais pas été blessé ou si je n’avais pas participé à ce Mondial de Colombie. Ce qui est sûr, c’est que ces blessures peuvent gâcher la carrière d’un joueur, mais le plus important, c’est de savoir se relever et d’aller de nouveau de l’avant. Je suis là pour ça.

La presse avait évoqué à un moment des contacts avec Manchester United lorsque vous aviez 17 ans et on avait dit que vous avez préféré rester à Lyon. Ne regrettez-vous pas ce choix aujourd’hui ?

Pour être sincère avec vous, je n’ai jamais été contacté par Manchester et je n’ai même pas entendu parler de cela. Il est possible, comme vous le dites, que la presse ait parlé de ça, peut-être lors du Mondial des moins de 17 ans, mais à l’époque j’étais heureux à Lyon, je ne manquais de rien.

Il y a eu toutefois deux contacts d’un club italien, Naples, et d’un club anglais, Newcastle, au moment vous étiez encore convalescent, mais vous avez refusé d’y aller. Pourquoi ?

Parce qu’il n’y avait pas de contacts officiels. Je sais qu’ils me suivaient, mais il n’y avait aucune offre officielle. A l’époque, je me préparais en été tout seul et c’est le club de Lausanne qui m’a fait une offre, c’était la seule. Je me suis dit que c’était une occasion pour moi pour préparer mon retour. J’ai accepté l’offre sans aucune hésitation ni calculs. Il me fallait revenir à la compétition le plus vite possible, jouer le plus grand nombre de matchs, retrouver mes moyens et penser par la suite à aller dans un championnat de plus haut niveau. Je sais que le championnat suisse n’est pas du niveau de la Ligue 1 en France ou des championnats anglais ou espagnol, mais il faut reconnaître que ce n’est pas mal non plus pour un joueur dans ma situation.

Le 25 octobre 2010, le sélectionneur algérien de l’époque, Abdelhak Benchikha, s’était déplacé à Sochaux pour vous superviser vous et Boudebouz en même temps. Vous en rappelez ?

Oui bien sûr, mais je n’avais pas joué en raison d’une blessure à la cuisse. C’était une occasion pour avoir une idée de moi, malheureusement, cela n’a pas été possible. Mais aujourd’hui il y a un nouveau sélectionneur, et s’il veut me suivre, je serai heureux.

Il était clair à ce moment que la FAF vous suivait, mais en même temps, la Fédération française ne vous lâchait pas. Vous étiez sous pression ?

Non, pas du tout, parce qu’on ne m’a pas supervisé lors de cette rencontre et parce que je n’avais reçu aucun contact de la part de la FAF. Cela dit, je ne sais pas comment aurait été ma réaction si cela avait eu lieu. Mais bon, tout cela, c’est du passé.

Boudebouz avait également déclaré à l’époque que Tafer aime beaucoup l’Algérie et qu’il doit bien réfléchir et consulter ses proches. Comment a-t-il pu faire ces déclarations ?

Parce qu’on avait discuté tous les deux du sujet et il fallait prendre une décision que je ne voulais pas prendre à l’époque. Mais aujourd’hui c’est fait, j’ai choisi l’Algérie par conviction.

Beaucoup de joueurs étaient dans votre cas, à l’image de Boudebouz qui avait beaucoup hésité avant de faire le choix du cœur. C’est ce qui s’est passé avec vous ?

Les binationaux se retrouvent dans une situation complexe et sensible. La France est le pays où nous sommes nés, où nous avons vécu et où nous avons été formés. C’est notre pays à la base, mais nous avons des origines d’un autre pays et, croyez-moi, il n’est pas facile du tout de faire un choix. Dans mon cas, j’ai dû bien réfléchir et j’ai trouvé que le projet de la sélection algérienne est plus qu’intéressant, d’autant qu’en Algérie, l’engouement populaire autour de la sélection m’a encouragé davantage à prendre cette décision.

Il est certain que vous avez discuté avec des personnes à l’intérieur de la sélection. Avec qui au juste ?

J’ai discuté avec Ryad du sujet, et j’avais discuté aussi avec Sofiane Feghouli quand il était à Grenoble car je suis de la région. Nous n’avons pas parlé que de ça bien sûr et je n’ai pas discuté avec d’autres joueurs de ce sujet.

En 2010 aussi, Nadir Belhadj vous a adressé un message dans lequel il disait : « Tafer, j’espère que tu vas jouer pour l’Algérie et non pour la France »…

Je n’en suis pas au courant, peut-être qu’il l’a fait à travers la presse.

Comment est votre relation avec l’Algérie ?

J’ai des liens forts avec l’Algérie même si je ne l’ai pas visitée beaucoup. J’y suis allé deux fois, il y a longtemps. La première fois à Alger et la seconde fois à Constantine, la ville dont est originaire mon père. J’aime beaucoup l’Algérie mais je n’ai pas eu beaucoup d’occasions pour y aller en raison de mes engagements ici en France. Mais j’ai du sang algérien qui court dans mes veines, ça j’en suis certain.

Votre famille a-t-elle été impliquée dans votre choix ?

Pas d’une manière directe. Je veux dire qu’on n’a pas exercé une pression sur moi. J’ai discuté avec eux du sujet, ils ont été favorables à l’idée, mon père m’a beaucoup encouragé, mais la décision je l’ai prise tout seul, aucune personne n’a influé mon choix. Je l’ai fait par conviction.

On sait que vous êtes ami avec Belfodil qui a décidé de jouer pour l’Algérie. Avez-vous discuté avec lui ?

Non, je ne lui ai pas parlé depuis qu’il est parti à Parme. Je sais qu’il a essayé de me joindre il y a six mois, mais ce qui est sûr, c’est qu’on va certainement discuter de ça ensemble.

Vous avez joué ensemble à Lyon, mais pas en équipe de France. Vous pourriez vous retrouver de nouveau en équipe d’Algérie, non ?

Nous n’avons pas joué ensemble en équipe de France parce qu’on n’a pas le même âge. Ce serait vraiment bien si on se retrouvait de nouveau sous les couleurs de notre pays d’origine.

A Lyon, vous avez également côtoyé un certain Karim Benzema, lui aussi d’origine algérienne. Comment était votre relation avec lui ?

J’ai joué avec lui (il sourit), mais il faut mettre ça entre parenthèses parce qu’on n’était pas du même niveau.

Mais vous avez bel et bien joué avec lui, et on disait même de vous que vous êtes le nouveau Benzema. Ça vous dérangeait qu’on vous comparât à lui ?

C’est un honneur pour moi qu’on me compare à Benzema, car c’est un grand joueur avec de grandes qualités. J’ai accepté qu’on dise cela de moi, car je l’ai pris du bon côté.

Ça vous a mis la pression ?

Vous savez très bien que cela met la pression que les gens attendent beaucoup de vous, et je pense que ce n’est pas nouveau qu’un jeune soit mis dans une telle position, on lui met la pression trop tôt. Je pense qu’il faut laisser les jeunes joueurs apprendre, mûrir et se faire un nom tous seuls. J’ai mes propres qualités et Benzema en a les siennes et il reste un très grand joueur.

Votre entraîneur à Lyon à cette époque avait déclaré que vous marquiez plus de buts que Benzema. Un commentaire ?

Oui, il a dit cela car j’aime aller vers le but et marquer, mais j’aime aussi construire et participer à la création du jeu. En ce moment, j’évolue avec Lausanne en tant que deuxième attaquant, je joue derrière l’attaquant de pointe, en 9,5 si vous voulez. L’entraîneur me fait évoluer à ce poste pour créer plus de possibilités de marquer.

Vous ne nous avez pas parlé de votre relation avec Benzema à cette époque…

C’était un bon ami pour moi, il m’a beaucoup aidé lors de mes débuts avec Lyon et je l’en remercie beaucoup. Aujourd’hui, il est avec le Real, ça prouve que c’est un grand joueur.

Lui avez-vous parlé récemment ?

Non, je ne l’ai pas fait depuis un bon moment. La dernière fois qu’on s’est parlé au téléphone remonte à six mois. Il m’avait appelé pour demander de mes nouvelles d’autant que nous avons le même manager.

Lorsque vous avez signé votre premier contrat professionnel, il vous a offert ses souliers, vous vous en rappelez ?

Oui bien sûr, cela s’est bien passé, c’était d’ailleurs lors d’un reportage. Benzema avait effectivement l’habitude de m’offrir des souliers.

C’était peut-être un message de sa part pour vous dire que vous alliez le remplacer, non ?

Je ne sais pas, c’est vous qui le dites. Moi, je me régalais quand je le voyais jouer et j’aimais prendre ses souliers car il était le meilleur joueur de Lyon à l’époque.

Quelle est la chose que vous avez regrettée lors de votre parcours jusque-là ?

Généralement je ne regrette pas ce que je fais, bien que ma décision d’aller à Toulouse sous forme de prêt ne soit pas la bonne. Cela avait freiné un peu ma progression, mais je ne le regrette pas vraiment car j’ai beaucoup appris de cette expérience même si elle n’a pas été bénéfique pour moi sur le plan sportif. J’ai au moins retenu la leçon et je ne referai pas la même erreur à l’avenir.

Vous n’avez pas regretté d’avoir affronté l’Israël en 2008 sachant que les Algériens ont une grande sensibilité par rapport à cela ?

Franchement, j’étais très jeune et je ne connaissais pas toute cette histoire. Pour moi, c’était un simple match de football, j’ai joué et je suis rentré chez moi. Je n’y suis pas allé pour me faire des amis là-bas ou pour autre chose, c’était dans un cadre sportif, c’est tout. Mais quand je suis arrivé là-bas, je me suis un peu rendu compte que c’était un voyage spécial pour moi, car à l’aéroport, la police s’est attardée avec moi plus longtemps qu’avec les autres car j’avais des origines arabes. Mais je n’y avais pas prêté beaucoup attention.

On sait aussi qu’un de vos points forts, c’est votre condition physique. Tenez-vous cela de votre père qui est un ancien marathonien ? Est-ce lui qui vous entraîne ?

(Rires), peut-être que nous avons cela dans les gènes, car je suis issu d’une famille sportive. Mon père est effectivement un marathonien toujours en activité, mon frère Karim joue lui aussi au foot ou encore mon oncle Akim, le célèbre boxeur. Cela a dû m’inciter à donner de l’importance à cet aspect.

Il y a un joueur qui joue en Algérie eu CS Constantine, il a pour nom Aziz Tafer. Est-il de votre famille ?

Je sais que j’ai des liens familiaux avec lui, mais je ne le connais pas.

Suivez-vous le championnat d’Algérie ?

Non.

Supportez-vous un club en Algérie ?

Non, aucun club, à part la sélection algérienne que je suis depuis cinq ans, mais je n’ai pas regardé tous ses matchs.

Avez-vous suivi match d’Oum Dormane ?

Bien sûr que oui, c’est un match qu’il ne fallait pas rater.

Barça ou Real ?

(Rires) Le Real bien sûr, mon ami joue là-bas.

Avez-vous des idoles parmi les anciens joueurs en Algérie ?

Non, pas vraiment, j’entends parler de quelques joueurs comme Madjer, et aujourd’hui il y a de bons joueurs aussi, à l’image de Feghouli qui joue à un haut niveau.

Savez-vous qu’il a gagné le Ballon d’Or ?

Oui, je le sais.

Pensez-vous que vous pourriez le gagner un jour à votre tour ?

Pourquoi pas, tout est possible, peut-être lorsque je rejoindrai la sélection algérienne.