L’achemine-t-on vers un effondrement des cours de pétrole d’ici à la fin de l’année. A en croire l’analyse d’un cabinet spécialisé dans l’étude des Hedge Funds et des positions d’achat spéculatifs , cette possibilité est à prendre au sérieux. Ainsi et selon Commoo Hedge Funds, la semaine dernière a été marquée par une hausse des positions spéculative sur le titre du cours d pétrole WTI, mais il faut se méfier d’un retournement de situation.
Selon l’analyse publiée lundi les positions spéculatives nettes ont enregistré un nouveau record avec +176 557 contrats. Ce nouveau plus haut est lié à un léger recul des shorts et à une hausse des positions acheteuses contrairement à ce que l’on observait en septembre-novembre.
Une remarque qui pourrait bien expliquer le maintien des cours à un niveau proche des 90 dollars le baril. Néanmoins, le cabinet se pose la question de savoir si les positions acheteuses vont pouvoir se maintenir sur un tel niveau.
» Il faut se méfier d’une possible liquidation des positions longues avant la fin de l’année » est-il indiqué. A ce propos, M. Noureddine Leghliel, analyste financiers auprès d’une banque suédoise estime que cette hypothèse se maintien.
Et d’ajouter qu’il faut prendre en compte dans ce sens, ce qui est communément appelé l’effet de janvier. L’analyste financier explique le phénomène par le soucis des fonds de placement spéculatifs d’égaliser les gains et les pertes pour des raisons fiscales.
Se faisant plus précis, il indiquera qu’à la fin de l’année, et dans l’objectif d’égaliser gains et pertes, ces mêmes fonds liquident leurs actifs, pétroliers notamment, pour les racheter au début de la nouvelles année.
Ainsi, il risque d’y avoir un léger effondrement du marché pétrolier, mais cela sera minime et éphémère, de l’avis de Nourredine Leghliel. Abordant le volet de l’évolution des cours pétroliers, M. Leghliel met en doute l’hypothèse d’un cours du baril de pétrole dépassant les 100 ou 110 dollars en 2011.
Selon son analyse technique du marché pétrolier, les écarts entre les prix actuels et les contrats futures 2013 sont très minimes, ce qui n’était pas le cas en 2008 où les écarts ont dépassé les 35 dollars, ce qui a donné lieu à l’envolée historique des cours lesquels ont atteint les 147 dollars. Pour l’analyste financier, les investisseurs sont pessimistes quant à une envolée des cours.
Aussi, le marché a bien assimilé les données de la reprise économiques, et les quotas de l’Opep. Les cours devraient donc se stabiliser selon lui entre 80 et 90 dollars. Il est utile de rappeler dans ce sens que le cabinet CGES a estimé dans un récent rapport que les prix du pétrole devraient en moyenne rester « relativement » stables en 2011, avec un baril de Brent autour de 85 dollars, tiraillés entre une hausse de la production mondiale et un ralentissement de la consommation.
« La progression attendue de la production et le caractère très temporaire de la récente hausse de la demande mondiale signifient que le prix du Brent de la mer du Nord devrait rester relativement à l’équilibre en 2011 », ont souligné les analystes du Centre for Global Energy Studies (CGES).
Le prix du Brent devrait ainsi ressortir « en moyenne autour de 85 dollars » le baril l’an prochain, contre un prix moyen de 79 dollars en 2010, selon le scénario de référence de ce cabinet spécialisé, fondé à Londres par l’ancien ministre saoudien du Pétrole cheikh Zaki Yamani.
Le cours moyen du baril devrait s’établir à 84,10 dollar sur les trois derniers mois de 2010, avant de fléchir à 83,50 dollars au premier trimestre 2011 et de remonter ensuite légèrement. « Nous avons constaté au troisième trimestre (2010) une hausse considérable de la demande pétrolière mondiale, telle que mesurée par les livraisons des raffineries, qui ont grimpé de 3 millions de barils par jour (bpj) sur un an », note le CGES.
Cependant, « ce bond des livraisons de produits raffinés par les raffineries ne signifie pas nécessairement un bond équivalent de la consommation réelle de ces produits », tempèrent les analystes, soulignant la part importante du processus de restockage par les entreprises, détaillants et consommateurs.
En conséquence, « il est improbable que cette amélioration spectaculaire de la demande se prolonge » au fur et à mesure que ce processus s’estompera, précise le CGES, misant pour 2011 sur « une progression très inférieure à celle de 2010 ».
Samira G