USMH : Abdelkader Meziani : «Le mal de notre football, c’est ceux qui le dirigent»

USMH : Abdelkader Meziani :  «Le mal de notre football, c’est ceux qui le dirigent»

Abdelkader Meziani, l’ancienne coqueluche de l’USMH qui a marqué de son empreinte son passage au club harrachi et dont le nom est resté gravé dans les mémoires de ceux qui l’ont connu, nous fait part dans cet entretien exclusif de sa déception par rapport à ce qui se passe dans l’actualité de notre sport roi. L’ancien joueur des Jaune et Noir, à qui tout le monde sportif parmi l’ancienne génération témoigne sa sympathie, parle avec beaucoup de regrets mais insiste sur le fait que le football en Algérie est bien malade et cela vient de ceux qui le dirigent : «Je n’ai pas grand-chose à dire, si ce n’est vous faire part de ma déception par rapport à ce qu’on est en train de voir dans l’actualité de notre football où il se passe des choses graves. Le match ESS-USMH est l’aboutissement d’une gestion catastrophique des responsables, dont la seule force est la magouille et la corruption. C’est cela qui a rendu notre football bien malade : malade au point où on se fait battre maintenant chez nous par des nations réputées les plus faibles en Afrique. La dernière défaite des U19 contre la Mauritanie, est un indice qui témoigne bien du niveau de notre football national».

«C’est grave qu’aucun joueur de notre championnat n’est titulaire en équipe nationale»

Au moment où nous allions le contrarier en évoquant les performances de l’équipe nationale, l’ancien meneur de jeu de l’USMH nous coupera la parole pour dire ce qu’il en pense : «Vous auriez dû éviter cette question, parce que vous me donnez là l’occasion d’ajouter des arguments pour prouver le mal de notre football. Effectivement, notre équipe nationale a participé à la dernière Coupe du monde, mais là je pose une question qui est la suivante : avec combien de joueurs locaux notre EN s’est qualifiée en Coupe du monde ? La réponse est claire : aucun. Pour un pays aussi riche en joueurs de talents et qui n’arrive pas à placer un seul joueur en forme en Algérie parmi les onze titulaires, c’est que le football en Algérie est gravement malade».

«On a chassé les compétences et laissé le champ libre aux trabendistes»

Interrogé sur les raisons de cette dégradation du niveau de notre football, Abdelkader Meziani dira : «Il ne faut pas s’interroger sur les raisons qui font que notre football a atteint un si bas niveau. Pour moi, il y a d’abord mauvaise gestion à tous les niveaux. Au lieu d’investir dans la formation des jeunes et mettre les gens du métier pour gérer les centre de formation, on a préféré investir chez les seniors en achetant des joueurs d’un niveau faible à coup de milliards. Cela fait qu’on a préféré chasser les compétences comme certains anciens, pour laisser la place aux trabendistes et aux incompétents, résultats des courses : nos jeunes se font battre à domicile par la Mauritanie, l’une des plus faibles équipes d’Afrique».

«La demi-finale ESS-USMH est le plus grand scandale des années 2010»

Pour étayer ses propos, l’ancien stratège de l’USMH des années 1980 a évoqué avec beaucoup d’amertume le match des demi-finales entre l’ESS et l’USMH : «Pour moi, et je le dis franchement, ce qui s’est passé lors de la demi-finale entre l’ESS et l’USMH, dépasse un peu l’imaginable : jamais je n’aurai cru que les dirigeants qui gèrent notre football en arrivent à ce point de magouille. Saboter une équipe de la sorte, je n’ai jamais assisté à un scandale comme celui du match des demi-finales entre l’USMH et l’ESS. D’ailleurs, je ne trouve pas le qualificatif pour dénoncer ce scandale. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est une honte pour nos dirigeants».

«La réussite de l’USMH dérange certains intérêts»

Prié de nous faire un commentaire concernant le bilan de l’USMH de ces dernières années, l’ancien meneur de jeu harrachi pense que la politique de l’USMH est la meilleure par rapport à celle de tous les autres clubs : «Même si je dois avouer qu’il n’y a pas de stabilité dans l’effectif harrachi depuis quelques années, n’empêche que la politique choisie est la meilleure par rapport aux autres clubs. Quand je vois un club comme l’USMH, qui fonctionne avec un petit budget, défier chez eux des clubs dits grosses cylindrées comme l’USMA, la JSK et l’ESS, c’est grave. Cela veut dire qu’il y a mauvaise gestion dans nos clubs, pour ne pas dire autre chose. Et si la politique de l’USMH est meilleure, cela suppose qu’elle dérange certains milieux qui trouvent leurs intérêts dans la situation actuelle de notre football.»

«On a tout fait pour aboutir à une finale CRB-ESS»

Evoquant la finale de la coupe qui constitue l’évènement de cette semaine, l’ancien stratège d’Essefra n’a pas voulu trop s’attarder sur la question. Pour lui, cette finale a été arrangée : «Avec tout mon respect aux Sétifiens et aux Belouizdadis, je préfère ne pas faire de commentaire sur cette finale parce que je suis écœuré par tout ce qui s’est passé avant d’aboutir à une finale CRB-ESS. Pour moi, c’est clair cette finale a été programmée. Beaucoup disent que le tirage au sort a été dirigé, mais moi je n’entre pas dans ces considérations tant qu’on n’a pas de preuves. Mais quand on voit ce qui s’est passé lors du match des demi-finales entre l’ESS et l’USMH, je crois bien que quelque part on a tout fait pour barrer la route à l’USMH et au CSC».

«Nos supporters sont parmi les meilleurs en Algérie»

L’ancien joueur de l’USMH n’a pas omis de féliciter les supporters de l’USMH, pour leur esprit sportif depuis le début de saison, particulièrement après le match des demi-finales ou par leur comportement. Ils ont démenti toutes les accusations qui les visaient ces dernières semaines, notamment lors du match des quarts de finale contre l’USMA : «Ce qui me chiffonne un peu, ce sont ces accusations à l’encontre de nos supporters. C’est devenu une habitude chez les dirigeants de notre football de pointer du doigt nos fans à chaque fois qu’il y a débats sur la violence dans les stades. Mais pour moi, ils sont parmi les meilleurs en Algérie. Je défie quiconque qui pourra dire le contraire. J’ai même des arguments pour le prouver. Cette saison, l’USMH a été battue cinq fois à domicile et souvent avec la partialité des arbitres. Mais il n’y a pas eu le moindre incident. En demi-finale, tout le monde a vu de quelle manière l’USMH a été éliminée et il n’y a pas eu le moindre incident. Partant de là, peut-on croire encore à toute accusation après le match des quarts de finale contre l’USMA».

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L’assemblée générale du CSA pour bientôt

L’assemblée générale du CSA ordinaire, dont ils sont nombreux les membres de l’AG à avoir réclamé la tenue, est, selon toute vraisemblance, très proche. Notre source nous a confié que les bilans moral et financier de l’année 2010, sont prêts depuis quelques semaines déjà. Le président Laïb devrait annoncer la date après la réunion du conseil d’administration, prévue la semaine prochaine.

Bilans et réorganisation du bureau à l’ordre du jour

Parmi les points qui seront à l’ordre du jour, la réorganisation au sein du bureau. En effet, certains dirigeants qui avaient choisi de prendre du recul sont sur le point de reprendre du service. Ils ont déjà fait part au président Laïb de leur intention. Ainsi, leur retour aux affaires du club est d’actualité. Ils veulent montrer leur bonne volonté de servir une fois de plus le club. Seulement, ils insistent, au même titre que d’autres dirigeants, qu’il y ait une nouvelle organisation au sein du bureau avec une tâche bien définie pour chacun d’entre eux et qu’ils soient associés à toutes les décisions prises, refusant ainsi de faire de la simple figuration au sein du comité directeur.

Hamdouche défend les anciens dirigeants

El Hadi Hamdouche, l’ex-premier vice-président de l’USMH n’apprécie pas que les dirigeants actuels s’attaquent à chaque fois à un membre de l’ancien bureau, que ce soit par voie de presse ou directement. «Les gens ne doivent pas oublier que c’est grâce à nous, les membres de l’ex-bureau, que l’USMH a retrouvé l’élite. Et si on ne fait plus partie des actionnaires, cela ne veut pas dire qu’on n’a aucun droit dans ce club. Le bureau du CSA existe toujours, et j’en suis le premier vice-président. Peut-être que les gens ne le savent pas, mais moi avec beaucoup de dirigeants de l’ancien bureau sommes toujours au service du club. Nous contribuons très souvent à la gestion du club, et Laïb peut le témoigner, mais on ne s’affiche pas et on ne le clame pas. Dernièrement, j’ai été choqué d’apprendre qu’on a voulu chasser un ex-membre dirigeant du stade Lavigerie, sous prétexte du huis-clos. Je suis certain que ce dirigeant a dépensé plus d’argent de sa poche que les 100 millions de centimes qui ont permis à certains de devenir actionnaires.»