Une usine Renault inaugurée en grande pompe en Algérie

Une usine Renault inaugurée en grande pompe en Algérie

356664-laurent-fabius-637x0-2.jpgLe ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, son collègue de l’Economie Emmanuel Macron et le patron du constructeur français Carlos Ghosn, ont participé lundi matin à la cérémonie d’inauguration d’une usine Renault près d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie. A leurs côtés, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et plusieurs membres de son gouvernement.

Ils ont assisté à la sortie de la première voiture des chaînes de montage. Pour Alger comme pour Paris, cela témoigne d’un renouveau des relations entre les deux pays. C’est l’aboutissement d’un accord signé lors d’une visite à Alger du président François Hollande en décembre 2012.

Cette cérémonie n’a pas été du goût de Marine Le Pen. La président du FN a qualifié d’«indécent» le déplacement en Algérie d’Emmanuel Macron et Laurent Fabius. Pour la présidente du parti d’extrême droite, «qu’une usine Renault se crée en Algérie, pourquoi pas, mais que des ministres français viennent célébrer cet événement au moment où nos propres usines françaises ferment et les délocalisations s’accélèrent, c’est tout bonnement insultant pour les travailleurs français».

25 000 véhicules seront produits par an au début

Opérée par la société Renault Algérie production, l’usine est détenue à 51% par l’Etat algérien et à 49% par Renault, l’usine aura dans un premier temps une capacité de production de 25.000 véhicules par an. L’investissement de 50 millions d’euros est appelé à passer à terme à 800 millions d’euros, selon des sources algériennes. Elle va produire une version de la voiture Dacia Logan, sous le nom «Renault Symbol», des véhicules destinés au marché intérieur algérien, le deuxième plus grand d’Afrique avec plus de 400.000 véhicules importés chaque année.

Le marché algérien, qui avait connu un pic en 2012 avec plus de 600.000 véhicules importés, connaît toutefois une baisse qui va atteindre 20% fin 2014. Il y a eu 324.000 véhicules importés jusqu’a fin septembre pour 4,14 milliards de dollars, contre 439.000 pour la même période en 2013 pour 5,42 milliards de dollars. Le marché a connu un boom exceptionnel en 2012 avec plus de 600.000 véhicules importés pour 7 milliards de dollars.

L’objectif de cette usine n’est pas le même que celui du site de Tanger, au Maroc voisin, qui a produit 100.000 véhicules en 2013, à 90% pour l’exportation. En sortent des Dacia Lodgy, Dokker et Sandero. De son côté, l’Algérie dépend à 98% de ses exportations d’hydrocarbures. Mais conscientes du tarissement progressif des sites gaziers et pétroliers du pays, les autorités ont relancé les projets d’infrastructures lourdes, l’industrie ne représentant plus que 5% du PIB. Une usine de Tiaret (nord-ouest) vient de produire ses premiers véhicules 4×4 Mercedes destinés à l’armée et le Chinois Faw a signé un protocole d’accord il y a un an pour construire une usine d’assemblage d’une capacité de 10.000 unités par an.