Une menace d’invasion acridienne pèse sur les pays du sahel et l’extrême sud algérien, suite aux pluies estivales abondantes enregistrées dans ces zones, créant des conditions écologiques favorables à la reproduction des criquets pèlerins, selon la station régionale de Ghardaïa de l’Institut national de protection des végétaux.
Les fortes pluies qui se sont abattues sur les pays du sahel favorisent l’éclosion des larves des acridiens et déclenchent la multiplication de ces populations acridiennes, a expliqué jeudi le responsable de cette station régionale de l’INPV, Ahmed Sekkouti, précisant que « des essaims de jeunes adultes sont présents au Soudan et sur le point de se former au Niger et au Mali ».
« Aucune infestation ou activité acridienne alarmantes » n’ont été observées dans le sud Algérien par les différentes équipes de prospection déployées à travers les wilayas du sud, a affirmé le même responsable.
Des équipes de prospecteurs et de lutte antiacridiennes sont actuellement déployées sur le terrain et mènent des opérations terrestres, alors que d’autres sont en cours de mobilisation, a-t-il fait savoir, soulignant que le dispositif national de prospection et de lutte anti acridienne est « continuellement renforcé dans différentes régions du pays en moyens humains et matériels de lutte et de traitement ».
Un dispositif préventif de surveillance contre toute infiltration ou incursion du criquet pèlerin a été réactivé et renforcé et sur le qui-vive à travers l’ensemble du territoire des wilayas du sud algérien depuis l’année dernière, a ajouté M. Sekkouti.
Ce dispositif auquel sont associés l’ensemble des acteurs intervenant dans la lutte contre le criquet pèlerin, en particulier les services de l’agriculture, des forets, de l’INPV et de la protection civile, des wilayas de l’extrême sud et sud du pays, a été renforcé par la participation des agriculteurs et la société civile, a fait avoir le responsable de la station régionale de l’INPV de Ghardaïa.
Des cellules de veille composées de personnes qualifiées susceptibles de fournir des données fiables sur toute apparition de criquet pèlerin ont été également réactivées dans les différentes communes et localités de ces wilayas, a-t-il poursuivi.
Ces cellules ont pour mission première la collecte et la retransmission des informations en temps réel sur toute apparition de criquet dans leurs régions en prévision de toute infestation ou invasion de cet insecte, a-t-il indiqué.
Dotées de moyens matériels et de produits de traitement, plus d’une vingtaine d’équipes de lutte antiacridienne et de prospecteurs sillonnent les vastes territoires des wilayas du sud et suivent de près toute activité acridienne en évaluant l’impact sur le terrain, a soutenu le responsable régional de l’INPV, soulignant que la lutte est permanente contre cet insecte nuisible, en particulier dans les foyers grégarigènes (lieux de reproduction du criquet pèlerin) dans les massifs montagneux de l’extrême sud (l’Ahaggar et le N’Ajjer).
Le signalement de criquets dans les pays voisins interpelle à la prise de mesures préventives permettant la circonscription de toute infestation et sa destruction, a estimé M. Sekkouti.
« Nous recommandons seulement aux agriculteurs d’être prudents et d’avoir un comportement citoyen et civique en informant les services agricoles les plus proches, dès l’apparition de sujets acridiens, afin de coordonner nos efforts et d’intervenir rapidement », a tenu à souligner le responsable de la station régionale de l’INPV de Ghardaïa.