Tripartite : les patrons veulent un effacement de leurs dettes

Tripartite : les patrons veulent un effacement de leurs dettes

Les organisations patronales vont demander au gouvernement à l’occasion de la 13ème tripartite, prévue les 2 et 3 décembre en cours, un effacement des dettes des entreprises privées, a révélé hier Abdelwaheb Ziani, vice-président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA).

«Nous voulons un assainissement de la situation financière des entreprises privées», a lancé sur les ondes de la chaîne III le deuxième homme de la CIPA.

Il a estimé que les patrons attendent un «geste» du gouvernement pour permettre au secteur privé de faire face aux retombées de la crise économique et financière internationale et à la dévaluation du dinar.

Pour Abdelwaheb Ziani, cet assainissement du passif des entreprises privées est nécessaire -et pour la relance de l’appareil productif et pour la sauvegarde de milliers d’emplois- du secteur privé. Il affirme à ce propos que ce «geste» ne va pas coûter «beaucoup» au gouvernement puisque, selon lui, les dettes des entreprises privées représentent seulement le quart de celles des agriculteurs.

Selon le vice-président de la CIPA, la majorité des entreprises privées trainent des casseroles derrières elles, à cause de la décennie noire, de la dévaluation du dinar et de la concurrence acharnée des produits étrangers. «Une grande partie de nos sociétés privées ne sont pas solvables. Elles ne peuvent ainsi accéder aux crédits bancaires pour développer leurs activités», signale-t-il.

Abondant dans ce sens, il a énergiquement critiqué les banques publiques qui ne «jouent pas le jeu» en refusant d’accorder des prêts aux sociétés privées. Pour Abdelwaheb Ziani, la surliquidité des banques algériennes n’a malheureusement pas profité à l’économie nationale.

«La durée de réponse des banques publiques à une demande pour un prêt est de 12 à 14 mois», regrette-t-il. Revenant à la tripartite, il a annoncé que 13 points divers seront soumis à la discussion ; à commencer par la revalorisation du SNMG et les allocations familiales. «Cette tripartite est différente des autres. Elle intervient avec l’arrivée en Algérie des retombées de la crise économique et financière internationale.

Il faut protéger notre économie qui a été asphyxiée par les produits de l’importation», affirme Abdelwaheb Ziani. Il préconise, dans ce contexte, une hausse de la demande publique -avec l’octroi de la préférence nationale- aux sociétés algériennes. Interrogé sur les allocations familiales, il rétorque : «nous ne sommes pas d’accord à 100% pour la prise en charge de ces indemnités.

Ce point sera toutefois discuté durant cette tripartite pour trouver un compromis». Certaines organisations patronales proposent le 50/50 alors que d’autres veulent marchander sur les charges fiscales.

Concernant les autres points qui seront examinés lors de cette 13ème tripartite, il a cité la participation des patronats à la prise de décision dans le fonds national d’investissement, la révision du statut des Chambres de commerce et la «mise à jour» du pacte économique et social.

Abdelwaheb Ziani a également révélé que le code de travail et le code fiscal ne seront pas examinés lors de cette tripartite- puisque les organisations patronales- avaient demandé un report sine die.

A noter que la 13ème tripartite entre le gouvernement, l’UGTA et le patronat aura lieu mercredi et jeudi, à la résidence d’Etat El-Mithak, conformément à l’accord intervenu entre les parties participantes.

Outre la délégation du gouvernement qui sera dirigée par le Premier ministre, prendront part également à cette rencontre : l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l’Association des femmes algériennes chefs d’entreprises (SEVE), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), l’Union des entrepreneurs publics (UNEP) et une délégation des Sociétés de gestion des participations de l’Etat.

B. Mahmoud