De grosses sommes en euros et en dollars ont été saisies en six jours
Près de 451 000 euros ont été saisis sur trois individus sur la route à Mila. Mais aussi des dollars américains, des livres turques et des dinars tunisiens. La moisson est, par ailleurs, fructueuse : plus de 1 300 faux billets de banque en coupures de 1 000 dinars ont été récupérés sur des trafiquants de monnaie nationale. 34 personnes ont été appréhendées en moins d’une semaine, notamment dans le trafic d’armes en famille.
Le convoyage, par voie routière, d’importantes sommes de devises devient, depuis quelques mois, monnaie courante en Algérie, à tel point que les services de sécurité n’en reviennent pas devant le courage des trafiquants d’assumer une aussi rude tâche et que les vrais convoyeurs de fonds, dans certaines situations, ne garantissent pas l’arrivée à destination d’un tel butin.
Quand bien même le trafic de devises étrangères est un secret de Polichinelle, notamment dans les milieux urbains, il ne se passe pas un jour sans qu’une somme soit saisie, en fausse monnaie ou en vraies coupures, notamment en euros. Fuite de capitaux ou simple trafic à échelle d’échange de devises de nos ressortissants, ce business implique, souvent, de grands réseaux internationaux, des importateurs, des exportateurs et des fonctionnaires, la preuve par les dernières saisies à l’aéroport d’Alger.
Il y a quatre jours, les gendarmes de l’Escadron de sécurité routière de Mila (ESR), au niveau du barrage permanent sur le nouveau tronçon de la RN 5, plus exactement à Oued El Athmania, ont saisi la somme de 450 935 euros, 74 dollars américains, 5 livres turques et 135 dinars tunisiens, dissimulés entre les sièges arrière de la voiture à bord de laquelle circulaient trois individus. Une enquête a été ouverte par le tribunal de Chelghoum Laïd alors que le véhicule et l’argent ont été remis à la recette des douanes régionales de Constantine.
D’où vient une telle somme ostentatoirement acheminée ? Où va-t-elle ? Qui est derrière cet important
trafic ? Telles sont les principales questions auxquelles les enquêteurs apporteront des réponses afin de remonter la filière basée, sans doute, à l’est du pays. Sur le même chapitre, et agissant sur des renseignements précieux, les gendarmes de la compagnie de Aïn Fakroun ont récupéré, il y a trois jours, plus de 100 millions de centimes, soit 1 050 faux billets de banque en coupures de 1 000 dinars algériens. Deux personnes ont été immédiatement appréhendées à la sortie sud de Aïn Kercha. Là, également, le tribunal de Aïn M’lila a prescrit l’ouverture d’une enquête et la présentation des mis en cause devant la justice. Et ce n’est pas fini ! Le même jour, les gendarmes de la brigade d’El Kheneg ont saisi 253 faux billets de banque en coupures de 1 000 dinars algériens sur un trafiquant qui déambulait au marché hebdomadaire à la cité Les Oasis, à Laghouat. Son complice demeure en fuite.
Le vol de cuivre refait surface !
Mais, il n’y a pas que l’argent puisque 34 personnes ont été arrêtées, toutes impliquées dans le trafic d’armes, de pièces de rechange, de cuivre, de produits alimentaires. Mais, commençons par Alger, où 5 tonnes de produits alimentaires, de fruits et de légumes ont été saisies ainsi que près de 600 kg de tabac à priser. La marchandise, selon la nouvelle procédure, a été immédiatement versée aux maisons de vieillesse et des handicapés de Bab Ezzouar, sachant que les “propriétaires” ne détiennent aucune facture ni registre du commerce.
À Mila, ce sont 10 tonnes de cuivre volé qui ont été récupérées par les hommes en vert, et ce au moment où le transporteur a pris la fuite à la vue des services de sécurité, abandonnant sur-le-champ son camion de marque Sonacome K-120 et la marchandise.
Sur le même axe, les gendarmes de la brigade de Oued Keberit, en patrouille à la résidence, ont interpellé trois personnes qui transportaient, à bord de deux camions de marque Sonacome K-120 et K-66 et un fourgon de marque Renault Master, 3 tonnes de ciment, 4 tonnes de plâtre, 2,5 tonnes de fourrage et 1 576 manches en bois, sans facture. En outre, suite à la saisie d’une marchandise, frauduleusement introduite de Libye, les éléments des gardes-frontières de Debdeb, à Illizi, ont saisi 42 moteurs pour véhicules, dont 33 de marque Hyundai, 6 de marque Mitsubishi, 1 de marque Renault, 1 de marque Toyota et 1 de marque Mercedes. Cette découverte dans le Grand-Sud intervient après la saisie de plusieurs autres lots de marchandises, dont la pièce de rechange pour véhicules.
Dans le même registre, on notera également la saisie de près de 7 000 litres de carburant abandonnés par les contrebandiers aux frontières est, ouest et sud du pays, en sus du rond à béton, de centaines de paires de chaussures, d’effets vestimentaires et de cigarettes. Et, cerise sur le gâteau, le trafic d’armes en famille à Chlef ! En effet, selon le document du commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), 5 personnes, frères et cousins, ont été appréhendés pour fabrication d’armes artisanales.
Cette opération intervient suite à un travail de renseignement des gendarmes de la compagnie d’Abou El Hassan qui, après avoir obtenu un mandat de perquisition, ont interpellé le nommé H. M., 37 ans, son frère A. M., 40 ans, et leurs cousins, Z. A., 62 ans, A. A., 34 ans et M. A., 74 ans, à leurs domiciles, à la Bocaa d’El Kerarha, relevant de la commune de Benaïria. La descente des gendarmes a abouti à la découverte d’un lot de matériel pour la fabrication d’armes artisanales, une quantité de poudre noire et de chevrotines, ainsi que 651 cartouches, dont 625 de calibre 12 et 9 de calibre 9. Le matériel saisi, les gendarmes de Zeboudja procèdent à l’enquête, notamment pour déterminer où ses individus s’alimentent et qui alimentent-ils pour se consacrer à cette “fabrique familiale”.
Farid Belgacem