TIZI OUZOU, Marche contre le terrorisme à Azeffoun

TIZI OUZOU, Marche contre le terrorisme à Azeffoun

La multiplication d’actes terroristes au nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, dans le versant forestier qui s’étend d’Azeffoun jusqu’à la forêt de l’Akfadou, a fait réagir la société civile.

Les deux attentats meurtriers signés par Aqmi dans la région sont la goutte qui a fait déborder le vase. Puiseurs citoyens de la région se sont réunis hier à la ville d’Azeffoun, 65 km au nord-est de Tizi Ouzou, pour décider des actions de protestation pacifique à entreprendre afin de dénoncer haut et fort le terrorisme qui sévit dans la région. Une marche populaire est prévue pour ce matin.

Elle sera entamée à partir du grand boulevard de la ville, du siège de la daïra jusqu’à celui de la mairie, au centre-ville. L’objectif de cette manifestation est de rejeter le terrorisme et toute forme de violence que subit cette localité à vocation touristique, naguère havre de paix. C’est l’une des régions les plus touchées ces dernières années par le terrorisme en Kabylie. Pourtant, durant les années de braise, Azeffoun n’était pas vraiment touchée par le terrorisme, grâce à la mobilisation citoyenne.

Pour l’histoire, les habitants du village Igoudjdal, de cette même commune d’Azeffoun, étaient les premiers à se constituer en groupe d’autodéfense contre le terrorisme, juste au début des années 1990. Par la suite, c’est tout le pays qui leur a emboîté le pas et le défi a été relevé.

Après plusieurs années de sérénité et de quiétude, le terrorisme renaît de ses cendres ces dernières semaines. Le 29 juillet, un capitaine de l’ANP a été tué dans un attentat à la bombe, à Akkerou, commune voisine d’Azeffoun. La veille de l’Aïd, juste au moment de la rupture du jeûne, une patrouille de police tombe dans un guet-apens tendu par un important groupe armé au lieu-dit Tifrest, à un kilomètre à l’ouest de la ville d’Azeffoun. Bilan : trois policiers tués. Chaque année, en cette période de grandes chaleurs, où la région connaît un grand rush d’estivants, les groupes armés qui infestent les maquis de la région commettent des attentats. «Nous avons vécu assez de terrorisme.

On veut vivre en paix à l’instar des autres régions du pays», nous dira Arezki, un habitant de la région d’Azeffoun.

Notons que plusieurs enlèvement ont été enregistrés dans la région ces dernières années, en plus d’autres attentats terroristes qui ciblent les militaires et les autres corps de sécurité dans la région. Pour la troisième année consécutive, la région est secouée par des attentats aussi meurtriers que celui perpétré à la veille de l’Aïd.

Abdenour Igoudji