Syrie : Damas préoccupé par la prochaine présidentielle

Syrie : Damas préoccupé par la prochaine présidentielle

Lorsqu’on lit et voit ce que la presse internationale rapporte, on croirait qu’il s’agit de deux pays différents qui en porte seulement le même nom

Lorsqu’on lit et voit ce que la presse internationale rapporte, on croirait qu’il s’agit de deux pays différents qui en porte seulement le même nom. C’est le cas en Syrie où la guerre civile s’intensifie de jour en jour et la crise humanitaire qui touche les Syriens depuis mars 2011 semblerait être de loin la préoccupation principale du régime de Damas.

En effet, depuis quatre ans, la Syrie est plongée dans une guerre civile qui a déstabilisée l’ensemble de la sous-région du Proche-Orient. Mais le président contesté, Bachar al-Assad à la tête dans les prochaines élections présidentielles à laquelle il compte participer et que l’opposition boycottera à coup sûr puisqu’elle réclame son départ et la mise en place d’un gouvernement de transition. Alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a émis des inquiétudes concernant le risque d’une sécheresse qui menacerait des milliers de vie en Syrie, le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, a annoncé la date du dépôt des candidatures à la présidentielle, programmée pour cet été. L’actuel mandat de Bachar al-Assad s’achèvera le 17 juillet prochain. «Les portes pour les candidatures s’ouvriront dans les dix derniers jours de ce mois, et la grande majorité des Syriens font pression et demandent au président Bachar al-Assad de continuer à diriger le pays», a-t-il déclaré hier à la télévision du mouvement chiite libanais Hezbollah, al-Manar.

Depuis 2012, la nouvelle Constitution syrienne donnait la liberté aux Syriens de postuler à la présidentielle, mais la Parlement syrien, dominé par Al-Assad, a approuvé une série de lois qui excluent de fait les figures de l’opposition en exil, puisqu’il faut entre autre justifier d’une présence ininterrompues de dix ans sur le territoire syrien. Autrement dit, Al-Assad se taillera une présidentielle sur mesure et cela ne fera qu’inscrire la guerre dans la durée, surtout après l’échec des négociations de paix à Genève, sous la médiation de l’ONU qui a soulevé hier le risque d’une sécheresse, en raison de la faible production de blé à récolter cette année.

La production de blé atteindrait, selon le PAM, son plus niveau historique cette année. «On voit maintenant qu’avec ce spectre de la sécheresse, cette crise de sécheresse qui est en train d’arriver, notamment dans les gouvernorats du nord-ouest du pays – Alep, Idleb et Hama – cela pourrait mettre des millions de vies en péril si cette sécheresse continuait», a déclaré la porte-parole du PAM à Genève, Elisabeth Byrs, lors d’un point de presse.

«On est très préoccupé par l’impact sur l’agriculture. On voit qu’avec le conflit, les réseaux d’irrigation ont souffert, les canaux, les tracteurs, le matériel agricole, tout ça cumule pour donner une idée de la situation qui ne va pas s’améliorer», a-t-elle ajouté, selon l’AFP. Elle précise que le PAM assiste actuellement quelque quatre millions de personnes en Syrie sur les 6,5 millions qui auraient besoin d’une aide alimentaire. Par ailleurs, l’opposition tente de faire pression sur Damas après l’échec de toutes les tentatives de médiation internationales menées jusque-là.

L’opposition syrienne cherche en fait à isoler Al-Assad, mais les intérêts politiques et économiques de ses soutiens occidentaux ne correspondent pas avec ceux des soutiens du président syrien, en référence évidemment à la Chine et à la Russie principalement.

L. M./Agences