Soufiane Djilali dénonce la passivité de la classe politique face au risque du “chaos” qui guette le pays

Soufiane Djilali dénonce la passivité de la classe politique face au risque du “chaos” qui guette le pays

Alors que la classe politique est encore dans une sorte de torpeur post estivale, certain partis se signalent par des interventions médiatiques régulières. C’est le cas du parti Jil Jadid de Soufiane Djilali qui a rebondi sur les déclarations du Premier ministre, lors de l’ouverture de la session parlementaire d’automne. Il n’y va pas du dos de la cuillère. Pour lui « l’Algérie glisse insensiblement vers un état de chaos et désordre » écrit-il dans un communiqué intitulé « coup d’état ! ».

En observateur de la scène politique, il note que« C’est par touches successives que le pouvoir met en place des mécanismes de pérennisation du système et du clan en profitant de la passivité irresponsable de la classe politique et de la population mise à l’écart de ses propres affaires ». A l’appui de son constat, le chef de Jil Jadid revient sur la session du Comité central du FLN considérant son autorisation comme une humiliation faire au Conseil d’État et sonne surtout le glas du moindre « formalisme » que le pouvoir à jusque-là observé dans ses actions politiques.

Parlant du Premier ministre, il considère que ce dernier « vient d’annoncer la fin du peu d’État de droit qui régissait encore la société » Soufiane Djilali dénonce aussi les sorties de Sellal dans les wilayas, les assimilant à une entrée en campagne électorale qui ne dit pas son nom. « D’une wilaya à une autre, d’un partenaire social à une clientèle patentée, le premier ministre s’est arrogé le droit de dépenser l’argent de la nation, sans compter, sans retenue. Quelques dizaines de milliards par-ci, quelques centaines d’autres par-là, M. Sellal se veut aussi généreux qu’il est désormais en situation de hors la loi ».

Puis de se poser la question au sujet de ces enveloppes, en l’absence d’une loi de finances complémentaire. « Comment peut-il justifier cette prodigalité et sa légalité ? ». Le fait que les dépenses devant être inscrites dans la loi de finances complémentaire 2013 soient reportées sur la LF 2014 constitue aux yeux du chef de Jil Jadid « un cas unique au monde : la LF devient désormais rétroactive et n’est plus faite pour budgétiser des dépenses à venir mais juste pour donner une couverture juridique à des dépenses déjà engagées ».

Soufiane Djilali revient aussi dans son communiqué sur la convalescence persistante du président Bouteflika pour dire qu’« étant à l’évidence incapable de tenir ne serait-ce qu’un simulacre de Conseil ministériel, il s’avère que la conduite des affaires publiques, se fait donc outrageusement dans l’opacité et l’illégalité ». Ce qui selon lui a provoqué cette triste réalité, à savoir « que le blocage institutionnel est devenu patent. La maladie du Président pèse de tout son poids sur le pays ». D’où son appel au sens des responsabilités du président Bouteflika pour l’appeler à démissionner.

« Un homme responsable, un Chef d’État pensant au bien de son pays et de son peuple, aurait vite fait de déclarer son incapacité en démissionnant humblement et en libérant le pays » dit-à ce propos en regrettant le fait que « le clan de la prédation, nourri et entretenu depuis plusieurs années, ne l’entend pas ainsi ».Le chef de Jil Jadid accuse ce clan de manipuler « jusqu’au bout l’addiction au pouvoir du Président ». Ce qui a pour conséquence « la mise à sac du semblant d’État de droit, menant ainsi le pays vers d’autres gravissimes dérapages ». Une situation qu’il assimile à la mise en œuvre d’ « un coup d’État rampant ».

Devant de tels défis qu’il impute au clan bouteflikien, Soufiane Djilali estime que L’Algérie est face à elle-même. Elle doit relever la tête, refuser l’iniquité et se remettre en marche ». « Ses enfants, ceux qui portent encore en eux le sens de l’honneur, n’assisteront pas impuissants à la fin d’un rêve qu’auront porté avant eux les Benmhidi, Benboulaïd, Abane et tant d’autres (paix à leur âme). Ô hommes de la génération de Novembre, vous les vivants, les anciens compagnons, les braves, allons-nous enfin honorer dignement l’héritage des martyrs de l’Algérie » Et de conclure par cette sentence : « nous ne les laisseront pas faire ! »