Témoignage poignant de la judokate algérienne Soraya Haddad sur le terrible séisme qui a frappé le Japon. La médaillée de bronze des Jeux olympiques de Pékin était, en effet, à Tokyo où elle devait effectuer un stage de préparation avec la sélection nationale. C’était une première expérience pour la jeune fille d’El Kseur qui n’a jamais vécu un tremblement de terre de sa vie.
On est content de votre retour chez nous saine et sauve, en compagnie de vos camarades de la sélection nationale ?
Merci, c’est gentil de votre part. On est tous heureux de regagner le pays sains et saufs. C’était une terrible expérience. Je ne vous cache pas qu’on a vu la mort de près au Japon. C’était une secousse très violente qui a duré plus de deux minutes. On était, en plus, proche de la mer, soit à 30 km. Dieu merci, la région où on était n’avait pas été touchée par le tsunami. On avait, en outre, la chance d’être dans un endroit un peu isolé.
Où étiez-vous lorsque le séisme s’est produit ?
On était dans nos chambres, après notre première séance d’entraînement, la seule qu’on avait effectuée sur place. On a loué une maison et on ne savait plus quoi faire lorsque la terre commençait à trembler. C’était une première expérience pour moi.
Je n’ai jamais vécu un tremblement de terre de ma vie. Heureusement qu’on était à dix. J’étais, en tout cas, marquée et impressionnée par la façon dont les Japonais ont géré la situation. Un couple japonais nous a bien guidés, d’ailleurs. On était tout de même terrorisés et on attendait avec impatience notre retour au pays. Cela s’est fait lundi à midi. On a vécu un événement historique et inoubliable.
L’annulation de ce stage au Japon ne perturbe pas votre préparation pour les prochaines compétitions internationales ?
Non, pas vraiment. On aura d’autres stages de préparation. On devait se déplacer aujourd’hui même (hier, ndlr) en République tchèque pour un stage, mais on a préféré prendre un peu de repos, après tout ce qu’on a vécu au Japon. On est encore sous le choc. On a aussi besoin de repos après les longs et harassants voyages qu’on vient de faire. Un stage est programmé à partir du 21 mars en Hongrie pour peaufiner notre préparation pour les prochains championnats d’Afrique.
Allez-vous prendre part à ces championnats ?
En principe, je serai présente à ces championnats. Je veux bien décrocher un quatrième titre africain, après ceux de 2004, 2005 et 2008.
Par Larbi Bouazza