Un sommet des chefs d’Etat de l’UMA est-il possible en octobre en Tunisie ? La Tunisie, qui en a émis la proposition, le souhaite ardemment. Alger et Rabat sont-ils dans le même état d’esprit ?
Alger agit et estime que les conditions ne sont pas réunies pour tenir un sommet. Rabat réserve sa réponse. D’ici à octobre prochain, bien des données peuvent changer à l’échelle des relations intermaghrébines. Un sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en octobre en Tunisie ? La proposition pour la tenue de ce sommet a été faite, à l’occasion de la tenue de la 32e session du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA qui se déroule dans la capitale marocaine.
Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a déclaré vendredi à Rabat que son pays était disposé à accueillir un sommet des chefs d’Etat des pays membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en octobre à Tunis.
Alger est toujours réservé pour la tenue d’un sommet des leaders des pays maghrébins estimant que les conditions ne sont pas réunies pour la réussite de la rencontre des chefs d’Etat de l’UMA. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senouci Bereksi, qui conduit la délégation algérienne à cette 32è session a indiqué notamment dans son allocution que les pays membres sont appelés à conjuguer leurs efforts pour créer les conditions favorables. Toutefois, il a estimé que la tenue de ce sommet constituera, sans aucun doute, le début d’une relance effective de l’Union en conférant un caractère exécutif à toutes les décisions maghrébines.
La construction du Grand Maghreb arabe butte sur le différend entre Alger et Rabat à propos, notamment, du Sahara occidental occupé d’une manière illégale par le Maroc. Bien que l’ONU et la communauté internationale ne cessent d’appeler le royaume du Maroc de mettre fin à cette occupation et de respecter les différentes résolutions du Conseil de sécurité de l’organisation internationale, le roi Mohamed VI persiste de son refus de se soumettre au vote des Nations unies.
Toujours est-il que le Maroc par ses manoeuvres et 50ses desseins au Sahara occidental entrave la construction du Grand Maghreb arabe auquel aspirent tous les peuples de la région. Pour autant l’Algérie ne choisit pas la politique de la chaise vide.
Une délégation de niveau « inférieure » est à Rabat pour maintenir « le contact » avec le regroupement régional. Elle s’explique par le fait que la participation de l’Algérie à cette session «traduit l’attachement de notre pays à l’option UMA et au processus de construction de l’édifice maghrébin au mieux des intérêts communs et des aspirations des peuples et des pays de la région», a souligné mercredi Benali-Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ala réunion des ministres des Affaires Etrangères de l’UMA,
l’Algérie étant représentée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, ce qui constitue un petit pas qui amorce peut-être le dégel des initiatives allant dans le sens d’une convocation d’un sommet des chefs d’Etat de la région qui traverse des zones de turbulences depuis l’avènement du «printemps» arabe. L’objectif déclaré de la réunion du conseil des ministres des Affaires étrangères est d’ «évaluer le bilan de l’action maghrébine depuis la session précédente et examineront les moyens permettant de renforcer la coopération entre les pays de l’UMA dans divers domaines».
Plusieurs points sont à l’ordre du jour de cette réunion des chefs de la diplomatie des pays du Maghreb. Ils ont trait notamment aux concertations politiques, l’action d’intégration maghrébine, les activité des commissions ministérielles spécialisées, la réforme du système de l’Union,la réactivation des conventions maghrébines, les institutions de l’Union, l’établissement ainsi que les questions financières et organisationnelles. La 31e session s’était tenue en mai 2013 à Rabat, rappelle-t-on.
Par : SADEK BELHOCINE